Coronavirus dans les Ehpad : les chiffres de la tragédie qui se joue à Paris, Lyon, Nîmes Mougins…

Benoit Deshayes

Le nombre de morts du coronavirus dans les Ehpad représente la moitié du bilan total de l’épidémie. Mais c’est en essayant de saisir ce qui se passe d’un Ehpad à l’autre que la tragédie qui s’y joue est la plus visible…

Manque de masques et de tests, prise en charge à l’hôpital à géométrie variable, moyens limités dans certains établissements… Le Monde publie ce mercredi 6 mai une enquête sur le drame du coronavirus dans les Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dont les résidents morts représentent la moitié du bilan total de l’épidémie en France (12 769 décès sur les 25 531 en France). Le journal a interrogé familles, directeurs, soignants, médecins, qui estiment avoir mené « une guerre sans arme », sur « un front sous-estimé » par le gouvernement avec des « directives ministérielles peu claires, inadaptées » et « corrigées » trop tard.

Les Ehpad ont bel et bien traversé une situation dramatique avec l’épidémie de coronavirus et cette séquence tragique n’est pas encore terminée. L’Insee a mis en ligne plusieurs données reflétant un effroyable bilan. « Les décès survenus en établissement pour personnes âgées augmentent très fortement entre 2019 et 2020, bien davantage que les autres décès : +56% du 1er mars au 20 avril 2020 par rapport aux mêmes dates en 2019 », écrivait l’Insee dans son point daté du 4 mai. Le nombre de décès déclarés comme étant survenus en maison de retraite, qui était de l’ordre de 210 par jour la première quinzaine de mars, a atteint la moyenne de 325 par jour la deuxième quinzaine de mars, et se situait aux environs de 490 décès par jour les dix premiers jours d’avril, avant de retomber à 390 par jour du 10 au 20 avril écrit encore l’Insee.

La situation est particulièrement dramatique en Île-de-France avec un accroissement des décès survenus entre le 1er mars et le 20 avril 2020 de +249% (contre 95% globalement), soit un nombre de décès multiplié par plus de 3 par rapport à la même période en 2019. Dans le Grand Est, autre région très touchée par le coronavirus, cette augmentation a été chiffrée par l’Insee à +108% en établissement (contre +60% globalement). Les points épidémiologiques hebdomadaires de Santé Publique France, font les mêmes constats chaque vendredi.

Selon le dernier bilan de ce 6 mai 2020 au soir, 71 548 cas de coronavirus ont été recensés dans les établissements médico-sociaux (EMS) et d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) depuis le début de l’épidémie, soit 34 507 cas confirmés auxquels il faut ajouter 37 041 cas ‘probables’. Un décompte particulier, basé uniquement sur les symptômes, qu’a décidé de communiquer Santé publique France depuis le début du mois d’avril. 9572 résidents d’Ehpad sont morts du Covid-19 au sein même de leur établissement. Un bilan qui monte à 12 958 décès si on y ajoute les résidents d’Ehpad qui ont succombé après avoir été transférés à l’hôpital. Les résidents des Ehpad représentent une large part des 25 809 morts recensées au total en France depuis que le coronavirus y a fait son apparition. Si on se penche un instant sur la progression du nombre de décès en 24 heures, les Ehpad représentent 101 morts sur 278 décès de plus au total depuis la veille sur l’ensemble du bilan. En nombre de cas, les Ehpad représentent 399 cas confirmés supplémentaires en une journée sur 4183 cas confirmés de plus au total.

Nombre de cas de coronavirus et de décès dans les Ehpad : les chiffres

Dans les Ehpad, c’est la crainte d’une véritable hécatombe qui pointe depuis la mi-mars. Le lundi 13 avril, à quelques heures de allocution d’Emmanuel Macron sur le coronavirus et le prolongement du confinement, treize élus et responsables de la santé dénonçaient dans une tribune au Monde une « indifférence morbide » menaçant la vie des résidents de ces établissements. Alors que la canicule de 2003 avait fait 19 000 morts chez les personnes âgées, « il y a fort à parier que lorsque l’épidémie sera derrière nous, on se rendra compte que la plupart des personnes décédées sont mortes en Ehpad », a aussi alerté le docteur Jean-Paul Zerbib, médecin en Ehpad et président de l’Union nationale des médecins salariés CFE-CGC (UNMS), dans une interview donnée le 10 avril sur France info. Dans un courrier adressé mi-mars au ministre de la Santé, Olivier Véran, les principales fédérations du secteur (FHF, Fehap, Synerpa, AD-PA…) s’alarmaient d’une épidémie pouvant « se traduire par plus de 100 000 décès dans l’éventualité d’une généralisation ». Un chiffre très nettement nuancé depuis.

