Le président de la République n’a pas convaincu les syndicats après ses traditionnels vœux à la veille du Nouvel An.
Après le discours vient l’heure des réactions. Emmanuel Macron a adressé, mardi 31 décembre, ses voeux aux Français avant le passage à la nouvelle année 2020. Le président de la République n’a pas fait d’annonce tonitruante, mais il a réaffirmé qu’il mènera « à son terme » la réforme des retraites qui perturbe le pays depuis bientôt un mois.
Des annonces qui n’ont pas convaincu Laurent Escure, le secrétaire général de l’Unsa. Il a jugé le président de la République « assez flou sur la question des retraites », mardi 31 décembre sur franceinfo. Un flou qui ne l’a « pas surpris, parce que je pense que c’est le Premier ministre qui est à la manœuvre ».
À la fois déterminé sur le fait de mener sa réforme, avec quelques signes d’ouverture sur un compromis à trouver, mais sans en dire plus.à franceinfo
Alors que les négociations doivent reprendre le 7 janvier, et qu’Emmanuel Macron a appelé à un compromis, Laurent Escure a dit espérer « que le compromis que le président appelle de ses vœux sera un compromis favorable aux salariés » sur la question de l’âge pivot. Le secrétaire général de l’Unsa assure que les représentants du syndicat seront « partisans du dialogue, pour essayer soit d’obtenir des garanties, soit des avancées, soit pour limiter la casse. »
Laurent Escure place son syndicat entre les « syndicats qui veulent une victoire par K-O, qui sont dans une logique de tout ou rien » et ceux « qui voudraient applaudir la réforme ». « Nous, on est ni dans un cas, ni dans l’autre, on pense que notre job c’est de défendre au mieux les générations actuelles, tout en protégeant un système par répartition pour les générations futures », conclut-il.
Déception partagée par Force Ouvrière
Le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier s’est dit sur franceinfo « assez déçu que le président de la République n’ait pas entendu que le projet [de réforme des retraites] ne recueille pas l’assentiment de la population », après les vœux d’Emmanuel Macron. Yves Veyrier a également émis l’hypothèse d’« une motivation autre : montrer que l’on ne cède pas, que l’on est déterminé, avec, peut-être une perspective, l’enjeu de la présidentielle ».
Alors que le président de la République a assuré que la réforme des retraites « sera menée à son terme », Yves Veyrier a regretté qu’il ait utilisé, « les mêmes formules générales qui ne correspondent pas à la réalité du système de retraite unique par points. »
Yves Veyrier regrette que « le gouvernement parle de concertation, c’est-à-dire qu’il y a un cadre obligé : la mise en œuvre du régime par points ». « J’irai, poursuit-il, parce que je ne veux pas déserter, je ne veux pas donner l’impression que je déserte le terrain de la défense de ce qui nous paraît juste ».
Une nouvelle journée interprofessionnelle de manifestations et de grève est d’ores et déjà prévue le 9 janvier. « J’invite les salariés, le plus nombreux possible à se mobiliser avec ceux qui sont en grève, pour que nous finissions par être entendus », appelle Yves Veyrier.
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