Aucune issue ne semble se profiler alors que le conflit social dure depuis vingt-deux jours. Les syndicats ont multiplié les initiatives un peu partout en France. D’autres actions sont prévues samedi.
Le conflit social autour de la réforme des retraites est entré, jeudi 26 décembre, dans sa quatrième semaine avec des transports toujours très perturbés par les grèves. Aucune porte de sortie ne semble visible pour l’heure. Blocages de bus, coupures d’électricité, raffineries à l’arrêt, ou encore déjeuners « festifs » et représentation du Lac des cygnes sur le parvis de l’Opéra de Paris par des danseuses en grève… Les syndicats ont multiplié les initiatives un peu partout. D’autres actions sont prévues dans toute la France, samedi 28 décembre.
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Le taux de grévistes en légère baisse à la SNCF
Le taux de grévistes à la SNCF a légèrement baissé à 9,6 % jeudi matin, contre 9,8 % mardi, au vingt-deuxième jour consécutif de grève reconductible, d’après les chiffres donnés par la direction du groupe public.
Dans le détail, parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, un peu moins de la moitié des conducteurs (42,1 %) et le quart (24 %) des contrôleurs étaient grévistes, des taux en recul par rapport à mardi (49,3 % chez les conducteurs), jour du réveillon de Noël et précédent jour de publication de ces taux. Le taux des aiguilleurs ayant cessé le travail a, lui, légèrement augmenté à 13,8 %.
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Reprise des négociations le 7 janvier
L’ombre de 1995 plane, jeudi, au vingt-deuxième jour de mobilisation : le conflit avait alors duré autant, entre le 24 novembre et le 15 décembre. La mobilisation actuelle semble bien partie pour dépasser le record de vingt-huit jours atteint en 1986-1987 à la SNCF, également sans trêve de Noël, pour la défense des salaires et les conditions de travail.
Le collectif SOS Retraite, qui regroupe des professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle à la grève le 3 janvier. Parmi eux, quatre syndicats d’hôtesses et stewards ont suspendu leur appel après avoir obtenu des garanties de la part de l’exécutif, et le syndicat des pilotes SNPL pourrait faire de même.
Autre prochain temps fort du conflit social : le 9 janvier, avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles à l’appel de la CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires, de même que des organisations de jeunesse. Deux jours plus tôt, le 7, des concertations auront repris entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales autour des questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière, avant la présentation du projet de loi en conseil des ministres le 22 janvier.
Laurent Pietraszewski, le nouveau « M. retraites » du gouvernement, a prévenu : pas question de revenir sur la « suppression des régimes spéciaux ». Et il a fermé la porte à certaines revendications des syndicats CFDT et UNSA, favorables à la réforme, notamment celle de réintégrer quatre facteurs dans le compte pénibilité (postures pénibles, vibrations mécaniques, port de charges lourdes et agents chimiques).
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Un député LRM invite les commerçants à demander un report du paiement de leurs impôts
Le député de Paris Sylvain Maillard, porte-parole du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale, a invité jeudi les commerçants dont les revenus ont été touchés par les mouvements sociaux à demander « un report de charges, un report fiscal ».
« Il n’y a qu’à demander, c’est un Cerfa, donc un formulaire tout simple, recto verso, disponible sur le site du ministère. »
Avec ce « différé de paiement de charges », les entreprises concernées pourront « retrouver de la trésorerie dans ce moment un peu compliqué pour nos commerçants », a-t-il souligné.
Le gouvernement avait décidé le 11 décembre de réactiver des mesures d’aides déjà utilisées lors du mouvement des « gilets jaunes » (étalement de paiement de leurs cotisations fiscales et sociales, mesures de chômage partiel…) pour répondre notamment aux préoccupations du secteur du tourisme.
Les représentants des commerçants et des hôteliers-restaurateurs franciliens avaient fait état à la mi-décembre de chutes d’activité allant de 25 à 60 %. M. Maillard a souligné à titre d’exemple que dans les 1er, 2e, 8e et 9e arrondissements de la capitale, les hôtels sont « à moitié remplis alors que normalement on est dans une période de l’année totalement pleine ».
