Rassemblement des collectifs féministes Femmes gilets jaunes 38

EN BREF – Ce 3 septembre 2019 marquait l’ouverture du Grenelle consacré à la lutte contre les violences conjugales. L’occasion pour les collectifs féministes Femmes gilets Jaunes 38 et Nous Toustes38 d’effectuer une action coup de poing en fin d’après-midi place Victor-Hugo. Pour rappel, 101 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints depuis le début de l’année.

Rassemblement des collectifs féministes Femmes gilets jaunes 38 et Nous TouStes 38 place Victor-Hugo à Grenoble, le 3 septembre 2019. DR

La place Victor-Hugo s’est transformée, pour quelques heures, en véritable scène de crime, ce mardi 3 septembre en fin d’après-midi.

Silhouette de cadavre dessinée à la craie par des militantes féministes

Silhouette de cadavre dessinée à la craie par des militantes féministes © Marie Coiffard

Aux alentours de 17 h 30, les militantes féministes des collectifs Femmes gilets Jaunes 38 et Nous Toustes38 ont commencé par déployer une banderole rouge-sang au titre particulièrement évocateur : 1 million = 4,50 euros par victime.

Des silhouettes dessinées à la craie symbolisent les cadavres de femmes allongées sur le sol, avec un ruban de signalisation cerclant l’ensemble de la place. « Nous voulions être le plus visibles possible », précise Pauline Coiffard, militante au sein de Nous Toustes 38, présente à cette action. Un événement qui marque le début du Grenelle contre les violences conjugales se déroulant jusqu’au 25 novembre prochain.

Un manque de moyens selon les collectifs féministes

L’objectif est de « montrer au grand public ce que ça représente, les violences conjugales, les féminicides ». Si la tenue de ce grenelle est un signe « positif », Pauline Coiffard regrette toutefois qu’il ait fallu « attendre deux ans » alors que la thématique a été érigée en priorité par le gouvernement. Principale crainte de cette militante : un énième « coup de com’ » de l’exécutif.

Car si le gouvernement se montre volontaire sur le sujet, Pauline ne constate pas d’améliorations, bien au contraire. « Beaucoup d’associations ont vu leurs subventions réduites, voire coupées ». Et c’est là que le bât blesse. « C’est forcément une question de moyens » s’exclame Pauline Coiffard.

D’où le hashtag #1milliardpas1million.

« Les solutions existent déjà ! »

Leurs revendications ? Elles ne cessent de les clamer « tout au long de l’année ». Car « les solutions, on les connaît depuis longtemps ». Créer des places d’hébergement d’urgence (le gouvernement a annoncé la création de 1 000 places supplémentaires), former et sensibiliser les personnels de santé, de police et de justice, faire davantage de prévention chez les jeunes…

« Mais, faute de moyens suffisants, le planning familial intervient de moins en moins dans les écoles », déplore Pauline Coiffard. D’où le scepticisme ambiant au sein des collectifs féministes présents.

« Depuis 2012, les différents gouvernements ont mis en place cinq plans contre les violences faites aux femmes. Résultat : elles ne font qu’augmenter ! », fait observer la militante.

Une marche déjà prévue le 25 novembre, jour de clôture du Grenelle

En attendant de juger les deux mois et demi de tables ronde du Grenelle contre les violences conjugales, les collectifs Femmes gilets Jaunes 38 et Nous Toustes38 continuent à s’organiser pour mener d’autres d’actions de sensibilisation auprès du grand public.

Une réunion de rentrée est ainsi prévue le 10 septembre prochain dans les locaux du planning familial. Pauline Coiffard invite d’ailleurs toute personne intéressée par ces problématiques à y participer. Avec, en ligne de mire, la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre prochain.

 

Thomas Courtade

 

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