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Le chauffeur routier, figure des gilets jaunes, était poursuivi pour avoir participé à une manifestation non-déclarée avec un bâton dans son sac, considéré comme une matraque selon l’accusation.
Le 5 juin dernier, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende à son encontre. Son avocat avait plaidé la relaxe. Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Paris a tranché et rendu sa décision: Éric Drouet est condamné à 500 euros d’amende avec sursis pour « port d’arme prohibé » et relaxé du chef de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ». Il était absent lors du jugement.
Dans son réquisitoire, le ministère public avait demandé que le chauffeur routier de Seine-et-Marne soit reconnu coupable des deux délits qui lui étaient reprochés.
« Un souvenir de son père »
Dans le bâton que l’homme avait dans son sac, le procureur avait vu une matraque et avait déclaré que « quand on vient avec une matraque on est dans une logique de violence ».
L’avocat du mis en cause, Me Khéops Lara, avait contesté cette qualification d’arme en arguant qu’il ne s’agissait que d’un « grigri », un « bout de bois ». Éric Drouet avait en effet fait valoir que le bâton, oublié dans son sac utilisé pour le travail, était un « souvenir » de son père:
« En tant que routier on a tous quelque chose pour se défendre », avait-il expliqué à la barre.
Son avocat avait également plaidé la nullité des poursuites, estimant qu’Éric Drouet avait « été interpellé brutalement, sans motif légitime ni préalable, pendant une manifestation pacifique ». Et il a dénoncé « une procédure qui détourne le droit pénal » pour « empêcher les gens de manifester ». Le tribunal a rejeté cette demande de nullité.
Deuxième condamnation pour le gilet jaune
L’homme de 34 ans, avait été interpellé samedi 22 décembre, lors de l’acte VI du mouvement de contestation de la politique gouvernementale, au milieu de quelques dizaines de manifestants bloqués par les forces de l’ordre dans une rue du quartier de la Madeleine à Paris.
Le 29 mars à Paris, il avait été condamné à 2.000 euros d’amende, dont 500 avec sursis pour l' »organisation » « sans déclaration préalable » de la manifestation du 22 décembre et d’une autre le 2 janvier. Contestant être un « organisateur » du mouvement, il a fait appel du jugement.
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