Tout ce qu’il me reste de la révolution

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LE DEBAT DE REILLANNE ET SON MODE D’EMPLOI

23 JAN

VOUS AVEZ LE TEMPS ET JE VOUS LE RAPPELLERAI  FRÉQUEMMENT…

Bon je crois que vous avez compris qu’il n’y aura pas de débat autour de mon livre à Martigues le 6 février, ni d’ailleurs en aucun lieu des Bouches du Rhône… mais ce n’est pas pour autant que j’abandonne. Au fait qu’est-ce que je suis sensée abandonner ? J’ai retrouvé le temps d’être communiste, mais visiblement le PCF en tant qu’institution ne s’interesse pas à nos retrouvailles. Pour se rencontrer il faut être deux et visiblement, nous nous croisons…

J’ai décidé de poursuivre mon périple pour mieux cerner ce qui se passe, l’aventure est au coin de la rue et certains communistes pensent comme moi qu’il est temps de penser le changement de pouvoir, d’époque, et de société, ce qu’on appelait une Révolution… Il y en d’autres qui pensent comme ça…

Donc je vais aller à leur rncontre, je vais en profiter pour faire les croquis d’ambiance qui me tiennent lieu de carnet de voyage… J’ai pris la décision suivante: pour servir à quelque chose il faut que je crois à ce que je fais, que je crois qu’une rencontre avec mes lecteurs aura du sens, comme à Béziers, comme à Vénissieux,à Avignon, partout il y a eu de vrais rencontres, j’ai appris écouté, autant que commenter mes expériences, ce fut de  véritables échanges… Certainement pas avec des gens avec lesquels je n’ai plus rien de commun et qui me le font savoir jour après jour…des conformistes… terrorisés à l’idée de sortir du cadre. Le contraire de ce que je crois être le communisme.

Voici ce que j’ai reçu de la librairie Regain qui organise ma venue:

Je vous confirme la date du 29 février pour une présentation de votre livre après le film de Judith Davis.
Ce sera à la salle des fêtes de Reillanne (04) avec possibilité de manger avant (repas partagé) avec les organisateurs.

Je viendrai vous chercher au train ou au car à Manosque dans l’après-midi.
Vous serez logés à Forcalquier et je vous ramènerai au bus ou au train le dimanche après-midi., le dimanche matin, sur la place du marché où se trouve la libraire il y aura une signature de livres et un échange avec mes lecteurs.

Voici affiche et texte de présentation de la soirée… tels que les a imaginé le libraire qui m’a invitée…

Texte de présentation :
Film & débat avec Danielle Bleitrach
TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION (2019) de Judith Davis par Danielle Bleitrach
« C’est un film brillant, rythmé qui a reçu le Valois du Jury au Festival Francophone d’Angoulême. Premier film d’une femme et comédienne Judith Davis ! Il a les meilleurs côtés d’un écriture féminine en mêlant intimité, critique sociale et réflexion politique sans jamais étouffer les uns ou les autres, il fait penser à certains films de Diane Kurys comme Diabolo Menthe en plus nerveux.
Le film de Judith Davis est totalement synchro avec les mémoires que je viens de publier Le Temps retrouvé d’une communiste. Livre dans lequel je fais un double constat : celui d’une vie magnifique parce que j’ai bénéficié du combat de mes ainés, de la manière dont ils ont subi la torture et celui aussi de la fin de la Révolution, l’impression d’être née trop tard, d’être de la génération qui profite de ce que les aînés ont créé dans le sang et les larmes. Une génération qui n’a pas su inventer autre chose qu’une parodie soixante-huitarde et qui a fini par tout perdre par absence de stratégie révolutionnaire. »
Danielle Bleitrach échangera après le film autour de son livre récemment paru aux éditions Delga.
MON COMMENTAIRE

Pourquoi pas? Il a lu mon livre, il en a apprécié pas mal de chapitres qui ne sont pas nécessairement les mêmes que mes interlocuteurs habituels… Il s’interroge par exemple sur celui sur le Bénin…En revanche il a sauté pourtant celui que je considère comme essentiel sur la rencontre avec Ponomarev…

je m’aperçois que chacun a sa lecture de ce livre à partir de sa propre mémoire, de son interprétation du passé mais aussi du présent et peut-être que c’est bien comme ça..Donc l’essentiel est d’être disponible comme je crois l’avoir été dans tous mes voyages… Avec une intense curiosité pour ceux avec qui j’ouvrais le dialogue. Il semble que dans les alpes des Hautes provence, il y ait comme dans le Vaucluse où je suis récemment allée une forte implantation des gilets jaunes, mais ce ne sont pas les mêmes. Dans le Vaucluse pesait le poids du Front National, ici  ‘est plus à gauche… Beaucoup de gens viennent de Marseille, d’autres se sont installés dans la campagne… Que reste-t-il du temps de Longo Maï auquel je m’étais intéressée jadis… J’aime bien les gens créant un ciné club… je leur avais proposé le Nanni moretti et celui-ci, ils sortaient de ken Loach,  ils ont préféré quelque chose de plus gai. Ils s’appellent la strada fellini? Pourquoi? je suis déjà curieuse…Et puis il y a Stephen dont je partage tant d’indignations.

Dans le fond ce qui correspond le mieux à cette image qu’il décrit de moi, celle d’un décalage par rapport à l’aspiration à la Révolution, c’est mon expédition au Mexique au Chiapas. Risquet se moquait de ces guerilleros avec des fusils en bois, comme sans doute de cette réunion de bobos dans la jungle de la Réalidad.

Oui mais moi j’y ai entendu pour la première fois Lula, j’ai découvert ce qu’il avait été fait de l’Indien, de la difficulté à interpréter leur tragique silence. Encore aujourd’hui j’ai du mal à percevoir la stratégie d’Evo Morales en Bolivie. Est-ce qu’il croit réellement que ces brutes épaisses racistes, fascistes vont leur accorder des élections démocratiques et les Etats-Unis qui veulent le lithium? Quelle est la relation entre ce temps long, cet anéantissement de l’Indien et ma propre société qui n’arrive qu’à balbutier le même  alors que tout cal fait eau de toute part, cette manière commune de s’accrocher aux institutions, à la démocratie, de ne pas concevoir le rôle de l’armée, de la police, d’un appareil répressif?

Oui cette révolution à la mexicaine est peut-être ce balancement dans ma vie entre des situations où l’on risque encore sa vie et celle où on perd faute d’une stratégie toute conscience de ce qu’est l’adversaire, un humanisme vide de sens parce qu’il nie les conditions inhumaines sur lequel l’échafaudage repose.. Oui j’ai vraiment besoin de cet échange… et puisqu’il est impossible avec ceux avec qui je l’avais envisagé partons dans un nouvel exil…

Pour mieux voir les photos appuyez sur elles jusqu’à ce qu’elles grandissent, en haut c’est l’arrivée à cheval du commandant Marcos à la Réalidad… Au milieu, je suis avec les Indiens à San Cristobal de la casas, la capitale des terres hautes, et en bas sur les ruines mayas de palanque…

comme je n’arrive pas à placer l’affiche, je vais vous déposer ici quelques phots de mon séjour au Chiapas chez le commandant Marcos…

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