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NB : Le nombre de décès liés au coronavirus présenté ci-dessus correspond uniquement au nombre de décès constatés dans les Ehpad. ll ne tient pas compte des milliers de résidents d’Ehpad décédés après leur transfert à l’hôpital. Le nombre de cas, lui, tient compte du nombre de cas confirmés par tests PCR et des cas dits « probables » remontés par Santé publique France sur la simple constatation des symptômes.

La remontée des données des Ehpad ayant été bâtie progressivement depuis début avril, les chiffres font régulièrement l’objet de rattrapages ou de correctifs. C’est le cas notamment le 16 avril avec un rattrapage important faisant grimper artificiellement le nombre de cas. Autre précision nécessaire : le nombre de nouveaux cas est étrangement négatif le mardi 21 avril 2020. Santé publique France a indiqué à ce sujet que « la mise en place d’un processus qualité en lien avec les ARS et cellules régionales (vérification et validation des données et amélioration de la qualité de la saisie dans les établissements) a mis en évidence une sur déclaration et surestimation des cas cumulés chez les résidents et le personnel depuis le début de la mise en place de la surveillance », entraînant « une correction ».

Quels sont les Ehpad les plus touchés par le coronavirus ?

Si les données hospitalières sur le coronavirus à l’échelle départementale sont pleinement accessibles via les ressources de Data.gouv.fr, il n’en est pas de même pour les données des Ehpad. Des chiffres sont certes livrés quotidiennement par Santé publique France via les remontées des établissements médico-sociaux (EMS), mais ils sont plus difficiles à trouver au niveau régional, départemental et a fortiori dans les villes et les établissements pris séparément. Il faut le plus souvent se référer à la presse locale pour avoir un aperçu de la situation. Le bilan local présenté ci-dessous, basé en partir sur notre suivi en direct du coronavirus en France, ne peut donc aucunement être exhaustif et les données présentées sont parfois datées. Ces informations sont néanmoins indispensables pour prendre la mesure de ce qui se passe réellement dans le huis clos de ces maisons de retraite.

Quel est le bilan du coronavirus dans les Ehpad Korian ?

Le dernier bilan du coronavirus dans le groupe Korian, principale chaîne d’Ehpad à travers la France, a été livré lundi 27 avril. Il était alors de  606 décès dans ses maisons de retraite où résident 23 000 personnes. Les décès se concentraient « en Ile-de-France et en région Grand-Est », a précisé Sophie Boissard, la directrice générale du groupe, dans un entretien au Parisien. « Une quinzaine d’établissements ont subi plus d’une dizaine de décès », disait-elle encore, précisant que les « deux tiers » des 308 établissements gérés par Korian étaient alors « épargnés ».

Le 10 avril, le groupe Korian, qui compte notamment l’Ehpad de Mougins, très touché, dans ses établissements, dénombrait déjà 356 victimes du coronavirus. « Chacune de ces morts est un drame individuel, un drame pour les proches bien sûr, un drame pour les équipes, les soignants qui les ont accompagnées et qui ont souvent eu l’impression que ces personnes partaient très vite, sans qu’elles aient pu mener leur vocation de soignants jusqu’au bout. Ce sont des situations vraiment difficiles » avait alors indiqué sur RTL, Sophie Boissard.

Sophie Boissard a aussi dénoncé les « attaques inqualifiables » dont sont groupe fait l’objet, notamment sur les moyens humains et matériels apportés en réponse à l’épidémie et sur la mise en place de gestes barrières. « Tous les moyens ont été mis en oeuvre partout » pour protéger les résidents, affirmait celle-ci dans le Parisien fin avril. Le numéro un européen des maisons de retraite privées a annonce quelques jours plus tard, le 30 avril, avoir porté plainte contre le quotidien Libération, jugeant diffamatoire un article « mettant en cause sa gestion de la crise épidémique Covid-19 ». « Dans son dossier du lundi 20 avril 2020, Libération titrait ‘Ehpad les dessous d’un désastre’ mettant en cause la gestion de la crise épidémique Covid-19 par Korian et affirmant de façon mensongère que Korian n’aurait rien fait, dès les signaux d’alerte, pour protéger les résidents et son personnel soignant », affirme le groupe dans un communiqué.

