Covid-19 : quel bilan en France et dans le Monde ?

Covid-19 : quel bilan en France et dans le Monde ?

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« DIRECT. Coronavirus en France : le point par région, des chiffres en hausse, l’alerte du Conseil scientifique »

CORONAVIRUS. Le nombre de patients en réanimation enregistre une troisième hausse en moins d’une semaine. Une tendance qui pousse le Conseil scientifique à alerter sur un « équilibre fragile ».

Ce mardi 4 août a été marqué par une nouvelle hausse du nombre de patients en réanimation. Selon les données de Santé publique France, 388 malades sont hospitalisés en service de « réa », soit quatre de plus en 24h. L’Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Hauts-de-France et la Guyane regroupent 70% de ces patients. En 24h, 1 039 cas ont été enregistrés, avec un taux de positivité de 1,6%. Depuis le 9 mai, 733 clusters ont été identifiés, dont 13 nouveaux. 441 foyers de contamination sont désormais clôturés.

Ces chiffres illustrent l’avertissement lancé par le Conseil Scientifique dans son avis du 27 juillet 2020. « Le virus circule de façon plus active, avec une perte accentuée des mesures de distanciation et des mesures barrières : l’équilibre est fragile et nous pouvons basculer à tout moment dans un scénario moins contrôlé », a prévenu l’organisation. Didier Pittet, infectiologue, épidémiologiste et président de la mission d’évaluation de l’exécutif sur la gestion du Covid -19, a analysé sur Europe1 : « On sait que le virus est endémique et donc cette épidémie peut reprendre localement, dans tous les pays. Environ 10% en moyenne de la population a été en contact avec le virus, le ‘terrain de jeu’ du virus demeure 90% de la population. » De facto, le spécialiste l’a assuré : « Il y aura forcément, au minimum ce que j’appellerais des vaguelettes puisque ce virus a la capacité finalement de faire des mini-clusters, à tout moment. »

Quelle est l’évolution du coronavirus en France ? Les chiffres

La Direction générale de la Santé l’a confirmé dans son dernier communiqué, la circulation du coronavirus demeure « soutenue » en France. Pour la troisième semaine consécutive, le nombre de cas quotidiens est en hausse, et le seuil des 1 300 personnes contaminées a été franchi en semaine 30 (du 21 au 28 juillet). Sur cette même semaine, le taux d’incidence a grimpé à +54%, et les jeunes (20-30 ans) semblent de plus en plus touchés. Sept départements ont été classés en vulnérabilité modérée et trois départements en vulnérabilité élevée. Face à ces indicateurs inquiétants d’une reprise de l’épidémie de Covid-19, le corps médical exhorte les Français à réagir au plus vite en cette période estivale, propice aux rassemblements. Voici les chiffres clés à retenir avant l’actualisation des données le 7 août :

