Bonsoir,
«La grande débrouille » ce sont les premiers mots qui me viennent au moment de commencer à rédiger ce message.
Chacun semble livré à lui-même, avec son manque de tests, son manque de masques, manque de consignes claires et cohérentes, manque de perspectives… comme avec ses doutes, ses peurs et les impacts du virus sur sa vie professionnelle et personnelle. A chacun de se débrouiller avec ses horaires à n’en plus finir… 12h00 par jour pour certains… 60h00 par semaine pour d’autres… On voit aussi des établissements où des agents travaillent avec des patients atteints de Covid et ensuite qui sont affectés en gériatrie avec des patients très fragiles. C’est totalement irresponsable de la part des directions qui agissent ainsi !
On voit de plus en plus de personnels épuisés, en situation de stress post-traumatique alors que nous ne sommes pas à la fin de la crise, et que le bricolage du déconfinement au 11 mai pourrait entrainer une seconde vague bien plus percutante.
Une fois contaminé, là encore c’est le système D ! Olivier Véran a annoncé ces derniers jours que les soignants, public et privé, allaient être reconnus en maladie professionnelle. Sur le terrain, c’est beaucoup plus compliqué que cela. En cas de contamination, il faut absolument que les personnels se déclarent immédiatement en accident de travail, dans l’attente que le gouvernement clarifie la situation et que des textes sortent.
Parallèlement aux écrits des agents sur leur AT/MP, il serait intéressant que les syndicats fassent également des écrits sur le manque de matériel de protection (et les dysfonctionnements constatés) qui pourront être mis en lien ensuite avec les demandes d’AT/MP. Et l’agent pourra mieux mettre en avant le fait que sa contamination est certainement due à un manque de matériel mis à disposition.
Ensuite le système D est à mettre en lien avec la précarité des agents. De nombreux personnels se retrouvent en grande difficulté financière car ils sont en attente de décisions (Commission de réforme, comité médical…). Ils sont sans salaire ou en demi-salaire alors que les commissions ne se réunissent pas à cause du Covid. Là encore, il nous faut demander que leur salaire soit maintenu en attente de décisions. Il n’est pas acceptable qu’ils soient pénalisés à cause d’une situation dont ils ne sont pas responsables.
Dans ce contexte difficile, il y a un grand absent, semble-t-il, c’est la médecine de travail ? De très nombreux syndicats et personnels nous indiquent qu’elle brille par son absence dans leur établissement alors qu’on n’a jamais eu autant besoin d’elle. C’est un point qui revient à plusieurs reprises à chacune de nos réunions depuis le début de la crise. Les autres régions connaissent la même problématique.
Et que dire du matériel qui n’est pas aux normes. Dans certains établissements, on donne aux agents du matériel de protection non conforme, non homologué, qui tient mal… C’est vraiment « la grande débrouille » !
Au-delà des problématiques de matériel ou de conditions de travail, il y a deux problématiques qui m’interpellent particulièrement :
1) C’est la situation des EHPAD et du traitement des personnes âgées en 2020 (et pas seulement au regard de cette crise)
2) Ensuite c’est l’évolution de notre société vers un régime totalitaire où se greffent de nombreuses caractéristiques des régimes fascistes
Sur la première problématique, il y a une activité importante de la CGT, comme en témoigne le courrier en pièce jointe sur la situation catastrophique dans les EHPAD. Par contre sur le second sujet, nous avons besoin de renforcer nos analyses comme nos stratégies car les choses évoluent très vite mais pas dans le bon sens (le tract de l’USD CGT Santé 13 de ce jour en pièce jointe pose certaines questions qu’il nous faut approfondir).
Dans les prochains jours, nous continuerons à répondre aux nombreuses sollicitations des personnels en termes de matériel, conditions de travail, sécurité, respect des droits, rémunérations… Mais nous continuerons aussi notre travail de préparation pour « l’après ». Pour ne pas que la solidarité d’avant se transforme en charité d’après, et pour faire en sorte que la conscientisation d’avant devienne la riposte d’après ! Pour la dignité et pour gagner !
Bon courage,
Et bonne soirée !!!
