L’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont annoncé vendredi s’être entendu sur un texte commercial qu’ils négociaient depuis 20 ans.
L’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont annoncé vendredi s’être entendu sur un vaste traité de libre-échange, qu’ils négociaient depuis 20 ans. «Je mesure mes paroles avec soin quand je dis que c’est un moment historique. Au milieu des tensions commerciales internationales, nous envoyons aujourd’hui un signal fort avec nos partenaires du Mercosur», s’est réjoui le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué. Le Brésil s’est aussi félicité de cet accord, qualifié d’«historique». L’Argentine a, pour sa part, évoqué un accord «sans précédent».
Les négociateurs européens et sud-américains étaient entrés mercredi soir à Bruxelles dans la toute dernière ligne droite des discussions, avec l’objectif de s’entendre enfin sur ce traité, dans un contexte mondial déstabilisé par la politique commerciale offensive du président américain, Donald Trump. L’annonce de l’accord intervient d’ailleurs au moment où les dirigeants des plus puissantes économies du monde sont réunis à Osaka, au Japon, pour un sommet du G20. L’accord, un des plus vastes jamais conclu par l’UE avec plus de 770 millions de consommateurs concernés et 18 000 milliards d’euros de PIB, suscite cependant la profonde inquiétude des agriculteurs européens, qui craignent une concurrence jugée déloyale, ainsi que des ONG, préoccupées par ses conséquences pour le climat.
«Profonde préoccupation»
Le compromis négocié par la Commission doit maintenant être approuvé par les 28 Etats membres. Si tel est le cas, le texte devra alors être validé par un vote en plénière du Parlement européen. De sources concordantes, les Européens attendaient des avancées du côté du Mercosur en matière d’indications géographiques protégées et surtout sur l’ouverture de leur secteur automobile. A l’inverse, les Sud-Américains espéraient un plus grand accès au marché européen pour leur production agricole, en particulier leur bœuf.
Les agriculteurs européens n’ont cessé de protester ces derniers mois contre ces discussions. La semaine passée, le président français, Emmanuel Macron, et ses homologues irlandais, polonais et belge ont d’ailleurs exprimé à la Commission leur «profonde préoccupation» sur les conséquences de cet accord sur leur agriculture. Quelques jours plus tard, un autre groupe de pays – Allemagne, Pays-Bas, Espagne, République tchèque, Portugal, Lettonie et Suède – ont exhorté Bruxelles à conclure cet «accord historique».
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Les négociations ont aussi été attaquées récemment dans une lettre ouverte par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace ou Friends of the Earth, sur deux autres fronts : l’environnement et les droits de l’Homme. Ces organisations, déjà opposées pour certaines aux précédentes négociations commerciales de l’UE avec les Etats-Unis ou le Canada, condamnent «la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil» depuis l’investiture en janvier du président d’extrême droite, Jair Bolsonaro.
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