
https://www.rtbf.be/ le 31/08/2019
Cocktails Molotov, barricade incendiée et lacrymogènes…Le coeur de Hong Kong a encore plongé samedi dans le chaos avec de violents affrontements entre policiers et manifestants qui ont bravé un déluge et les interdictions pour envahir à nouveau les rues de l’ex-colonie britannique.
Ils ont utilisé des panneaux de plastique et des sièges arrachés des gradins d’un terrain de sport à proximité pour construire ce barrage au milieu de la rue, avant d’y mettre le feu.
« Des manifestants radicaux ont lancé des bombes incendiaires et corrosives » contre les policiers, a dénoncé la police dans un communiqué, parlant de « menace grave » pour tout le monde autour.
Manifestation interdite
Des milliers de militants prodémocratie hongkongais ont bravé samedi l’interdiction de manifester et sont descendus dans les rues de l’ex-colonie britannique, au lendemain de l’arrestation de plusieurs figures du mouvement.
C’est en citant les échauffourées de dimanche dernier, parmi les plus graves depuis le début de la contestation en juin, que la police a justifié la décision d’interdire la manifestation prévue samedi. Les autorités ont cependant averti la population contre le risque de « graves perturbations« .
Pour contourner l’interdiction, des appels avaient été lancés à organiser sur l’île de Hong Kong des rassemblements religieux, qui ne nécessitent pas les mêmes autorisations. Et en début d’après-midi, plusieurs milliers de personnes étaient notamment réunies dans un stade du quartier de Wanchai (centre).
« Les manifestations pacifistes ne fonctionnent pas« , a dénoncé une manifestante de 22 ans se faisant appeler Stone. « Les radicaux doivent faire parler la colère pour obtenir quelque chose. »
Pire crise depuis la rétrocession à la Chine
Hong Kong traverse depuis près de trois mois sa pire crise depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions quasi-quotidiennes qui ont parfois dégénéré. Une situation inédite à laquelle les autorités de la région semi-autonome peinent à répondre.
Ce samedi marquait le cinquième anniversaire du refus par Pékin d’organiser des élections au suffrage universel à Hong Kong. Cette décision fut le déclencheur du « Mouvement des parapluies » de 2014, qui avait été marqué par 79 jours d’occupation du coeur financier et politique de la ville.
La manifestation était convoquée par le Front civil des droits de l’homme (FCDH), organisation non violente qui a été à l’origine des plus grands rassemblements de ces derniers mois. En particulier de celui du 18 août qui avait réuni 1,7 million de personnes selon les organisateurs, sans aucun débordement.
En plus de l’interdiction de manifester, la mouvance prodémocratie était samedi sous le choc du coup de filet de la veille, dans lequel cinq militants de premiers plans et trois députés ont été interpellés.
Le 01/09/2019
Hong Kong: les manifestants tentent de bloquer l’accès de l’aéroport, des vols annulés

Des milliers de manifestants prodémocratie tentaient dimanche de bloquer les accès de l’aéroport de Hong Kong, où une quizaine de vols ont déjà dû être annulés, au lendemain d’une nouvelle journée de contestation parmi les plus violentes depuis le début du mouvement.
Les opérateurs de l’Airport Express, le train à grande vitesse reliant le huitième aéroport international le plus fréquenté au monde et le centre de l’ex-colonie britannique, ont suspendu ce service, sans donner d’explication.
Des manifestants vêtus de noir, portant des masques et se cachant derrière des parapluies pour échapper à la surveillance des caméras, ont de leur côté érigé des barricades au terminal d’autobus de l’aéroport.
A l’extérieur d’un des terminaux, des manifestants ont empilé des chariots à bagages pour former des barricades et détruit les caméras de surveillance avant d’être chassés par la police.
Beaucoup de manifestants se sont alors déplacés vers la ville de Tung Chung, par laquelle passe l’unique route menant à l’aéroport. Ils ont utilisé des tuyaux pour inonder la station de métro de cette localité et aussi brûlé un drapeau chinois, un geste susceptible de provoquer la fureur de Pékin.
Nombre de passagers coincés dans les embouteillages provoqués par ces actions ont été contraints de finir à pied le trajet menant à l’aéroport.
Crise politique
L’ex-colonie britannique vit depuis trois mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions quasi-quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés et les ingérence grandissante de Pékin.
Samedi a été le théâtre de certains des affrontements les plus violents. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues malgré l’interdiction de manifester.
Et en fin d’après-midi, la violence s’est propagée dans de nombreux quartiers, jusque tard dans la nuit.
Les manifestants n’ont en théorie plus le droit de protester à l’aéroport, en vertu d’un arrêté qui avait été pris le mois dernier après que des rassemblements dans ses terminaux eurent dégénéré et affecté des centaines de vols.
Poster un Commentaire