  • Le coronavirus se propage de plus en plus en France. Plusieurs indicateurs augmentent entre les semaines 29 et 30 : le nombre de nouveaux cas confirmés de Covid-19 (5 592 soit +54%), le taux de positivité des tests (1,3% contre 1,0%) et l’incidence des cas (9,5 cas/100 000 habitants en France et 8,6 cas/100 000 habitants en métropole). En S30, l’augmentation des nouveaux cas positifs reste très supérieure à l’augmentation du nombre de patients testés (+54% pour les cas positifs et +27% pour les patients testés par rapport à S29). Par ailleurs, Santé publique France explique que parmi les personnes symptomatiques, l’augmentation du nombre de cas en S30 par rapport à S29 (+62%) est trois fois plus importante que l’augmentation du nombre de personnes testées (+19%). Enfin, le nombre de cas a augmenté dans l’ensemble des classes d’âge mais l’augmentation est plus importante chez les 15-44 ans indique Santé publique France.
  • Le coronavirus est particulièrement actif dans plusieurs départements de l’Hexagone, avec un taux d’incidence supérieur à 10 cas sur 100 000 habitants : la Mayenne (143/100 000 h), le Val-d’Oise (20,5), le Nord (17,5), Paris (16,5), la Seine-Saint-Denis (16,2), les Hauts-de-Seine (15,8), la Haute-Savoie (15,3), le Val-de-Marne (14,9) , l’Ille-et-Vilaine (14,3), l’Essonne (14,3), les Vosges (12,2) , lesYvelines (11,8), la Haute-Garonne (11,4), la Meurthe-et-Moselle (11,2), les Bouches-du-Rhône (10,8), le Gard (10,5), le Rhône (10,4), les Alpes-Maritimes (10,2) et la Sarthe (10,1).
  • Le nombre de reproduction est aussi en hausse.  Le « R effectif » (nombre moyen de personnes infectées par un cas) est compris entre 1,35 et 1,42 selon Santé publique Frances. Deux estimations en progression par rapport à la semaine 29 (R=1,26) et « significativement supérieures à 1, ce qui indique que l’épidémie est en progression ». Les R effectifs régionaux sont « significatifs » dans plusieurs régions : l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est et l’Ile-de-France..
  • Le nombre de clusters est à la hausse. Selon le point de Santé publique France, le nombre de clusters dépasse la situation à la levée du confinement en France. Au total, 658 clusters ont été détectés, un tiers sont en cours d’investigation (28%) dont un tiers avec une « criticité élevée ». Le milieu familial élargi et les événements publics et privés sont le type de collectivité le plus représenté avec une nette hausse au mois de juillet, indique SpF (+14,5%).
  • Les taux hebdomadaires de décès (pour 100 000 habitants) continuent de diminuer ou restent stables entre les semaines 29 et 30 dans la plupart des régions, à l’exception de la Guyane et des Pays-de-la-Loire où ils diminuent : 1,79/100 000 h en S30 vs 3,58/100 000 h en S29 en Guyane et 0,11/100 000 h en S30 vs 0,21/100 000 h en S29 en Pays-de-la-Loire

Carte. Où sont situés les nouveaux cas de coronavirus en France ?

Santé Publique France est attentif à un indicateur qui permet de suivre l’évolution du Covid-19 en France : le taux d’incidence. Plus solide que le taux de positivité des tests qui donne un aperçu à un instant T, ce taux représente le nombre de nouveaux cas de coronavirus diagnostiqués par test PCR « survenus sur les 7 derniers jours dont les données sont consolidées », rapporté au nombre d’habitants. Le seuil d’alerte a été fixé à 50 pour 100 000 habitants. L’incidence hebdomadaire atteint les 9 cas / 100 000 habitants, selon le bilan du mardi 28 juillet. La carte ci-dessous rend compte de la situation dans tous les départements français.

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En direct

18:05 – Le Pr Raoult n’est pas « pas inquiet par la situation actuelle »

[Fin du direct] Dans sa vidéo hebdomadaire, le Pr Raoult, directeur de l’IHU de Marseille, a assuré : « Je ne suis pas inquiet par la situation actuelle qui montre que le niveau de gravité dans la population [du coronavirus] est le plus bas de toutes les maladies respiratoires connues. » Le controversé infectiologue a estimé que « l’efficacité de la détection et l’isolement des cas n’est plus à démontrer » et que « rien ne montre dans les études que le confinement a eu plus d’avantages que le non-confinement. » Il a également mis en garde la jeunesse : « On observe que chez les jeunes, beaucoup apparaissent avoir été infectés dans des bars tardifs transformés en boîtes de nuit. La nuit passant et les conditions dans ces bars étant ce qu’elles sont, la distanciation sociale n’est pas extraordinaire. »

17:35 – De nombreux patients, guéris du Covid-19, souffrent de troubles psychologiques

D’après une étude italienne, relayée dans le Guardian, de nombreux patients guéris du Covid-19 souffrent de troubles psychologiques. « La propagation de la pandémie de coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (Covid-19) pourrait être associée à des implications psychiatriques », ont admis les chercheurs. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé le comportement de 402 patients, un mois après la fin de leur traitement. Selon l’équipe de recherche, 28% des patients ont développé un trouble de stress post-traumatique, 31 % un trouble dépressif, 42 % ont eu des angoisses, et 40 % des épisodes d’insomnie. Les femmes semblent plus sensibles à ces conséquences psychologiques. Les chercheurs conseillent « d’évaluer la psychopathologie des survivants du Covid-19 et d’approfondir la recherche sur les biomarqueurs inflammatoires, afin de diagnostiquer et de traiter les affections psychiatriques émergentes ».

