Le préfet répondait aux élus de la métropole rouennaise sur la gestion de la crise Lubrizol.
Une odeur gênante, des agriculteurs et éleveurs tenus de ne pas récolter leurs denrées alimentaires, des pompiers malades après leur intervention… Quatre jours après l’incendie du site industriel Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime) qui a engendré un monstrueux nuage de fumée chargée de suie dont on ne connaît pas la dangerosité exacte, la population rouennaise et alentour est toujours très inquiète ce lundi soir. Et même en colère, au point de tenter de pénétrer au sein du conseil de la métropole, fermé au public.
« On réclame des réponses sur les dangers liés à cet accident industriel. On veut savoir pourquoi il n’y a pas eu de gestion généralisée de l’Etat, notamment sur l’ouverture des écoles, pourquoi aucune consigne n’a été donnée alors qu’on ne connaît pas les conséquences sur la santé », nous explique Enora Chopard, membre des Jeunes écologistes rouennais, qui se trouvait dans la foule. Ce lundi, alors que les écoles ont rouvert, certains enseignants ont exercé leur droit de retrait et ont renvoyé les élèves chez eux.
« On veut la vérité ! On veut la vérité ! »
« Nous voulons faire pression à hauteur de la gravité de la situation », renchérit Marie Mabille, coordinatrice du réseau Amap en Haute-Normandie, elle aussi bloquée à l’extérieur du hangar.
L’audition de Pierre-André Durand devait être retransmise sur un écran à l’extérieur du hangar mais le dispositif n’a pas fonctionné. Les esprits se sont alors échauffés. « On veut la vérité ! On veut la vérité ! », a scandé la foule tandis qu’elle tentait de pénétrer dans le bâtiment, sous le regard des forces de l’ordre déployées à l’intérieur et qui n’ont pas fait usage de la force, nous racontent nos témoins.
#Lubrizol des manifestants tentent de pénétrer dans la salle où se tient le conseil commumanutaire de la métropole où intervient en ce moment le préfet #Rouen pic.twitter.com/ENvUsyui5m
— Thomas Schonheere (@SchonheereT) September 30, 2019
Nouveau rassemblement d’habitants de Rouen inquiets après l’incendie dans l’usine Lubrizol (Seveso).
« Une usine chimique qui brûle sans toxicité c’est comme une tarte aux fraises sans les fraises ? » peut-on lire sur une pancarte.
Direct a suivre sur @brutofficiel pic.twitter.com/uJfgORw3WG
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 30, 2019
Des tensions. Des habitants de Rouen en colère demandant « La vérité sur l’incendie de Lubrizol » tentent de rentrer dans la salle où le préfet est présent pour une reunion de la Métropole.
Des agents de sécurité et des policiers à l’intérieur bloquent l’entrée. pic.twitter.com/EtTS5XT2Y9
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 30, 2019
Ces tensions n’ont pas empêché l’audition du préfet de se poursuivre.
Au même moment, de l’autre côté de la Seine, le Premier ministre Édouard Philippe en visite sur le site industriel incendié promettait « la transparence totale » sur ce grave incendie et ses conséquences.
Le groupe Lubrizol expliquait lui dans un communiqué comprendre « que les populations environnantes se posent beaucoup de questions » et affirmait travailler « avec les autorités locales afin de réaliser les tests environnementaux visant à assurer la sécurité des populations ».
Ce lundi également, l’ancienne ministre de l’Ecologie Corinne Lepage a annoncé lancer une procédure judiciaire pour connaître «toutes les informations sur la pollution et les conséquences de l’incendie».
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