La Coordination nationale des « sound systems » a dénoncé les « risques énormes » pris par les forces de l’ordre durant leur intervention le soir de la Fête de la musique.
NANTES – Des fêtes se déroulaient régulièrement depuis 20 ans en bord de Loire, là où s’est produit le drame qui a coûté la vie à Steve Maia Caniço, rappelle dans un communiqué la Coordination nationale des sound systems(CNS) qui dénonce ce mardi 30 juillet les “risques énormes” entraînés par l’intervention policière ce soir-là.
“Cela faisait pourtant plus de 20 ans que les fêtards se réunissaient là chaque année. L’État avait donc conscience des risques énormes engendrés par une telle intervention (de la police, ndlr), il n’a pourtant pas hésité. Le message est clair, la répression est en marche!”, écrit dans un communiqué la CNS, une structure qui défend les musiques électroniques et les Free Parties.
“Steve est mort à cause de l’intervention policière le soir de la fête de la musique sur le quai Wilson à Nantes”, estime la CNS. “Nous n’oublions pas non plus toutes celles et ceux qui chaque année meurent entre les mains de la police sans que jamais justice soit faite”, écrit la coordination qui affirme ne pas vouloir “faire de Steve un symbole”.
“Atterré par l’aplomb du Premier ministre”
“Après avoir tenté tant d’années d’enrayer le phénomène Tekno en saisissant nos instruments de musique, l’État français se permet désormais de tuer, comme il le fait avec toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Nous resterons donc unis face à la répression, quels que soient la musique, la couleur ou les lieux. Rien n’arrête un peuple qui danse”, conclut le communiqué.
Tommy Vaudecrane, président de Technopol, organisateur de la Techno Parade, s’est dit “atterré par l’aplomb avec lequel le Premier ministre vient de dire qu’aucun lien ne pouvait être fait entre l’intervention (policière, ndlr) et la disparition de Steve. Autant dire qu’il s’est jeté à l’eau pour prendre un bain, ce sera la même chose”.
Steve avait disparu dans la nuit du 21 au 22 juin. Son corps a été retrouvé lundi dans la Loire à quelques centaines de mètres du lieu où se déroulait la fête, interrompue par une intervention des forces de l’ordre.
Édouard Philippe a déclaré ce mardi que le rapport de l’Inspection générale de la police n’établissait pas “de lien entre l’intervention de forces de police et la disparition” du jeune homme. Il a toutefois convenu que “l’enchaînement des faits reste confus” et annoncé qu’une nouvelle inspection allait être diligentée.
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