>> Ci-joint la lettre ouverte de la CGT PACA alertant sur la situation dans les EHPAD adressée ce matin au Préfet de région ainsi qu’au Directeur Général de l’ARS PACA.
>> Ci-joint un tableau de ce jour faisant le point sur la situation des cas de Covid dans la région.
>> Ci-joint le tract de l’USD CGT Santé 13 d’aujourd’hui intitulé « Non, nous ne sommes pas en guerre ! ».
>> Ci-joint un article du journal « Le Dauphiné libéré » de ce matin intitulé « Santé : la CGT promet un déconfinement musclé »
> Ci-joint un reportage du magazine national « Society », qui parait deux fois par mois intitulé « Le Coronavirus est un liquide, l’hôpital une bouteille qui doit le contenir… Et les Alpes de Haute Provence ont une toute petite bouteille ».
Tél. 04 91 91 10 05 – fax 04 91 91 10 46 – E-mail : secretariat@cgtpaca.fr
M. Le Préfet de Région PACA
M. le Directeur de l’ARS PACA
l’augmentation des effectifs, la présence d’infirmières et de médecins prescripteurs.
Lorsque les chiffres réels de la surmortalité dans les EHPADs seront connus du grand public, chacun pourra se rendre compte de la catastrophe qui s’y déroule actuellement.
Vendredi 17 avril, l’APM annonçait une augmentation de la mortalité, sur l’ensemble du pays de +58% sur la semaine du 30 mars au 5 avril. Cela ne correspond pas aux chiffres qui sont transmis par les pouvoirs publics. Une des spécificités de la région PACA est le taux important de personnes âgées composant sa population et de fait un nombre d’EHPAD plus élevé. Cette particularité nécessiterait de prendre des dispositions particulières pour assurer aux mieux la prévention au sein de ces établissements.
La tension autour du manque de matériel de protections individuelles à disposition des salarié-es a été maximale en début d’épidémie mais reste à ce jour un problème important dans nombre d’établissements mettant ainsi en danger les personnels et les résidents. Les efforts doivent redoubler pour que des problèmes matériels ne soient pas, ne soient plus à l’origine de décès.
Par ce courrier nous tenions particulièrement à réagir à propos de la note ministérielle du 31 mars 2020 sur les « consignes et recommandations concernant l’appui des établissements de santé aux établissements hébergeant des personnes âgées dépendant » stipulant au bas de la page 1 : « Le principe est que la prise en charge des cas suspects et confirmés ne représentant pas de critères de gravité doit être assurée en priorité au sein des EHPAD afin de ne pas saturer les établissements de santé ».
Cette consigne donnée aux établissements est insupportable, elle signifie la discrimination organisée de nombreux résidents exclus des lits d’hospitalisation et de réanimation alors même que leur état de santé le nécessiterait.
Tél. 04 91 91 10 05 – fax 04 91 91 10 46 – E-mail : secretariat@cgtpaca.fr
avec covid confirmé soient très vite hospitalisées ! Les extraire des EHPAD, pour leur santé, permet également de réduire les risques de contaminer l’ensemble de l’EHPAD.
Cette même note ministérielle indique également : « la décision de transfert vers un établissement de santé ne peut être prise que par un médecin du SAMU centre 15 ». Il devient donc interdit, à toute autre médecin d’adresser les résidents à l’hôpital. C’est un médecin au téléphone qui doit prendre la décision, sans aucun contact avec les personnes.
Non ! Un médecin traitant ou un médecin des urgences doit pouvoir les hospitaliser !
Enfin, le dépistage massif dans les EHPAD ne doit pas être abordé seulement en conférence de presse par le ministre de la santé mais doit devenir une réalité, une déclination concrète et massive sur le terrain, dans chaque territoire, avec un dépistage, dans l’ensemble des EHPAD, pour tous les résidents, tous les personnels, cas avérés ou pas afin d’adapter au mieux les mesures de protection.
A l’heure où nous écrivons ce courrier, les règles concernant les visites pour les résidents sont en train d’être allégées. Il est temps, vraiment temps que l’isolement de ces personnes fragiles soient pris en compte. On meurt d’isolement. Nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que les établissements puissent prendre les dispositions permettant le plus rapidement possible de prendre les mesures nécessaires pour que les personnes résidant en EHPAD puissent retrouver des moments de partage avec leurs proches dans les conditions les plus sûre possibles pour éviter la propagation du virus.