Nadège Plou, directrice des ressources humaines de Korian France affirmait déjà sur Europe 1 le lundi 13 avril que les règles de confinement étaient « strictement » appliquées, que le personnel est équipé de charlottes, blouses et gants. Si un membre du personnel soignant n’est pas en contact direct avec les résidents atteints du Covid-19, il porte un masque chirurgical ». Dans son interview, elle expliquait également « qu’une équipe de recruteurs est chargée de renforcer les équipes d’aides-soignants afin que celles en place dans les Ehpad puissent souffler au quotidien ».

Ehpad de Paris

A Paris, plusieurs Ehpad sont frappés de plein fouet par le coronavirus. Le 6 avril, la mairie de Paris a pris la décision de généraliser les tests de dépistage du Covid-19 à l’ensemble des pensionnaires des Ehpad de la capitale ainsi qu’aux professionnels de santé prenant soin d’eux.

L’Ehpad Rothschild, situé dans le XIIe arrondissement, compte 500 résidents et est l’un des plus grands de la capitale. Le dernier bilan en date faisait état de 117 résidents contaminés, soit un sur quatre en trois semaines, et de 34 morts. La semaine précédente, il y avait 19 morts. Parmi les victimes du Covid-19, Marguerite Derrida, 87 ans, psychanalyste et épouse du célèbre philosophe français Jacques Derrida. Depuis le 12 mars, après avoir déjà restreint les visites et mis en place des mesures barrières, la maison de retraite de la fondation Rothschild s’est confinée pour empêcher le virus de toucher ses occupants. Selon une dépêche de l’AFP datée du 7 avril,  joindre le secrétariat médical, ou la cellule psychologique est devenu très difficile voire impossible. Les proches peinent à prendre des nouvelles des résidents, même quand ces derniers sont atteints. « Pendant une semaine, aucun nouveau bilan dans l’établissement n’a été communiqué. La direction, sollicitée par l’AFP, n’a pas souhaité, dans un premier temps, répondre aux questions ».

Elle avait communiqué début mars pour assurer que « les personnels intervenant sur un résident porteur du virus sont entièrement équipés de surblouses, masques, lunettes, et gants de protection » et que pour les suspicions de coronavirus, « des regroupements sont organisés à certains étages afin d’éviter la propagation ». Pourtant, l’AFP affirmait, citant « des sources concordantes », que l’établissement faisait face début avril à une pénurie de soignants, « eux-mêmes contaminés ou qui ont exercé leur droit de retrait sous forme d’arrêts maladie » ainsi qu’à des difficultés dans l’approvisionnement en matériel. Une situation contestée par la direction.

L’Ehpad « Jardin des Plantes », situé dans le 5e arrondissement de Paris, porte déjà lui aussi un lourd bilan du coronavirus : 21 résidents sont morts depuis le 1er mars, selon les informations de France 2 rapportées le vendredi 10 avril. Sur les 83 résidents qui habitent l’établissement, 24 présentaient des symptômes du Covid-19 selon des chiffres remontés samedi 11 avril. Alors qu’une première série de tests avait révélé que 14 de ces résidents étaient positifs au Covid-19, un deuxième dépistage a trouvé 31 cas positifs parmi les résidents. En outre, 11 autres résidents présentent les symptômes du coronavirus mais ont été testés négatifs, rapportait le Parisien le 22 avril. « Je suis effondrée, la situation est extrêmement préoccupante, pour ne pas dire grave », déplorait récemment Florence Berthout, la maire ex-LR du 5e arrondissement de Paris.

