➡️Le 11 septembre prochain, je serai en procès.
Je m’appelle Marion. J’ai 30 ans. Et le 11 septembre prochain, je serai jugée au Tribunal de Grande Instance de Paris pour vol en réunion, devant la 16ème chambre qui traite des affaires terroristes. Le 11 septembre, tout un symbole.
Mon délit ? Avoir participé à la réquisition de deux portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies des 3 et 4ème arrondissements de Paris, le 28 février dernier.
La peine encourue ? 5 ans de prison et 75 000 € d’amende. Pour avoir réquisitionné un portrait qui vaut…8,70€.
Comment j’en suis arrivée à cette situation ? Il y a 6 ans, quand j’ai croisé le chemin d’Alternatiba, j’ai cru innocemment qu’essaimer les initiatives citoyennes – les fameuses alternatives – sur tous les territoires, suffirait à freiner le dérèglement climatique. La naïveté des débuts. J’ai rapidement compris que la transition douce n’existe pas face à l’urgence du désastre climatique. Si nous avions 100 ans devant nous, peut-être qu’il nous suffirait de modifier petit à petit nos comportements. Mais nous n’avons pas 100 ans. Il est trop tard. C’est ici et maintenant que nous devons métamorphoser nos vies.
Touchée par une sorte de désenchantement, j’ai croisé le chemin d’ANV Action non-violente COP21 et de la désobéissance civile non-violente. En un éclair, la stratégie non-violente m’est apparue comme complémentaire à la révolution culturelle massive dans laquelle je donnais déjà chacun de mes souffles. J’avais trouvé l’équilibre pour marcher sur mes deux jambes : celle des alternatives et celle de la résistance. Je m’oppose et je propose.
Je suis fière d’appartenir à ce mouvement climatique qui sait saisir ces petites accélérations de l’Histoire. Avec cette campagne Décrochons Macron, nous avons touché une corde sensible. C’est indéniable. Certains diront : à quoi ça sert de décrocher les portraits présidentiels ? Je répondrai : à lancer l’alerte ! Ce gouvernement, qui se targue d’être leader mondial sur le climat, ne respecte même pas les engagements qu’il a pris à la COP21. Aux 2 millions de personnes qui ont signé l’Affaire du siècle, ce recours en justice déposé par 4 ONG françaises contre l’État pour inaction climatique, le gouvernement a répondu : « nous ne changerons pas de cap ! ». Il n’en aura pas fallu davantage pour nous mettre en action. Comment accepter cette arrogance dotée d’une bonne dose d’irresponsabilité ? En désobéissant.
Nous avons organisé assez de Marches, nous avons signé assez de pétitions, nous avons accepté assez de petits pas. L’heure des grandes métamorphoses est arrivée, qu’ils le veuillent ou non.
Aujourd’hui nous sommes 45 décrocheurs à être poursuivis dans 14 procès. 136 personnes ont été auditionnées. 61 perquisitionnées. Près de 700 heures cumulées de garde à vue. Mais cette répression ne nous a pas arrêtés. Depuis le 21 février, nous avons réquisitionné 119 portraits. Tous les citoyens qui ont mené ces actions l’ont fait en âme et conscience. Parce que l’avenir cauchemardesque qui nous attend nous effraie davantage que des casiers judiciaires.
Chaque dixième de degrés compte, chaque année qui passe nous emmène encore plus près de la catastrophe climatique. Des milliers d’humains subissent déjà de plein fouet les effets du dérèglement climatique. Et dans une injustice assourdissante, évidemment, ce sont les plus pauvres et les plus précaires de cette planète. Nous, Français, nous faisons partie des plus responsables du dérèglement climatique. Nous avons donc la responsabilité de ne peut plus coopérer avec ce système destructeur. C’est d’une révolution culturelle dont nous avons besoin. Et nous ne pourrons y parvenir que si nous nous y mettons tous ensemble. Il en va de notre avenir. Et pas celui de la fin du siècle. Celui de demain.
Alors qu’on s’apprête à vivre une nouvelle canicule accompagnée d’une forte sécheresse, nous devons tout mettre en oeuvre pour éviter le pire. Deux choix s’offrent à nous : foncer collectivement droit dans le mur ou freiner tous ensemble de toutes nos forces.
J’ai choisi de freiner de toutes mes forces. Et dans cette action, avec mes coprévenu.e.s : Cécile Mcd, Pauline Boyer, Félix Vève, Etienne Cbrd, Emma Chevallier, Alma Dufour et Thomas Galtier.
Alors oui, je risque de sacrifier une partie de ma liberté, d’écoper d’une lourde amende, voire même d’avoir une peine de prison. Mais je continuerai, parce que je gagne une autre liberté, celle de me mettre en mouvement pour un avenir désirable.
Le 11 septembre, j’aurais la voix grelotante et les mains tremblantes.
Le 11 septembre, je serai droite dans mes bottes et déterminée parce que je sais que ce combat est juste et qu’il n’y a pas mieux à faire que de s’engager pour la vie.
Le 11 septembre, je serai peut-être condamnée… pour un portrait.
➡️📌Le 11 septembre, je vais avoir besoin de votre soutien, nous allons avoir besoin de votre soutien, plus que jamais !
Merci à vous !
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