«Du fric pour l’hôpital public !» : nouvelle manifestation devant l’hôpital Robert Debré à Paris

La manifestation a rassemblé autour des soignants des gilets jaunes et des élus comme le député LFI Éric Coquerel ou encore le sénateur communiste Pierre Laurent. Trois personnes ont été interpellées pour violences.

Des soignants de l’hôpital Tenon à Paris vont eux aussi se lancer dans des rassemblements similaires tous les jeudis à la mi-journée.  AFP/STÉPHANE DE SAKUTINleparisien.fr

Par I.P. avec AFP

Le 21 mai 2020

Des dizaines de soignants en blouse blanche, mais pas que. Ce jeudi, de nombreux citoyens se sont également joints au cortège qui s’est rassemblé devant l’hôpital Robert Debré, à Paris, pour réclamer des « lits » et « du fric pour l’hôpital public ». Une manifestation qui, comme la semaine passée au même endroit, a massé plusieurs centaines de personnes, en pleine préparation, par l’exécutif, d’un nouveau plan santé.

À la mi-journée, pour cette opération « #jediscolère », plusieurs dizaines de soignants brandissaient des pancartes « blouses blanches colère noire » ou « managers technocrates, hors hôpital », au son des casseroles. Autour, des gilets jaunes et des soignants, « les couturières du Pré » (Le Pré-Saint-Gervais, commune de Seine-Saint-Denis jouxtant l’hôpital) et des élus comme le député LFI Eric Coquerel ou encore le sénateur communiste Pierre Laurent.

« Pas de médailles » mais des « revalorisations de salaires »

Au micro, Laurent, infirmier, du collectif Inter-Urgences, un collectif mobilisé depuis plusieurs mois, ne veut « pas de médailles » ou de « défilé » mais des « revalorisations de salaires ». « Nous ne sommes ni des robots, ni des machines de guerre », lance ce soignant, près de trois mois après le début de l’épidémie de coronavirus, qui a vu l’hôpital public traverser, sans craquer, une crise sanitaire sans précédent.

Inquiets du contenu du futur plan Santé, concernant l’hôpital public, des centaines de manifestants se sont rassemblés ce jeudi à Paris/AFP/STÉPHANE DE SAKUTIN
Inquiets du contenu du futur plan Santé, concernant l’hôpital public, des centaines de manifestants se sont rassemblés ce jeudi à Paris/AFP/STÉPHANE DE SAKUTIN  

Ces revendications de « revalorisations de salaires » et de « réouvertures de lits » sont partagées par le collectif « Le printemps de la psychiatrie », également présent, ainsi que par des soignants de l’hôpital Tenon à Paris, qui vont eux aussi se lancer dans des rassemblements similaires tous les jeudis à la mi-journée.

50 verbalisations et trois arrestations

Entre deux prises de parole, l’assistance oscille entre « du fric, du fric pour l’hôpital public ! » et le désormais célèbre « on est là, même si Macron ne veut pas nous on est là » chanté dans tous les rassemblements de « gilets jaunes ».

Infirmier anesthésiste à l’hôpital pour enfants Robert Debré et élu Solidaires à l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), Philippe Tricaud raconte « la charge mentale » de la pandémie et la peur de contaminer ses proches, quand il faut rentrer chez soi après avoir « baigné dans le Covid ». Quid du nouveau plan pour l’hôpital public que doit présenter le gouvernement d’ici mi-juillet, à l’issue du « Ségur de la santé » ?

« Déjà, Nicole Notat, on n’est pas rassurés », lance le responsable syndical, en référence à l’ancienne dirigeante de la CFDT, choisie pour piloter cette concertation. Ce « Ségur », du nom de l’adresse du ministère de la Santé, sera ouvert lundi à 15h30 par le Premier ministre Édouard Philippe.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire