Notre « ami » Castaner

Extrait du monde diplomatique de février 2019 à propos de Christophe Castaner

« Au stade où nous en sommes, d’ailleurs, il n’est plus seulement question de la surdité des institutions, mais aussi de l’infamie des personnes, qui fait du renversement presque une exigence sanitaire. On dit qu’on connait quelqu’un à ceux dont il fait ses proches. Castaner, Griveaux, Benalla. Benalla, nous commençons à être fixés. Griveaux, on a bien avancé également (7). Non, là c’est Castaner qui fait une percée. « Aucun policier n’a attaqué de “gilets jaunes” », c’était déjà une sorte d’exploit. Ici on se demande : que peut-il se passer dans une tête comme celle de Castaner pour oser ceci quand (normalement) il doit savoir que les réseaux sociaux sont submergés des preuves de son obscénité ? Mais on connait que quelqu’un a atteint le dernier degré de l’ignominie quand ses efforts pour tenter de s’en tirer l’y enfoncent encore davantage : quelques jours après, réflexion faite, « il y a eu des atteintes graves à la vision ». Même France Info, la honte du journalisme, n’osera pas reprendre tels quels les éléments de langage du ministre — il faudra bien parler d’yeux crevés.

On notera que, comme Griveaux, Castaner vient du Parti socialiste. Et c’est comme une sorte de destin historique de la social-démocratie, ou d’une certaine « gauche républicaine », de se rouler dans la honte, depuis Thiers jusqu’à Collomb, en passant par Ebert. Et maintenant Castaner. « On parle de perte d’œil, je préfère ne pas reprendre ce terme-là ». Qu’est-il possible, même à froid, de penser d’un individu comme Castaner ? Qui peut encore lui accorder le moindre respect, à lui, mais aussi à celui qu’il sert, et aux institutions qui maintiennent de tels personnages ? »

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