Lundi 28 janvier à 20 heures, à l’appel des Gilets jaunes d’Ales, se tenait la seconde assemblée de lutte à la Bourse du travail. Un pas a été franchi dans la construction d’un mouvement de grève générale et d’actions communes entre les syndicats CGT et SUD Solidaires et les Gilets jaunes d’Ales.
Une première rencontre s’était déjà déroulée le 10 janvier, « une forte délégation du mouvement des gilets jaunes ‑1 » s’étant rendue à la Bourse du travail. L’objectif était d’interpeller les organisations syndicales sur leur inertie. Même si les échanges ont été « parfois virulents », l’essentiel est qu’un accord se soit construit pour œuvrer à ce que ce mouvement « puisse perdurer et se renforcer ».
Ce premier contact débouche sur la distribution, le 14 janvier, « d’un tract commun Mouvement Gilets Jaunes et Unions Locales CGT et SUD Solidaires sur les différents Ronds-Points de la ville appelant à construire un Grand Mouvement qui permettrait de déboucher sur une Grève Générale reconductible dans tout le Pays ».
Au départ les rapports entre Gilets jaunes et organisations syndicales sont un peu aigres. Il y a des susceptibilités qui ont été froissées. Les syndicats reprochent aux GJ de les avoir tenu à distance au départ du mouvement « l’Union Locale ne s’était pas impliqué dès le départ dans ce mouvement tenant pour l’essentiel au fait qu’ils ne souhaitaient pas être « récupérés » ni syndicalement ni politiquement.
À présent leur positionnement est légèrement différent et ils se rendent compte de l’impasse vers laquelle ils s’engagent s’ils restent seuls et si les salariés dans les entreprises ne s’impliquent pas dans un mouvement de grève globale et reconductible. »
Côté Gilets jaunes, dont certains sont syndiqués, on peine à comprendre l’inertie des organisations syndicales. Bien sûr la grève générale ne se décrète pas, mais c’est possible d’en rendre l’idée populaire et d’en construire la possibilité. Et il y a aussi une certaine ironie à ce que ce soit les Gilets jaunes qui prennent l’initiative d’appeler à la grève générale.
Les vexations ne se dépassent pas de suite. Pour ce premier tract, on discute de la grandeur des signatures et des sigles, et les distributions ne sont pas toujours très communes. L’enjeu est le respect des différences et de l‘autonomie de chacun, respect qui ne doit pas nuire au
combat unitaire, derrière les revendications communes. Une première assemblée de lutte, à l’appel des Gilets jaunes se tient le lundi 21/01 à la Bourse du travail.
La seconde a leu le 28 et rassemble plus d’une centaine de personnes. Au début de la réunion, il a encore fallu dépasser la vexation un peu infantile de la CGT. « Nous n’avons pas attendu les GJ, nous nous battons depuis 1905 ».
Réponse facile des GJ : « en deux mois nous avons obtenu plus que les OS ces dernières années. »
Plusieurs interventions de militants sont chaudement applaudies. Elles portent sur la nécessité de l’unité, et du dépassement de ce genre de minauderies. L’un souligne l’importance du moment dans lequel nous sommes, présentant la meilleure opportunité pour une lutte, depuis très longtemps, donc à saisir, à ne pas rater. Un autre, évoquant l’appel de Commercy, insiste sur la nécessité de construire des assemblées structurées démocratiquement et de converger vers une
assemblée des assemblées.
1 Les passage en italiques son issus du blog de l’UL CGT d’Ales. http://cgt.ales.over-blog.com/ 2019/01/rencontre-des-gilets-et-des-organisations-syndicales-du-bassin-alesien.html
Les camarades de la Rétive, un groupe libertaire d’Ales et de sa région, occupe un rôle essentiel dans l’animation démocratique de l’AG.
L’assemblée évalue la mobilisation de la semaine écoulée. L’action chaîne humaine du dimanche 27/1, a connu des soucis d’organisation. Il y a des mesures à prendre pour que les mots d’ordre soient mieux suivis, pour ne suivre que les consignes émanant de « référents » fiables.
Malgré l’échec de la construction de la chaîne sur une aussi longue distance, l’action a été très médiatisée et a donné une image pacifique des GJ. Le mardi 29/1 une marche nocturne s’est déroulée en ville pour tracter et afficher. Il y avait 50 participants, en pleine semaine, un mardi, sous la pluie ; cela donne une indication de la détermination des Gilets jaunes alésiens.
Les distributions de tracts pour la grève sont organisées à la CAF et la gare pendant que d’autres s’activent à la confection de banderole au QG des Gilets jaunes, sur la rocade.
Le jeudi une distribution massive de tracts se met en place devant les entreprises, Cora, Iris, Merlin, Gerin, à la Gare SNCF, et sur les ronds points. Le vendredi c’est au lycée Jean-Baptiste Dumas et à nouveau sur les ronds points que les tracts sont diffusés.
Et ce vendredi 1er février à 20 heures, rendez-vous est donné à la sous-préfecture, pour une grande fiesta jaune nocturne. Une invitation est lancée à venir déambuler avec les Gilets jaunes équipés d’objets bruyants.
Samedi 2 février à 15 h 00, à la place de la mairie, une marche les Gilets jaunes rendra hommage aux victimes. Les participants sont invités à se grimer ou à porter un bandeau sur un œil ou un bandage à la main ou des béquilles.
L’association a aussi produit des pins gilet jaune afin de financer une sono. Plus de 25 000 tracts ont déjà été distribués. Une cagnotte, transparente, est organisée à chaque réunion. Lors de la dernière réunion ce sont 153 € qui ont été récoltés et celle d’avant 69,40 €.
Avec 60 € on imprime 4 000 tracts.
Le 5 février la rocade sera à nouveau bloquée (les camions). La CGT organise une manifestation en centre-ville, elle invite les GJ à prendre la parole à l’issue de celle-ci. Après sa manifestation, la CGT est, elle-même, invitée à rejoindre le blocage sur la rocade devant le KFC, pour renforcer le blocage et discuter des actions à venir et à mener en commun.
Bloquer les flux (camions) ne suffit plus, il faut maintenant passer à l’arrêt de la production et à l’occupation des entreprises par les travailleurs.
Cette assemblée de lutte qui rassemble les GJ les plus motivés des différents ronds points discute de l’appel de Commercy, depuis son lancement. L’appel est diffusé sur les ronds-points et le débat s’y déroule.
Ce jeudi 31/01, lors de l’Ag de l’ensemble des Gilets jaunes des différents ronds-points d’Ales, les participants discuteront et décideront (ou pas) de signer et de rejoindre l’appel de Commercy.
AG CGT-GJ PDF
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