Retraites: « Le gouvernement organise le bordel », accuse Martinez de la CGT

Boursorama – AFP29/12/2019 

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez à Matignon le 26 novembre 2019 ( AFP / Bertrand GUAY )

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, accuse le gouvernement d’organiser « le bordel » et de jouer « le pourrissement » du conflit sur la réforme des retraites, au 25e jour d’un mouvement social déjà plus long que celui de 1995.

« À l’origine, nous avions encore des réunions prévues en janvier. Mais d’un seul coup, le calendrier s’est accéléré. Ils se sont dit +on va leur coller les ultimatums pendant les fêtes de Noël+. Emmanuel Macron se veut l’homme du nouveau monde, mais il imite Margaret Thatcher », cingle le dirigeant cégétiste dans un entretien au Journal du Dimanche.

Pour Philippe Martinez, « les grévistes sont déterminés » à obtenir le retrait du projet de « système universel » de retraite par points voulu par l’exécutif, qu’il juge « individualiste ».

« Il y a une vraie colère. Bien sûr, 24 jours sans être payé, c’est dur. Mais ce conflit est le reflet de deux ans et demi de souffrance », fait valoir le numéro un de la CGT, « surpris de la solidarité qui se manifeste », notamment à travers des cagnottes de soutien.

« Pendant ce temps, le gouvernement joue le pourrissement ». Et même il « organise le bordel », assure Philippe Martinez, évoquant la circulation de trains « aux trois quarts vides » et la suspension – sur laquelle la SNCF est revenue – de l’offre de transports pour les enfants voyageant seuls. « Le gouvernement fait pleurer dans les chaumières pour jeter le discrédit sur les grévistes », estime le secrétaire général de la CGT.

Selon lui, « avec la grève, on obtient toujours quelque chose. Regardez, depuis deux semaines, on apprend chaque jour que tel ou tel régime spécial sera finalement maintenu ».

Philippe Martinez attend que le président de la République, lors de ses voeux pour la nouvelle année mardi soir, reconnaisse « que la majorité des gens ne sont pas contents, qu’il s’est trompé ».

« Il a dit qu’il avait changé, qu’il était prêt à l’écoute… Où est l’acte II du quinquennat ? Aujourd’hui, il joue avec le feu: avec le Rassemblement national aux aguets, attiser les rancœurs est dangereux », met en garde le responsable cégétiste.

Retraites: Martinez invite Macron à « écouter le peuple » | AFP Images


Retraites : la CGT accable le gouvernement, Djebbari dénonce un syndicalisme « d’intimidation »

Le secrétaire d’Etat aux transports accuse la CGT « d’opposition systématique à toute réforme », quand son secrétaire général reproche à l’exécutif d’organiser « le bordel » dans le conflit sur les retraites.

Le Monde avec AFP Publié le 29/12/2019

Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat aux transports, le 4 décembre à la gare Montparnasse.
Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat aux transports, le 4 décembre à la gare Montparnasse. THOMAS SAMSON / AFP

Le mouvement social qui secoue la France depuis plusieurs semaines au sujet de la réforme des retraites a créé un fossé entre l’exécutif et certains syndicats qui ne semble pas se réduire au vingt-cinquième jour de mobilisation. Dans le Journal du dimanche du 29 décembre, une passe d’armes oppose Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux transports, et Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

M. Djebbari y dénonce dans un entretien « une pression qui s’exerce de façon anormale sur une partie des cheminots », qualifiant cette attitude « d’inacceptable »« J’ai demandé aux dirigeants de la SNCF et de la RATP d’être vigilants et d’agir de façon résolue face à des attitudes d’intimidation, de harcèlement, voire d’agression dont seraient victimes les agents qui ont fait le choix de travailler », assure-t-il.

Lire aussi  Réforme des retraites : de nouvelles manifestations au 24e jour de grève

Le secrétaire d’Etat aux transports s’en prend notamment à la CGT, qu’il accuse de pratiquer « un syndicalisme d’opposition systématique à toute réforme, de blocage et parfois d’intimidation », plaçant même la mobilisation sur l’échiquier politique :

« La CGT veut marquer les esprits par des coups de poing médiatiques. Les Français ne sont pas dupes de la politisation à l’extrême gauche de ce mouvement. »

Il ajoute que « la CGT-Cheminots et SUD-Rail ne sont jamais venus au ministère des transports débattre, proposer ou même faire état de leur désaccord », fustigeant une « politique de la chaise vide » alors qu’il salue « des échanges exigeants, francs et ouverts avec l’UNSA et la CFDT ».

« Il joue avec le feu »

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à l’Elysée, le 19 décembre.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à l’Elysée, le 19 décembre. MARTIN BUREAU / AFP

Dans un entretien également accordé au JDD, Philippe Martinez tire, lui, à boulets rouges sur l’exécutif, accusé d’organiser « le bordel » et de jouer « le pourrissement » du conflit, déjà plus long que celui de 1995, visant directement le chef de l’Etat :

« Emmanuel Macron se veut l’homme du nouveau monde, mais il imite Margaret Thatcher. »

« Il y a une vraie colère. Bien sûr, 24 jours sans être payé, c’est dur. Mais ce conflit est le reflet de deux ans et demi de souffrance », fait valoir le secrétaire général de la CGT, en rejetant un projet de réforme des retraites « individualiste » alors qu’il devrait être « solidaire ». Selon lui, « avec la grève, on obtient toujours quelque chose. Regardez, depuis deux semaines, on apprend chaque jour que tel ou tel régime spécial sera finalement maintenu ».

Lire aussi l’entretien : Réforme des retraites : « Le mouvement peut retrouver un second souffle tant la détermination semble forte »
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