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- 02 mars 2020
- Estimant « ne pas se retrouver dans la méthode du gouvernement », comme l’utilisation du 49-3 sur la reforme des retraites, la députée des Alpes-de-Haute-Provence quitte le groupe LREM.
Ce dimanche 1er mars, la députée de la 1ère circonscription des Alpes-de-Haute-Provence Delphine Bagarry annonçait « regretter l’utilisation du 49-3 » sur la réforme des retraites, ce lundi soir, elle va plus loin, elle qui s’est montrée à plusieurs reprises en marge de son groupe parlementaire de La République En Marche, puisqu’elle annonce « avec émotion mais avec responsabilité que je quitte le groupe parlementaire « La République En Marche » au sein de l’Assemblée nationale« .
Comme elle l’explique dans un communiqué ce lundi soir, « cette décision est en cohérence avec l’orientation politique qui a toujours été la mienne et sur laquelle j’ai été élue : engagement pour une politique humaniste et sociale, une politique de co-construction avec les citoyens, les associations et les corps intermédiaires« .
« En désaccord avec beaucoup de dispositions législatives, de décisions gouvernementales… »
Delphine Bagarry tient à « saluer certaines avancées ou orientations que je soutiens comme la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, les volontés de diminution des inégalités de destin par la priorité donnée aux premiers âges de la vie, les orientations pour la protection de l’enfance, l’appui aux initiatives innovantes concernant l’insertion des personnes précaires. Cependant, depuis le début de la législature, je me trouve en désaccord avec beaucoup de dispositions législatives, de décisions gouvernementales, de messages politiques émanant de la majorité présidentielle. Je ne peux plus cautionner la dérive sécuritaire, le durcissement des politiques migratoires avec un recul des droits des étrangers, une orientation budgétaire pour des mesures individuelles au détriment de politiques publiques ambitieuses sur le plan social et environnemental. »
La députée des Alpes-de-Haute-Provence reconnaît que « le renouvellement politique a eu lieu avec l’élection de nouveaux député·e·s et une parité presque complète au sein du groupe parlementaire. Mais je constate que les pratiques n’ont guère évolué : la promesse de co-construction, de consensus avec les autres forces politiques, n’a pas été tenue. LaREM devait travailler avec tou·te·s, elle se retrouve contre tou·te·s. L’enchaînement et la multiplicité des réformes précipitées ne laissent pas le temps de la concertation et obligent le recours aux ordonnances ou au 49-3 qui confèrent à l’exécutif une mainmise écartant de fait les parlementaires et les citoyen·ne·s de toute discussion ou amélioration. »
Avant d’ajouter : « Je regrette de n’avoir pas réussi au sein de mon groupe à faire émerger une politique sociale et collaborative plus audacieuse. Ne me retrouvant pas dans la méthode du Gouvernement et l’utilisation inappropriée du 49-3, je quitte le groupe La République En Marche… Fidèle aux valeurs défendues durant ma campagne des élections législatives, je continuerai à me mobiliser activement pour les sujets écologiques, démocratiques et solidaires, ainsi que pour la diminution des inégalités sociales et territoriales », conclut la députée des Alpes-de-Haute-Provence.
G.M.
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