Nous le rappelons, il est impératif aujourd’hui de répondre aux revendications des personnels des EHPAD, qui sont posées depuis deux ans et demi, portant sur la création de 200 000 emplois, de personnels qualifiés, d’une négociation pour une réelle revalorisation salariale, la présence d’une infirmière 24h/24 et de vrais médecins prescripteurs salariés dans les EHPAD permettant un vrai suivi des résidents qui sont de plus en plus dépendants.
Certain que vous tiendrez compte de nos demandes, veuillez recevoir Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur Général, toute notre considération.
Coronavirus en Provence-Alpes-Côte d’Azur : point de situation au 23 avril
Dans notre région :
- 1 799 personnes positives au Covid-19 sont hospitalisées ;
- 310 personnes sont en réanimation ;
- 574 personnes testées positives au Covid-19 sont décédées.
Le virus circule activement dans notre région : il n’est donc plus possible de rechercher systématiquement les contacts des personnes positives au Covid-19.
Départements | Hospitalisation | Réanimation | Décès | Retour
à domicile |
---|---|---|---|---|
Alpes-de-Haute-Provence | 30 | 2 | 7 | 95 |
Hautes-Alpes | 41 | 8 | 6 | 89 |
Alpes-Maritimes | 270 | 48 | 111 | 382 |
Bouches-du-Rhône | 1046 | 190 | 327 | 1934 |
Var | 335 | 49 | 97 | 488 |
Vaucluse | 68 | 13 | 26 | 147 |
Région | 1 790 | 310 | 574 | 3 135 |
Point de situation dans les Ehpad
Départements | Résidents Covid-19 | Résidents hospitalisés | Décès chez les résidents | Dont décès en Ehpad | Dont décès à l’hôpital |
---|---|---|---|---|---|
Alpes-de-Haute-Provence | 21 | 8 | 3 | 3 | 0 |
Hautes-Alpes | 4 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Alpes-Maritimes | 340 | 61 | 86 | 61 | 25 |
Bouches-du-Rhône | 809 | 212 | 154 | 88 | 66 |
Var | 205 | 20 | 85 | 80 | 5 |
Vaucluse | 49 | 12 | 11 | 6 | 5 |
Région | 1428 | 315 | 339 | 238 | 101 |
Tract
Malgré les allégations du Chef de l’Etat et des Armées
Non, nous ne sommes pas en guerre !
En revanche, le Gouvernement et ses sbires ont instauré un climat de guerre.
→ Ils ont commencé par distiller la peur en adoptant une communication où journalistes, médecins, responsables et ballet d’experts rivalisent d’imagination pour trouver l’annonce la plus macabre qui va marquer les esprits et amoindrir les capacités de réflexion et d’analyse.
→ Ils ont mis en place » dans l’intérêt collectif » des mesures dignes de l’Occupation : couvre-feux, surveillance renforcée de la population, omniprésence des forces de police, perquisitions, réquisitions, arrestations, amendes, peines de prison…
→ Ils réfléchissent maintenant au traçage des portables, pourtant présenté il y a peu comme « totalement inapplicable dans la patrie des Droits de l’Homme ».
L’Etat d’urgence sanitaire, loin de permettre gestion optimale de la crise, a surtout servi à démanteler un peu plus le code du travail et les statuts de la Fonction Publique.
Cette crise sanitaire leur a déjà permis de réduire nos libertés et nos droits.
Le krach économique annoncé, qu’il soit volontaire ou pas, va être utilisé par les chantres du capitalisme pour tenter de relancer un système à bout de souffle.
Oui, le jour d’après doit être différent du jour d’avant. Aidons ce monde à partir pour le remplacer par un monde nouveau, respectueux de l’Homme et de la Planète, basé sur le partage et la solidarité.
Que la fausse guerre de Monsieur Macron donne lieu à une véritable Libération !
USD CGT Santé et Action Sociale des Bouches du Rhône 23, Bd Charles Nédélec 13003 Marseille
Tél : 04 91 08 17 69 Mail : usd.sante.as@wanadoo.fr
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