Urgences de Sisteron – Une 18ème mobilisation fantomatique et une 19ème pour les rappeler au réel

CGT USD SANTE 04 <cgtsantesocial04@gmail.com>
mer. 30 oct
Bonsoir,
Plus de 150 personnes se sont encore rassemblées lundi 28 octobre au soir devant les urgences de Sisteron, pour cette 18ème mobilisation consécutive, et ont ensuite défilé dans la ville. Un défilé très animé et déterminé !
Fin octobre est la période d’Halloween et des citrouilles, mais c’est surtout la période du vote du budget de la sécurité sociale et des hôpitaux. Des moyens alloués fantomatiques risquent d’entrainer de très nombreux hôpitaux fantômes.
Et comme ceux qui sont censés défendre l’intérêt du peuple sont en difficulté sur le fonds, sur les arguments, sur le factuel, ils abusent de techniques de corruption des mots…ils les vident de leur substance et vont même jusqu’à inverser leur sens.
C’est pourquoi, le lundi 4 novembre à 18h30, pour la 19ème mobilisation, sur le thème « TPMU – Touche Pas à Mes Urgences », ce sera l’occasion de leur rappeler que nous ne sommes pas dans une fiction mais bien dans la réalité. Nous ferons un point sur le vote de nos parlementaires du 29 octobre déterminant les budgets de la sécurité sociale et de nos hôpitaux pour l’année 2020 ! Car ce vote aura de lourdes conséquences pour l’année 2020 ! Et il faudra en tirer toutes les conséquences !
On ne peut plus accepter d’avoir des représentants du peuple et des ARS, qui du haut de leur tour de verre, regarde le peuple avec mépris, votent ou appliquent des lois qui sont à l’opposé de ce qu’ils expliquent dans leur discours, et contribuent à détourner l’argent de la sécu, et à démolir tout le maillage territorial en matière de santé. Et cela sans jamais devoir en rendre compte ou si peu.
 

Quand les citoyens arrivent devant une maternité, devant un service de réanimation ou devant un service d’urgences et que la porte est fermée… c’est du concret ! Quand les citoyens sont obligés de faire une heure de route pour une urgences ou quand ils sont contraints de renoncer à des soins… c’est le réel !

Quand des établissements ont des difficultés à recruter des médecins (et même en ce moment des aides soignantes et des infirmières) tellement les conditions de travail sont mauvaises et tellement les salaires sont bas… c’est du concret également !

C’est pourquoi, il nous faut les rappeler au réel, car au delà des chiffres et des graphiques, il y a des vrais humains… il y a des vies qui sont percutées par leur choix politiques !
Il faut les rappeler au réel, en continuant à refuser avec détermination la fermeture des urgences de nuit à Sisteron et en exigeant avec toujours plus de détermination la réouverture 24h/24, 7jours/7 et de qualité !
 
Il faut les rappeler au réel en innovant et en sachant monter en intensité, comme ce sera le cas le jeudi 14 novembre en tout début de matinée où une très grosse action est prévue. L’ARS PACA organise une initiative importante où 2000 personnes sont prévues pour participer aux Agoras de la santé 2019 à Manosque. Ils se congratulent, disent que tout va bien, et se remettent mutuellement des prix pour se féliciter des fusions, restructurations, fermetures d’hôpitaux, marchandisation de la santé…

Une initiative syndicale et citoyenne se tiendra donc le 14 novembre pour mettre en avant, face aux pseudo-agoras de la santé, l’agonie de la santé 2019. On pourrait même remettre à cette occasion des prix (comme les Tocards d’or de la santé). Nous apporterons lundi plus de précisions à cette initiative importante. vous pouvez dès à présent bloquer la date du 14 novembre, l’initiative devrait débuter à 8h00 et durer toute la journée (avec différentes animations, débats…).

Pour conclure, il faut être encore le plus nombreux possible lundi 4 novembre à 18h30 devant les Urgences de Sisteron.

Merci de diffuser largement autour de vous !

Merci de nous tenir au courant si vous avez un problème de transport, un covoiturage sera organisé !

Restons mobilisés !

Restons déterminés !

On lâche rien, on continue et on ira jusqu’au bout !

Pour la CGT,

Cédric Volait

>> Ci-joint le tract appelant à la mobilisation du lundi 4 novembre.

>> Ci-joint l’article du journal « La Provence » du 29 octobre.
>> Ci-joint l’article du journal « Le Dauphiné » du 29 octobre (partie 1 + partie 2).

>> Ci-joint la copie de la lettre ouverte du collectif contre les fusions des hôpitaux du 04 et en défense des services publics dont fait partie la CGT, adressée aux parlementaires du 04.

