MANIFESTATION Les «gilets jaunes» étaient 2.700 à manifester ce samedi à 14 heures, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Un chiffre en baisse par rapport à la semaine dernière
Un acte 26 sous le signe de l’essoufflement ? Après bientôt six mois de mobilisation, le mouvement des «gilets jaunes» semble peiner à mobiliser ce samedi pour son 26e samedi de manifestation. Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, ils étaient 2.700 à manifester en France à 14 heures, dont 600 à Paris. Un chiffre est en baisse par rapport à la semaine dernière puisque à la même heure 3.600 manifestants avaient été comptabilisés en France le 4 mai, dont 1.000 à Paris.
A Lyon, censé être avec Nantes l’un des épicentres nationaux du jour, quelque 2.500 personnes dont Jérôme Rodrigues avaient commencé à défiler dans le calme et sous une averse de grêle en début d’après-midi, selon un journaliste de l’AFP.
Heurts à Nantes
A Nantes, c’est Maxime Nicolle dit « Fly Rider » qui avait fait le déplacement. Ils étaient là aussi entre 2 et 3.000, sous escorte de la gendarmerie mobile et d’un hélicoptère, constatait une journaliste de l’AFP. Rapidement, la situation s’est tendue.
Vers 15 heures, une équipe de la Brigade anticriminalité (BAC) a été la cible de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l’ordre et des tirs de LBD. Et selon un photographe de l’AFP, un manifestant a été évacué par des « street medics ».
Le préfet de Loire-Atlantique avait dit redouter « le rassemblement de 500 membres de l’ultragauche » d’où la mobilisation « d’un niveau de forces de l’ordre inédit ».
A Paris ou Toulouse, ils étaient plusieurs centaines chantant « On est là, on est là ».
A Montpelier, environ 1.300 « gilets jaunes » ont défilé dans les rues, selon la préfecture. Dans les alentours du bâtiment de la préfecture, certains manifestants se prenaient en photo sous un soleil printanier, au son d’un trio musical, composé d’un guitariste, d’un violoniste et d’un accordéoniste. « Ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption », « Les pauvres donnent le peu qu’ils ont et les riches regardent le peu qu’ils donnent », « Macroniste, non, Macron fumiste, oui », proclamaient des pancartes et banderoles.
Mobilisation en baisse
Malgré la faible mobilisation, les manifestants ne voulaient pas croire à un déclin. « Ça va, ça vient, ça dépend des jours », assure Laurence, 57 ans, comptable à Paris.
« Il y a eu un bel éveil des consciences. Il y a de plus en plus de gens qui nous rejoignent et qui comprennent que le « gilet jaune » c’est pas une idéologie politique ou terroriste et que en-dessous il y a des citoyens et que les revendications qu’on apporte sont des revendications citoyennes », veut croire Jérôme Rodrigues, en tournée de remerciements en province pour les soutiens reçus après sa blessure.
Et il promet que si Emmanuel Macron « ne veut pas nous écouter, on continuera jusqu’à ce qu’il nous entende, quitte à lui foutre en l’air son quinquennat ».
Delphine Dauchy, 51 ans, tient un salon de coiffure dans le Gard et a également fait le déplacement dans la capitale des Gaules. « Macron nous envoie des miettes et il croit qu’on va se contenter de ça mais on veut pas s’arrêter ». « On veut surtout du pouvoir d’achat et le RIC déclenchable sur tous les sujets », réclame-t-elle.
Soutien aux enseignants
A Paris, la journée était sous le signe du «soutien aux enseignants» et contre la loi Blanquer. « Ça va être une journée de soutien aux parents, aux familles et à tout le monde de l’Éducation nationale », déclare dans le cortège Jean-Christophe Valentin, fonctionnaire à la mairie de Paris qui manifeste pour la 26e fois. Chapeau de cow-boy bleu blanc rouge sur la tête, il attend lui aussi des mesures « sur le pouvoir d’achat, un relèvement du Smic, plus de justice sociale et que toutes les entreprises paient l’impôt sur les sociétés ».
L’accès aux Champs-Élysées était fermé au sein d’un périmètre d’interdiction comprenant le palais présidentiel et l’Assemblée nationale, de même que le secteur de Notre-Dame.
A Lyon, Lille, Dijon, Toulouse ou Orléans, les autorités avaient également mis en place des zones interdites aux manifestations.
A Strasbourg, ils étaient une soixantaine aux abords du meeting de LREM au Palais de la musique et des congrès avec sur une banderole bleu-blanc-rouge le slogan : « Vivre pas survivre, justice fiscale ».
Laissant indifférente la file des militants et des sympathisants, les manifestants, tenus à distance par les forces de l’ordre, scandaient : « Macron escroc, le peuple aura ta peau » ou « Même si Macron le veut pas, nous on est là ».
« On est là contre la République en marche et moi je suis contre l’Europe, il faut que la France redevienne souveraine », expliquait un manifestant de 55 ans sous couvert de l’anonymat.
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