Mantes-la-Jolie : résister après l’humiliation policière

[ad_1] Regards 2019-05-24

Mercredi 22 mai, le collectif de défense des jeunes du Mantois tenait une conférence de presse dans les locaux d’Info’Com-CGT. La porte-parole Yessa Belkodja y appelait à la solidarité et à la convergence des différents collectifs constitués hier et aujourd’hui contre les violences policières, la répression, les discriminations syndicales, etc. « A un moment tous les collectifs et toutes les forces syndicales vont devoir se rejoindre », lançait-elle.

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Les images de plus de 150 lycéens et collégiens de Mantes-la-Jolie agenouillés, mains sur la tête, dans le froid de décembre, surveillés par des policiers matraques en main, sont restées dans toutes les têtes. Le glaçant « voici une classe qui se tient sage » aussi. Si ces méthodes d’interpellations ne sont malheureusement pas une découverte dans les quartiers populaires, leur mise en scène et diffusion par un policier sont un pas de plus dans la volonté d’humilier.

Insoutenable impunité

Considérer, comme l’a fait la patronne de l’IGPN (la « police des polices »), qu’il n’y a pas de faute de la part des policiers pendant cette séquence, c’est un crachat au visage de chacun de ces enfants. Il est à souligner que l’IGPN n’a pas jugé bon d’entendre les enfants victimes ou les témoins avant de tirer ses conclusions.

Ils avaient pourtant des choses à dire, comme par exemple : « Ils [les policiers, NDLR] nous appelaient en disant : « Eh l’arabe », « Eh le noir ». La policière de garde a dit : « On se croirait au zoo de Thoiry ». »

Une vingtaine de familles a porté plainte. Pour les défendre, un collège de cinq avocats s’est constitué, parmi eux Arié Alimi, Raphaël Kempf et Emmanuel Tordjam, qui conseillaient les familles de Bouna Traoré et Zyed Benna.

« Nos enfants ne savent pas ce que c’est d’être traités comme des citoyens français normaux. »

Le collectif de défense rassemble les familles des jeunes interpellés et leurs soutiens, dont Louis Boyard, président de l’UNL, qui dit avoir maintenant « la boule au ventre » pour les lycéens qui se mobilisent. Il l’illustre par un autre exemple récent à Créteil : alors que des jeunes étaient enfermés dans un camion de police et qu’ils demandaient à aller aux toilettes, un policier a lancé de la lacrymo avant de refermer la porte. C’est parce que le policier a craint qu’un des jeunes meurt qu’il a finalement réouvert.

Dans les témoignages, il se dit quelque chose de la police, des choix gouvernementaux en terme de maintien de l’ordre évidement mais aussi du racisme, du traitement discriminatoire des jeunes de banlieue, enfin de certaines banlieues. « Si ça avait eu lieu à Neuilly, on aurait su en 48 heures qui était le policier qui filmait », dit encore Louis Boyard. « Nos enfants ne savent pas ce que c’est d’être traités comme des citoyens français normaux », alerte la maman d’un des interpellés. Une responsable d’Info’Com-CGT constate que « c’est comme si ces jeunes n’étaient plus regardés comme des enfants  ». Au moment des faits, le plus jeune gardé à vue avait 13 ans.

Elsa Faucillon

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