>> Ci-joint la vidéo « On se laissera pas faire à Sisteron » : https://youtu.be/zNOU37AVQGU

> Ci-joint la vidéo de Jacques Mantz qui suit la mobilisation aux Urgences de Sisteron depuis le début : https://www.youtube.com/watch?v=LTM1yMjL_Bk

Manosque, le 24 octobre 2019
Madame Delphine BAGARRY
Députée de la 1ère circonscription des Alpes-de-Haute-Provence
Madame Emmanuelle FONTAINE-DOMEIZEL
Députée de la 2ème circonscription des Alpes-de-Haute-Provence
Monsieur Jean-Yves ROUX
Sénateur des Alpes-de-Haute-Provence

Cette lettre deviendra une lettre ouverte dès réception par les intéressé(e)s.
Mesdames les Députées,
Monsieur le Sénateur,
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2020 (PLFSS) est actuellement en
cours de discussion à l’Assemblée Nationale avec un vote qui devrait intervenir le 29 octobre 2019.
C’est pour nous l’occasion de vous faire part de notre analyse, de nos inquiétudes et de notre rejet
des orientations portées par le gouvernement.
En terme de politique de santé, aujourd’hui, le vrai problème ce n’est pas celui du déficit mais
l’insuffisance de recettes et de réponses aux besoins des populations et des territoires.
Après 6 mois d’une grève massive des urgences hospitalières dans tout le pays, les personnels
réclament à juste raison toujours plus de moyens et d’embauches.
Le gouvernement propose pourtant un taux d’accroissement de l’Objectif National de Dépenses
d’Assurance Maladie (ONDAM)1 encore plus faible que celui de 2018 (2,1%). Cette surdité assumée
est ressentie comme une véritable provocation par les personnels de santé, leurs organisations
syndicales et notre Collectif.
La Cour des comptes chiffre, elle-m me, à 4,4%, sur l’année, la croissance spontanée des
dépenses hospitalières. Le nouveau tour de vis adopté pour 2020 entraîne, de fait, une réduction
des moyens représentant un manque à gagner de 800 millions d’€ pour les hôpitaux.
Les hôpitaux font face à quatre urgences majeures:
– ouvrir des lits en nombre suffisant,
– créer des emplois,
– revaloriser la valeur du point d’indice de la fonction publique hospitalière, c’est à dire augmenter
les salaires,
– décider de financements à la hauteur des besoins de la population.
Notre territoire rural connaît une situation de crise inédite notamment par manque de moyens
humains et par manque de moyens financiers. Ces carences servent à justifier de nombreux reculs

1 ONDAM: Il s’agit du montant prévisionnel annuel des dépenses de l’Assurance Maladie. Il englobe les

dépenses pour les soins de ville, d’hospitalisation dans les établissements publics et privés, les centres médico-
sociaux, …

importants en termes d’accès aux soins, de restructurations et de dégradation des conditions de
travail.
On pourrait ainsi citer quelques exemples très récents:
– fermeture « temporaire » des urgences de nuit à Sisteron,
– fusion des hôpitaux de Manosque, Banon et Forcalquier,
– déclassement de l’hôpital de Banon qui devient un EHPAD,
– fermeture de la cuisine et des services administratifs de l’hôpital de Forcalquier,
– projet de privatisation du ménage à l’hôpital de Riez après celui de l’hôpital de Forcalquier il y a
quelques années,
– projet de fusion des SAMU 04 et 05,
– refus depuis 10 ans de la création d’un service de réanimation à l’hôpital de Manosque
– non respect de la réglementation sur le temps de travail dans de nombreuses structures,
– etc…
Or, loin de l’euphorie présidant à la présentation du PLFSS 2019 qui annon ait un retour à
l’équilibre des comptes de la Sécurité Sociale ; la présentation faite aujourd’hui par les ministres
Darmanin et Buzyn révèle un déficit de 5,4 milliards d’euros pour 2019 et une prévision de 5,1
milliards d’euros pour 2020. La réduction de plus de 4 milliards se faisant par de nouvelles
économies au détriment de la branche assurance maladie.
Cette aggravation du déficit s’explique avant tout par le choix du gouvernement d’amplifier sa
politique d’exonération des cotisations sociales patronales.
Ainsi s’ajoutent à une liste déjà longue :
– de nouvelles exonérations sur les heures supplémentaires à hauteur de 1,8 milliard d’euros,
– de nouvelles exonérations de cotisations sur la prime « exceptionnelle » jusqu’à 1.000 euros qui
sera maintenue en 2020,
– la suppression du forfait social sur l’épargne salariale des PME dans le cadre de la loi Pacte, soit
600 millions d’euros,
– la création d’un taux intermédiaire de la CSG pour les retraités, mesure qui n’a pas été financée.
ces mesures s’ajoute la remise en cause du principe de non-compensation intégrale de ces
exonérations. Un choix qui avait été fait lors de la présentation du PLFSS 2019. Dans l’intér t des
assurés, c’est le principe m me de ces exonérations de cotisations sociales patronales qui devrait
être remis en cause.
Pour trouver des financements supplémentaires, nous proposons notamment l’abrogation de la
taxe sur les salaires à laquelle sont assujettis les hôpitaux publics. Cette seule mesure permettrait
de dégager un montant de 4 milliards d’euros.
Par la présente, nous vous demandons de vous mobiliser dans le cadre de votre mandat d’élu(e)s
de la Nation pour faire évoluer le PLFSS 2020 proposé par le gouvernement afin qu’il intègre un
minimum de 5% d’augmentation de l’ONDAM 2020.
Nous vous demandons de vous engager à O E CONTRE le PLFSS 2020 si cette augmentation
minimum n’y était pas intégrée.
Convaincus que l’importance de nos demandes retiendra votre attention,
Nous vous prions Mesdames les Députées, Monsieur le Sénateur, d’agréer nos salutations
distinguées.

Pour le collectif
Pellarrey J.François

 

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