Le dernier livre de Thomas Piketty fait 1 232 pages. On l’a résumé en 1 232 caractères
« Donnez-moi Anna Karénine, j’en fais une brève », dit un dicton journalistique. Tentative avec le nouvel ouvrage de l’économiste intitulé « Capital et Idéologie », publié le 12 septembre aux éditions du Seuil.
Les inégalités ne sont jamais « naturelles » : tout régime les justifie par une idéologie et les construit par la loi, l’impôt, l’organisation de la propriété, le système éducatif. Cette idéologie peut changer : aux sociétés « trifonctionnelles » (clergé, noblesse, travailleurs) ont succédé les sociétés « propriétaristes » (Etat rationnel + droit sacralisé de la propriété), avec leurs dérives esclavagistes et coloniales. Les sociétés communistes ont échoué à cause de leur étouffant pouvoir centralisé. En Occident, les sociaux-démocrates ont fait baisser les inégalités au XXe siècle, mais l’idéologie reaganienne les a fait resurgir. D’où une concentration de la propriété inouïe, nuisible au collectif.
Or il n’y a pas de déterminisme : une bifurcation est possible, si la capacité de mobilisation politique et idéologique est là. Que faire ? Bâtir un « socialisme participatif » basé sur la propriété sociale (cogestion poussée dans les entreprises), la propriété temporaire (elle fondrait grâce à un impôt progressif sur le patrimoine), l’héritage pour tous (dotation en capital universelle à 25 ans) et un investissement éducatif ambitieux. Mais pour vraiment avancer, il faudrait revoir les traités et accords commerciaux.
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