17:05 – 1,5 millions de masques vont être distribués aux bretons les plus vulnérables

1,5 millions de masques vont être distribués à 260 000 bretons bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire. Les ménages concernés vont recevoir six masques lavables 20 fois. La distribution — assurée par La Poste — devrait se poursuivre jusqu’au 20 août dans les quatre départements armoricains.

16:45 – 80% des Français juste que « le masque est une protection efficace »

Selon un sondage YouGov pour le HuffPost, 75% des Français estiment que la communication du gouvernement sur le port du masque est incohérente. 43% des sympathisants LREM partagent ce sentiment. Par ailleurs, seulement 14% des sondés refuseraient de porter le masque en extérieur. 80% jugent que « le masque est une protection efficace contre le covid-19. » —Sondage réalisé en ligne, entre le 3 et le 4 août, auprès de 1 041 Français de plus de 18 ans —

16:25 – Un cluster identifié à St-Tropez

Selon des informations de France3, un nouveau cluster a été identifié dans le golfe de St-Tropez. 18 employés du restaurant Le Pablo à St-Tropez ont été testés positifs. Dans un autre établissement, l’Indie Beach à Ramatuelle, appartenant au même propriétaire, deux saisonniers sont porteurs du virus chinois. Enfin Le Noto, à St-Tropez, a décidé de faire tester l’ensemble de son personnel. Les clients de ces établissements sont invités à se faire tester s’ils le souhaitent.

16:05 – Un iceberg plutôt qu’une vague ?

« Les vagues, c’était une belle métaphore qu’on a utilisée au début […] mais je pense que c’est une métaphore qui nous trompe. C’est plutôt la métaphore de l’iceberg qu’il faut prendre », a déclaré sur FranceInfo le Dr Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue à La Pitié Salpêtrière. Il a expliqué : « ce qui nous inquiète, c’est qu’on n’est pas capable, à l’heure actuelle, d’appréhender le nombre de patients infectés sans le savoir. » Pour l’heure, « ce qu’on est capable de mesurer à l’heure actuelle, c’est le nombre de patients hospitalisés, en réanimation, ou malheureusement ceux qui décèdent », a-t-il développé. Le spécialiste a souligné qu’il « y a tout ce pool de patients qui sont infectés sans le savoir, symptomatiques, ou asymptomatiques. Et plus ce pool de patients invisibles va être important, plus le nombre de gens hospitalisés va être important. »

15:45 – Orélans : le CHRO va dépister ses patients

Le centre hospitalier régional d’Orléans a annoncé la mise en plus d’un dépistage massif de ses patients, « dans le cadre de cette stratégie nationale de dépistage massif et généralisé de la population, de la garantie de la sécurité des soins et de la protection des usagers et des professionnels soignants. » L’établissement de santé a indiqué « Les patients devant être hospitalisés suite à une prise en charge aux urgences bénéficient d’un dépistage RT-PRC systématique. Dans le cadre des hospitalisations programmées : les patients à risque de forme grave de COVID-19, les patients pour lesquels est programmée une chirurgie avec ouverture ou exposition des voies aériennes, une chirurgie générant des aérosols ou une chirurgie majeure à risque opératoire ou postopératoire, bénéficient d’un test diagnostique par RT-PCR dans les 24h à 48h avant l’hospitalisation. »

15:20 – Le masque obligatoire sur une partie de la Côte Basque

Par un arrêté préfectoral, le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux les plus fréquentés d’ Anglet, de Bayonne, de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz. Les contrevenants s’exposent à une amende de 35 à 135€. « La forte concentration et le brassage de populations d’origines géographiques différentes n’appliquant pas ou mal l’ensemble des gestes barrières, notamment dans les rues du centre-ville, font craindre un risque de recrudescence de l’épidémie dans le département », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