Les Ehpad franciliens sont particulièrement touchés. Dès la fin mars, Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, alertait déjà sur les risques importants que courraient les Ehpad franciliens. « Sur les 700 Ehpad de la région, on sait qu’il y en a entre 100 et 150 qui pourraient être touchés par le Covid-19 », indiquait-il sur France Info. « On a des témoignages de situations très tendues », mais « on ne sait pas exactement quelle est la situation réelle dans les Ehpad », confiait-il. Le président de l’Agence régionale de Santé Aurélien Rousseau a livré le 10 avril un chiffrage encore plus alarmiste : « En Ile-de-France, on a près de 60% des Ehpad dans lesquels il y a au moins un cas de Covid », soit « un peu plus de 400 » des 700 établissements que compte la région. Le jeudi 16 avril, alors qu’elle indiquait vouloir poursuive le dépistage massif à l’intérieur des Ehpad d’Ile-de-France, l’ARS indiquait cette fois que « la plupart des 700 Ehpad d’Ile-de-France » connaissaient déjà des cas de personnes infectées… La région Ile-de-France a indiqué mettre à disposition 500 000 masques pour les Ehpad le 28 mars.

Ehpad de Lyon et du Rhône

La situation dans les Ehpad de Lyon, la deuxième ville de France, est encore difficile à cerner. Elle a néanmoins été mise en lumière de manière inattendue le mardi 14 avril. L’humoriste Elie Semoun a publié sur son compte Instagram un message d’alerte pour son père, résident de l’Ehpad Saint-Exupéry dans le 8e arrondissement de Lyon. « Il a Alzheimer. Il n’a plus le moral parce qu’il ne nous voit plus ma soeur et moi, depuis un mois. Donc il dépérit. Mais ça vous n’y pouvez rien. Mais il est dans un Ehpad à Lyon qui a cruellement besoin de matériel : combinaisons, masques FFP2, gants, blouses, surblouses. Si vous pouvez faire quelque chose pour eux, ce serait fantastique. Et indirectement, ça aiderait tous les patients de cet Ehpad qui souffrent. Je compte sur votre générosité, moi aussi je vais le faire évidemment », a annoncé Elie Semoun, muni d’une pancarte avec l’adresse de l’Ehpad.

Au centre hospitalier gériatrique du Mont d’Or à Albigny-sur-Saône, 68 patients entre 75 et 100 ans sont morts selon un bilan communiqué le 2 mai avec parmi eux, 55 qui l’ont été à cause du Covid-19 selon les informations de France Info.

Dans l’Ehpad Vilanova de Corbas, près de Lyon, les infirmières, aides-soignantes et la directrice sont confinées « 24 heures sur 24 dans l’enceinte de la maison de retraite » depuis le 18 mars dernier, rapportaient plusieurs reportages télévisés diffusés les 29 et 30 mars. Dans cet établissement, aucune infection au coronavirus n’a été détectée : une véritable « réussite », note Valérie Martin, directrice de l’établissement. Elle nuance en rappelant qu’il « faut rester humble, parce qu’en une seconde, tout peut basculer ». « On sait que le virus est très rapide, donc on essaye d’être un peu plus intelligent que lui en coupant tous les circuits », poursuit-elle.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé une série de mesures, dont une campagne de dépistage massif, avec 15 000 premiers tests prévus. A terme 81 000 résidents et 50 000 personnels seront testés. Un fonds de 20 millions d’euros constitué avec l’Agence régionale de Santé a permis l’achat de tests au laboratoire Mérieux.

Ehpad de Marseille (PACA)

L’Ehpad Les Séolanes, situé entre La Rose et Plan-de-Cuques dans les Bouches-du-Rhône compterait selon les informations de La Provence le 24 avril, 15 décès liés au coronavirus depuis le début du mois. 69 personnes seraient également porteuse du virus.

Ehpad de Toulouse (Haute-Garonne)

Alors que le CHU de Toulouse annonçait trois Ehpad touchés par l’épidémie de coronavirus début avril, le bilan s’élevait le vendredi 10 avril à 14 établissements en Haute-Garonne. « Nous n’avons pas de chiffres officiels du nombre de décès au sein de ces établissements. On sait que 14 Ehpad du département sont confrontés à une épidémie. J’ai le sentiment qu’il y a un nombre de cas en hausse de façon assez nette dans les Ehpad », expliquait mi-avril le Pr Yves Roland, gériatre au CHU de Toulouse.

