JUSTICE DE CLASSE
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David, un gilet jaune de Montabon, dans la Sarthe, devait être jugé ce mercredi par le tribunal correctionnel du Mans pour « violences sur personnes dépositaires de l’ordre public ». Des chefs d’accusation qui surviennent en réalité juste après que ce dernier ai déposé plainte pour… violences policières ! Alors qu’il nie avoir violenté les forces de police, mais en avoir été victime, et qu’aucune preuve n’étaye la version policière, le tribunal a momentanément renvoyé l’affaire, en attendant le rapport de l’IGPN..
vendredi 6 septembre
Crédits Photo : Rassemblement en soutien à tous les manifestants inculpés / La montage
Cette affaire est une nouvelle expression de la dure répression policière et judiciaire qui s’abat contre les Gilets jaunes. En février dernier, lors de l’acte 14, qui avait été fortement réprimé au Mans, un manifestant, David, avait été gazé, frappé, et roué de coups. Sa femme avait également été violemment réprimée, puis évacuée de la manifestation par les pompiers du fait de douleurs au genou, qu’elle a dû par la suite opérer. Des violences policières qui lui ont coûté sept jours d’ITT. Suite à ça, le couple de manifestant a porté plainte.
Le résultat ? Les policiers n’ont jamais été inquiétés, tandis que le plaignant a quant à lui été placé en garde à vue en mai dernier, puis sous contrôle judiciaire pour « violences contre un fonctionnaire dépositaire de l’ordre public ». Quand la victime devient coupable et que la justice couvre une énième fois les policiers, qui peuvent gazer, mutiler, éborgner, tuer, dans une impunité quasiment totale.
Ce mercredi 4 septembre, se tenait son procès au tribunal correctionnel. Seulement, alors que l’accusé nie la version policière et qu’aucune preuve ne confirme les accusations des policiers – seuls leurs témoignages font foi dans cette affaire – le dossier parait bien vide. Ainsi, ce mercredi, le tribunal du Mans a renvoyé l’affaire, en attendant le rapport et les conclusions de.. l’IGPN. Et ce alors que plusieurs affaires ont dévoilé la nature de cette institution qui, loin d’être impartiale, nie et étouffe les violences policières.
On peut se rappeler notamment que, cet été, suite à la mort de Steve, cette dernière, sur la base par ailleurs d’aucune enquête – aucun témoin présent lors de la charge policière qui a provoqué la chute des 14 personnes tombées dans la Loire n’a par exemple été interrogé – cette dernière avait rapidement conclue dans un rapport qu’il n’y avait « aucun lien » entre la mort de Steve et la présence des forces de l’ordre cette nuit là, niant de ce fait toute responsabilité policière.
Dans cette affaire, il est primordial que l’ensemble du mouvement social et du mouvement ouvrier revendique la relaxe de David, ainsi que celle de tous les autres manifestants victimes de la répression judiciaire. Cette affaire témoigne une nouvelle fois que nous devons avoir aucune illusions envers la justice. Cette dernière ne nous protège pas de la répression policière, elle la complète. D’autant plus dans les périodes de polarisation sociale et de montée de la lutte des classes, où les institutions étatiques sont mobilisées main dans la main pour réprimer les mobilisations.
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