Le militant Jean-Baptiste Reddé, dit Voltuan (centre), dans la manifestation des agents de la SNCF et de la RATP, près de la gare de l’Est, le 26 décembre 2019 à Paris. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Le conflit social sur la réforme des retraites entre ce jeudi dans sa quatrième semaine avec des transports toujours très perturbés par les grèves, sans aucune porte de sortie visible et avec une nouvelle journée d’action prévue samedi.
L’ombre de 1995 plane au 22e jour de mobilisation. Le conflit avait alors duré autant de jours, entre le 24 novembre et le 15 décembre, notamment contre la réforme des régimes de retraites des fonctionnaires et des agents de services publics, que le gouvernement d’Alain Juppé avait fini par abandonner.
Vingt-quatre ans plus tard, aucune issue n’apparaît, avec un gouvernement déterminé à remplacer les 42 régimes de retraites existants par un « système universel » par points, et à instaurer un âge pivot à 64 ans, assorti d’un bonus-malus.
Taux de grévistes à la SNCF contre la réforme des retraites, depuis le début du mouvement le 5 décembre ( AFP / )
Les syndicats, opposés à ce projet où « tout le monde perdra », maintiennent la pression, même si le taux de grévistes continue de s’éroder à la SNCF (9,6% en général jeudi, et 42,1% chez les conducteurs, contre 49,3% mardi).
Vendredi, le trafic SNCF demeurera « très perturbé » avec en moyenne 6 TGV sur 10, 1 Transilien (RER SNCF et trains de banlieue parisienne) sur 5, et 4 circulations de TER sur 10, dont une grande partie assurée par des cars de substitution.
A la RATP, cinq lignes du métro parisien resteront fermées mais RER A et RER B circuleront une grande partie de la journée, une première depuis le début du mouvement.
Ce jeudi, une manifestation de soutien aux cheminots a rassemblé 200 à 300 personnes à la mi-journée, à Paris, entre gare de l’Est et Saint-Lazare. Parmi les participants, beaucoup de « gilets jaunes » et des drapeaux SUD Solidaires, a constaté l’AFP.
– « Journée du désarroi » –
Contrairement aux voeux d’Emmanuel Macron, aucune trêve de Noël n’est intervenue cette semaine dans les transports.
Tandis que plusieurs voyageurs ont fait état sur les réseaux sociaux de trains affichés complets mais circulant à moitié vides, la SNCF a réfuté jeudi « avoir connu des alertes sur le taux d’occupation ».
Entre le 19 et le 24 décembre, première vague des départs en vacances, « plus d’un million de voyageurs ont voyagé en TGV et Intercités pour 1,3 million de places offertes au total sur la période », a précisé à l’AFP la direction de Voyages-SNCF.
Un peu partout en France, les syndicats ont poursuivi leurs initiatives ces derniers jours : blocages de bus, coupures d’électricité, déjeuners « festifs », représentation du Lac des Cygnes sur le parvis de l’Opéra de Paris par des danseuses en grève, raffineries à l’arrêt…
« Il n’y a pas de risque de pénurie » de carburant, a toutefois déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Selon lui, sur les 200 dépôts en France, deux « font l’objet d’un blocage ».
Samedi, des rassemblements à l’appel de la CGT-Cheminots sont prévus notamment à Paris, Chartres, Grenoble, Nancy ou Draguignan.
Le conflit semble bien parti pour dépasser le record de 28 jours atteint en 1986/87 à la SNCF, également sans trêve de Noël, pour la défense des salaires et les conditions de travail.
Le collectif SOS Retraite, qui regroupe des professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle aussi à la grève le 3 janvier. Dans leurs rangs, les infirmiers libéraux ou les kinés, mais aussi quatre syndicats d’hôtesses et stewards qui ont suspendu leur appel après avoir obtenu des garanties de l’exécutif. Le syndicat des pilotes SNPL pourrait faire de même.
Le 6 janvier, les experts comptables organiseront une « journée du désarroi ». Des médecins fermeront leur cabinet et les avocats seront également en grève, selon ce collectif.
Autre temps fort, le 9 janvier avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles à l’appel de la CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires, et des organisations de jeunesse.
Deux jours plus tôt, le 7, des concertations auront repris entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales autour des questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière, avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres le 22 janvier.
Mais Laurent Pietraszewski, le « M. Retraites « du gouvernement, a d’ores et déjà prévenu : pas question de revenir sur la « suppression des régimes spéciaux ». Même si le gouvernement a fait une exception pour les policiers.