Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient le très important dispositif policier, et de nouveaux actes de violence sur des manifestants.
« Trop de souffrance dans cette sous-France », ont-ils scandé. Quelques milliers de manifestants ont défilé, samedi 18 janvier, dans le nord de Paris, à l’appel hebdomadaire des « gilets jaunes ». Dans le cortège, les manifestants ont dénoncé les violences policières, la politique d’Emmanuel Macron et sa réforme des retraites, qui fait l’objet d’une mobilisation sociale depuis près de sept semaines.
Parti de la porte de Champerret aux alentours de 11 heures pour cette 62e journée de mobilisation, le cortège doit rejoindre la gare de Lyon, dans le sud-est de Paris. Mais des heurts ont éclaté dès le début d’après-midi avec les forces de l’ordre, intervenues « pour disperser un bloc qui tentait de se constituer en tête de cortège », selon la Préfecture de police de Paris. Le rassemblement a alors été marqué par des tirs de gaz lacrymogènes et des interpellations, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
Mais c’est surtout à l’arrivée devant la gare de Lyon que la face-à-face s’est durci dans ce cortège organisé pour la 62e journée de mobilisation des « gilets jaunes », avec notamment l’incendie d’une baraque de chantier devant la gare de Lyon. Les forces de l’ordre, déployées en nombre depuis le début de l’après-midi ont fait usage à de nombreuses reprises de gaz lacrymogène mais également de canon à eau. Après 18 heures, alors que les CRS appelaient les manifestants à évacuer la zone, plusieurs groupes se sont alors dispersés dans les rues alentours, allumant des feux dans certaines poubelles.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient le très important dispositif policier, et de nouveaux actes de violence sur des manifestants, notamment un jeune homme le visage en sang, couché à terre et frappé par un policier :
allo @Place_Beauvau – c'est pour un signalement – 870
Manifestant maîtrisé, au sol, puis frappé à terre.
Paris, secteur Gare de l’Est, #Acte62, 18 janvier 2020, vers 14h. Source: Pat Ricia sur https://t.co/MANxKPtEQE pic.twitter.com/bfGmG30h4t
— David Dufresne (@davduf) January 18, 2020
Sérieux mais c'est quoi ce dispositif ? #GiletsJaune #acte62 pic.twitter.com/sRHTCUgwE9
— Taha (@MTGphotographe) January 18, 2020
« Améliorer la déontologie »
A 20 heures, 59 personnes avaient été interpellées, a indiqué la préfecture de police de Paris. Trente-trois personnes ont été placées en garde à vue à 18 heures, a de son côté précisé le parquet de Paris.
Cette semaine, Emmanuel Macron a demandé à l’intérieur de faire rapidement des « propositions pour améliorer la déontologie » des forces de l’ordre accusées de violences, après que Christophe Castaner les a appelées à « l’exemplarité », braquant des policiers sous pression après des mois de manifestations.
« Je me suis fait gazer tout à l’heure. D’un coup, on n’a pas compris pourquoi », racontait cependant une manifestante venue de l’Eure à l’Agence France-Presse. « Je suis une maman je ne veux pas laisser un monde pareil à mes enfants. J’ai plus les moyens de m’occuper de mes patients en hôpital psychiatrique. On nous demande d’être rentables », déplore-t-elle.
Pour la plupart des manifestants, le responsable de cette fronde est le président de la République: « Il faut dire stop à Macron. Il ne comprend que le rapport de forces, alors on est là et on lâche pas », estime Christophe Rampierre, retraité de la « petite fonction publique territoriale. » « Il y a des vies derrière les politiques que ce monsieur veut mettre en place », a ajouté cet homme de 62 ans, gilet jaune sur le dos.
« On étouffe avec ce gouvernement qui veut nous mettre à genoux », a pour sa part expliqué Annie Moukam, une enseignante de 58 ans. « La retraite, hors de question qu’il y touche. On travaille toute notre vie pour pouvoir partir avec une retraite digne et c’est précisément ça qu’il remet en cause », a ajouté la manifestante.
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