Alpes-de-Haute-Provence : deux couples se revendiquant gilets jaunes mis en examen pour sabotage d’installations autoroutières
Les quatre personnes, originaires des Alpes-de-Haute-Provence, deux hommes (51 ans et 25 ans) et deux femmes (54 ans et 20 ans), ont été mises en examen hier et placés en détention provisoire, sauf la jeune femme de 20 ans, par ailleurs enceinte, qui a été placée sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
« Les quatre personnes interpellées se sont revendiquées comme étant gilets jaunes », explique une source proche de l’enquête.
Tout débute le 21 décembre 2018 : la société d’exploitation de l’autoroute A51 reçoit un appel téléphonique anonyme, menaçant – sous condition de gratuité – de « rendre aveugle » le réseau autoroutier et ses dispositifs de sécurité, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Entre le 17 janvier et le 7 février dernier, à Manosque et à Corbières, « le réseau de fibre optique a été dégradé en plusieurs points, ce qui non seulement rendait temporairement inutilisable des biens publics mais aussi empêchait pendant plusieurs heures l’utilisation de l’autoroute par les usagers et exposait ces usagers et personnels à un risque immédiat pour leur sécurité », explique à La Provence le procureur de la République de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger qui ajoute que « les bornes d’appel, communications et panneaux d’information étant inactivés« .
L’association de malfaiteur retenue par le juge d’instruction
Une enquête avait été ouverte par le parquet de Digne-les-Bains pour « menaces de détériorations ou dégradations dangereuses, mise en danger de la vie d’autrui et association de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».
« L’homme le plus âgé a été mis en examen pour l’ensemble de ces qualifications. Et les autres à divers degrés d’implication. Le magistrat instructeur a retenu l’association de malfaiteurs pour les quatre suspects », indique par ailleurs le procureur de la République.
Dans le cadre des investigations, les gendarmes de la Brigade de recherches (BR) de Forcalquier procèdent à des « rapprochements » avec d’autres sabotages – concernant diverses entités (EDF, Orange, Engie etc.)- commis dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et l’Aveyron.
Six communes touchées en quatre mois
Des sabotages commis entre le 27 janvier et le 13 avril dernier à Beaumont-de-Pertuis, Villemus (où une antenne relais avait été incendiée à l’aide d’un dépôt de pneus), Manosque, Valensole, Villeneuve et Millau. « Ces faits privaient communes et riverains de téléphonie, réseau et électricité pendant plusieurs heures ; ils portaient atteinte aux services d’urgence et de sécurité« , dénonce le parquet qui a ouvert une information judiciaire, le 15 mars dernier contre X.
« Le couple le plus âgé a reconnu la plupart des faits. Le couple le plus jeune a seulement reconnu sa participation à certains d’entre eux« , précise le procureur de la République. Pour ces faits, la peine maximale prévue par le Code pénal est de 10 années d’emprisonnement. « Les investigations vont se poursuivre sur commissions rogatoires », indique par ailleurs le magistrat.
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