Selon les informations de la Dépêche, deux infirmiers de l’Ehpad de la Cépière auraient été mises à pied pour avoir insisté auprès de la direction afin de porter des masques. La première infirmière, âgée de 53 ans, aurait tenté de convaincre la direction d’autoriser l’utilisation de masques. Selon elle, l’établissement disposait de 600 masques en stock, que le Samu leur aurait conseillé d’utiliser. Selon la direction de cet Ehpad toulousain, des « faits graves » ont motivé la décision de cette mise à pied pour les deux infirmiers. L’un des deux aurait été escorté par la police pour l’obliger à quitter l’établissement, alors qu’il était en plein service.

Ehpad de Mulhouse (Haut-Rhin)

Une aide-soignante qui travaillait dans un Ehpad de Mulhouse (Haut-Rhin) est décédée le 8 avril des suites de son infection au nouveau coronavirus. C’était alors la première fois qu’un membre du personnel d’une maison de retraite mourrait du Covid-19 depuis le début de la pandémie. Le professeur Thierry Arnaud, responsable de SOS Médecins France, indiquait le 25 mars que dans les établissements pour personnes âgées de Mulhouse, l’un des principaux foyers de l’épidémie, 30 à 40% des résidents pourraient être positifs au coronavirus.

Le même jour, Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) indiquait auprès du Point que les soignants étaient très inquiets dans les Ehpad, en particulier dans le Grand Est. « Nous avons entre vingt et trente établissements qui sont dans des situations critiques. Ils se trouvent dans le Grand Est, autour de Mulhouse, Colmar et Strasbourg, mais aussi dans d’autres foyers de l’épidémie, l’Oise, la Bourgogne, l’Hérault ». Et d’alerter à son tour, sur la saturation des moyens dont disposent les professionnels : « Au début, on s’est dit, c’est comme la canicule. Mais là il faut tenir de six à huit semaines. Dans le Grand Est, on ne peut plus muter les patients vers les hôpitaux. Pour le 15, nous ne sommes pas prioritaires ».

Du 14 au 17 avril, des tests sérologiques ont été réalisés dans 10 Ehpad volontaires du département du Haut-Rhin. Depuis, la fiabilité de ces tests a été grandement remise en question en raison d’un pourcentage important de faux négatifs et la présidente du conseil départemental a décidé de cesser cette campagne de dépistage systématique par des tests sanguins. Toutefois, les résultats de ces tests ont confirmé la situation dramatique dans les Ehpad de ce département où ils ont été menés. 1000 résidents et 900 membres du personnel de ces 10 établissements ont été testés. Pour un tiers d’entre eux, le taux de personnes ayant contracté le virus est compris entre 50 et 75%. Le deuxième tiers de ces Ehpad, rapporte France 3, compte entre 10 et 35% de cas positifs. Les 3 derniers Ehpad ont été plus épargnés, avec moins de 3% de cas positifs au Covid-19.

Le 21 avril, Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, indiquait que l’étude visait à connaître plus précisément la situation pour  « pouvoir faire revenir du lien social dans les Ehpad, tout en maintenant la sécurité sanitaire de tous, résidents, personnels et familles ». « Nous ne regrettons pas d’avoir lancé ces tests. Il faut essayer d’avancer, nous avons voulu prendre nos responsabilités. Explorer toutes les pistes, pour espérer améliorer très vite le bien-être de nos personnes âgées, c’est une priorité », assurait-elle. Une subvention de 1 000 euros pourra être accordée à chaque établissement pour s’équiper en matériel de protection, précise France 3 Régions.

Ehpad de Mougins (Alpes-Maritime)

L’Ehpad La Riviera de Mougins (Alpes-Maritime) a perdu 37 résidents, morts du coronavirus selon un bilan daté de la mi-avril. A peine quelques jours plus tôt, on comptait déjà 19 morts selon un bilan établi entre le 20 mars et le 1er avril. L’Agence régionale de santé chiffrait même à 15 le nombre de décès la veille, ce qui témoigne de la rapidité de l’évolution de la mortalité sur place. Ces personnes sont des cas confirmés puisqu’elles se sont révélées positives au Covid-19, a précisé l’ARS. « Les mesures de confinement des résidents et de prévention ont été renforcées », a précisé un porte-parole de l’agence.

Le maire de Mougins a indiqué auprès de l’AFP le 2 avril que ces décès représen

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