15:00 – Le coronavirus à l’origine de 701 112 décès

D’après un bilan établi par l’AFP mercredi à 11h, le nouveau coronavirus a causé au moins 701 112 morts dans le monde depuis fin décembre. 18,5 millions de cas ont été enregistrés, dont 10,9 millions sont guéris. Les Etats-Unis sont le pays le plus meurtri avec 156 830 décès. Ils devancent le Brésil (95 819 morts), le Mexique (48 869), le Royaume-Uni (46 299) et l’Inde (39 795).

14:40 – Yannick Gottwalles : « je suis inquiet pour la suite des événements »

Yannick Gottwalles, directeur des urgences de l’hôpital Pasteur de Colmar, a confié à France3 : « je suis inquiet pour la suite des événements car c’est un virus qui nous a habitués à être dans l’inconnu et malheureusement on le reste pour l’instant. »  Le médecin craint une « recrudescence pour la rentrée et peut-être même avant. » « On est peut-être mieux armé pour les procédures, l’organisation, le matériel (en tout cas en partie), mais on n’est pas prêt sur le plan humain de recevoir une deuxième vague de plein fouet au même titre que la première parce qu’on n’est pas prêt physiquement », a-t-il concédé.

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Combien de cas et de morts du coronavirus en France ? Dernier bilan

Le dernier bilan quotidien de l’épidémie de coronavirus a été communiqué mardi 4 août par le ministère de la Santé. Si le nombre de nouveaux cas diagnostiqués est en augmentation, celui des hospitalisations est en baisse, mais celui des patients transférés en réanimation augmente. Voici les derniers chiffres :

  • 192 334 cas confirmés par PCR, soit 1 039 de plus
  • 30 296 décès au total
  • 19 790 décès à l’hôpital, soit 11 de plus
  • 10 515 décès en Ehpad (bilan du 28 juillet)
  • 5 198 hospitalisations en cours, soit 36 de moins
  • 388 personnes en réanimation, soit 21 de plus
  • Taux de positivité des tests : 1,6%
  • 184 clusters en cours d’investigation, soit 13 de plus
  • 13 départements en situation de vulnérabilité : Paris, Nord, Val-d’Oise, Ille-et-Vilaine, Mayenne, Haute-Savoie, Haute-Garonne, Gironde, Guyane, Mayotte, Hauts-de-Seine, Saine-Saint-Denis, Val-de-Marne.

NB : les données relatives aux personnes hospitalisées et en réanimation présentées ci-dessus correspondent au nombre de patients en cours de soins et non au cumul depuis le début de l’épidémie.

Alors que le regain d’activité du coronavirus en France inquiète, la question de l’arrivée d’une seconde vague épidémiologique, qu’elle touche l’ensemble du territoire ou seulement quelques zones, se pose de plus en plus. Et avec elle, les craintes de nouvelles restrictions des libertés de circulation. Pour enrayer la propagation du virus, le gouvernement n’exclut d’ailleurs pas un reconfinement partiel et la fermeture de certains bars. Mi-juillet, le Premier ministre Jean Castex a évoqué l’idée de nouvelles mesures contraignantes, mais il a insisté sur la volonté du gouvernement de limiter les conséquences d’une telle mesure sanitaire. « Ce qu’il faut éviter par-dessus tout, c’est le reconfinement général » qui serait « catastrophique » d’un point de vue économique et social. En cas de reconfinement, il s’agirait d’établir « des reconfinements très localisés », c’est-à-dire par villes ou zones délimitées. « Nous nous adapterons », a assuré Jean Castex, dans un entretien publié par Nice Matin. « Même si le nombre de cas repart à la hausse, les tests positifs restent dans des moyennes basses par rapport aux pays qui nous entourent. Et les hospitalisations restent à un niveau maîtrisé. (…) La priorité, c’est encore et toujours la prévention », a-t-il ajouté.

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