Juan Branco, l’avocat consulté par Piotr Pavlenski, «artiste» russe connu désormais comme l’homme derrière la chute de Griveaux, était invité sur le plateau de Bourdin Direct, non pas face à Jean-Jacques Bourdin mais à Apolline de Malherbe, ce matin. L’affaire Griveaux et la place qu’a eue Branco dans l’affaire ont animé un débat sous un faux air d’interrogatoire, sur fond de condescendance et d’accusations en tout genre.
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«Que Piotr Pavlenski ne puisse pas choisir son avocat aujourd’hui et qu’il y ait des journalistes qui justifient le fait qu’il ne puisse pas choisir sa défense parce qu’il s’est attaqué à l’un des principaux piliers du régime politique actuel est un scandale», fustige Juan Branco sur BFM TV.
Depuis samedi, Piotr Pavlenski et sa compagne, Alexandra de Taddeo, qui a confirmé être la fameuse interlocutrice de Griveaux lors des échanges des vidéos privées, datant de mai 2018, sont placés en garde à vue, suite à la plainte de ce dernier, au motif «d’une atteinte à l’intimité de la vie privée et diffusion sans accord de la personne d’image à caractère sexuel». Mais ce matin, Juan Branco, qui a conseillé juridiquement le performer avant la diffusion des images compromettantes de Griveaux et dont la désignation en tant qu’avocat de Piotr Pavlenski a été rejetée par le parquet ce dimanche, a martelé l’impossibilité pour l’«artiste» de prétendre à un avocat depuis le début de sa garde à vue.
Le performer avait consulté l’avocat en amont pour des conseils juridiques afin de connaître les risques auxquels il ferait face suite à la diffusion des vidéos, ce pour quoi est désigné un avocat, dont l’un des rôles est entre autres de «donner des consultations juridiques», un rôle dont ignorait tout Apolline de Malherbe qui lui demande «si c’est bien normal?».
Où est l’intérêt pour Pavlenski?
Quel intérêt pour Piotr Pavlenski de s’en prendre à Benjamin Griveaux alors que Juan Branco lui a dédié des pages entières sur fond d’enquêtes et autres piques lancées à son encontre dans son livre Crépuscule. La journaliste de BFM TV y voit une haine obsessionnelle de la part de l’avocat, qui s’en défend.
«Non, j’ai un grand plaisir à décrypter les mécanismes d’accession au pouvoir et à sortir des informations qui ne sont pas sorties dans l’espace public. C’est extrêmement important.»
Depuis que l’origine russe de l’artiste a été rappelée, l’affaire a pris un tournant complotiste. Vladimir Poutine est soupçonné d’ingérence dans les élections municipales de Paris par le biais de Pavlenski, qui pour rappel est un militant anti-Poutine de longue date. «Pour vous, il a agi tout seul?», lui lance Mme de Malherbe, arguant qu’avec son français approximatif il n’aurait pu écrire le texte qui accompagnait les vidéos dans un français aussi «remarquable».
Lors de la Conférence de Munich ce 15 février, Emmanuel Macron a lui-même affirmé que «la Russie va continuer à essayer de déstabiliser» les démocraties occidentales, cela basé encore une fois sur des suppositions.
«Le Président de la République qui se veut tout puissant, soit déstabilisé par un jeune couple anarchiste fauché, qui à un moment ou un autre décide de révéler des informations qui sont par ailleurs vraies, c’est significatif de la fragilité de la macronie», déclare Juan Branco sur BFM TV.
Pavlenski et la méthode Poutine
«Il [Pavlenski, ndlr] en veut à Poutine et il fait la même chose que Poutine, il utilise les mêmes méthodes que Poutine pour écarter ses opposants», affirme Apolline de Malherbe.
Piéger et diffuser, même combat, selon Apolline de Malherbe. La journaliste accuse l’artiste d’avoir voulu «piéger» Benjamin Griveaux de la même manière que Poutine «piège» ses opposants politiques. Seule différence, Benjamin Griveaux s’est lui-même filmé et a volontairement envoyé ces vidéos à Alexandra de Taddeo, en pleine connaissance des risques de part son statut de porte-parole du gouvernement en 2018. Aucun piège donc de la part de Piotr Pavlovski, selon Juan Branco, qui n’a fait que diffuser l’information, bien que son action soit pleinement judicatoire.
Avant son placement en garde à vue, le performer avait prévenu que les révélations sur Griveaux ne seraient pas les dernières. Depuis, un vent de panique souffle sur certains politiques notamment marcheurs. Apolline de Malherbe n’a de cesse, au long de l’interview, de chercher à savoir si des vidéos vont sortir. Juan Branco lui a rétorqué que, si vidéos il y avait, Piotr Pavlenski serait le mieux placé pour répondre, une réponse qui n’a manifestement pas plu à la journaliste qui lui assène alors:
«Plus on vous entend et plus on se demande si Piotr Pavlenski n’est que l’exécutant et vous le manipulateur.»
Apolline de Malherbe signalée au CSA, check. https://t.co/I54SWmnP8C
— Juan Branco ✊ (@anatolium) February 17, 2020
Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir le principal intéressé ainsi que plusieurs internautes qui ont signalé la séquence au CSA pour diffamation.
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