Manifestation de la CGT à Marseille contre la réforme des retraites, le 14 janvier 2020 ( AFP / GERARD JULIEN )
Cheminots, dockers, salariés de l’énergie ou encore personnels soignants, enseignants et fonctionnaires territoriaux: plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi à Marseille, ainsi qu’à Bordeaux, déterminées à obtenir le retrait du projet de réforme des retraites.
Le cortège marseillais, parti du Vieux-Port et qui a effectué une boucle pour finir sa course devant l’hôtel de ville, a rassemblé quelque 5.550 personnes selon la police, et 35.000 selon la CGT.
« On est déterminés à ne rien lâcher. Il faut qu’ils abandonnent leur projet de merde! », s’est exclamé auprès de l’AFP Renaud Henri, secrétaire général de la CGT énergie de Marseille. « Le gouvernement veut montrer qu’il est dur, mais nous aussi on est durs, on n’a pas le choix que d’aller jusqu’au bout ».
« La stratégie du gouvernement n’est pas une surprise. Il faut savoir arrêter un projet de réforme qui est largement impopulaire », a ajouté Rémi Hours, responsable de la CGT cheminots, assurant que son syndicat était déterminé à continuer la lutte en « ciblant des journées d’actions, tout en maintenant une pression minimale en permanence ».
« Ceux qui luttent aujourd’hui sont ceux qui défendent les valeurs de la République, face au libéralisme », a commenté Christine Brocchiero, 54 ans, professeur d’histoire-géographie, venue manifester avec une dizaine d’enseignants de son lycée de l’est de Marseille. « Réforme du lycée, des hôpitaux, de la SNCF… Les attaques sont multiples, et les retraites c’est ce qui fait une colle entre nous tous. On se sent solidaires ».
A Bordeaux, Stéphane Pinon, un agent de conduite SNCF, a dénoncé la réforme comme « une privatisation à terme du système de retraites », « une porte ouverte aux fonds de pension ». « C’est un exemple de la volonté de ce gouvernement de financiariser, de privatiser, d’individualiser la société », a expliqué ce cheminot de 43 ans battant le pavé à côté d’une « caisse de grève » mobile et déplorant une vision gouvernementale « triste et cynique ».
Le cortège bordelais a rassemblé entre 2.000 (selon la préfecture) et 7.000 à 10.000 personnes (d’après la CGT), dont quelques dizaines de « gilets jaunes » ou apparentés, au son d’une batucada (ensemble de percussions) et de slogans comme « on lâche rien », « on est là », « assez de régressions, retrait du projet Macron ».
Dans une « démarche de convergence », selon un responsable CGT local, le défilé devait se terminer en début d’après-midi devant la préfecture, où allait être reçue une délégation du collectif « Pas de bébés à la consigne », des professionnels de la petite enfance protestant depuis des mois contre une réforme de l’accueil en crèches.
A Nice, une manifestation a également rassemblé de 1.600 personnes, selon la préfecture, à 7.000, selon la CGT.
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