Le retour à la normalité sera très progressif. Les Français pourront se passer de l’attestation dérogatoire de déplacement à partir du 11 mai, mais seulement dans un rayon de 100 kilomètres de chez eux. Seuls les rassemblements de moins de 10 personnes seront autorisés.
Un retour à la vie normale très, très progressif. « Ce que je vous propose de rétablir, c’est un régime de liberté dans lequel nous devons fixer des exceptions », a déclaré ce mardi Edouard Philippe devant les 75 députés présents au Palais Bourbon et les millions de Français devant leur écran. Si le confinement avait été immédiat – l’annonce de la fermeture des lieux accueillant du public avait été faite quelques heures avant l’entrée en vigueur de la mesure -, le déconfinement se fera pas à pas.
A partir du 11 mai et l’ouverture d’une première période de déconfinement de trois semaines, les Français pourront sortir de chez eux sans l’attestation de déplacement dérogatoire. Ils pourront aller dans les commerces, qui rouvriront tous (à l’exception des centres commerciaux de plus de 40.000 mètres carrés) mais devront respecter les mesures de distanciation physique. Ils pourront également se rendre dans les marchés si les préfets l’autorisent.
Mais la vie sociale sera encore restreinte : la décision de rouvrir cafés et restaurants sera prise fin mai pour une éventuelle entrée en vigueur en juin, si la première étape du déconfinement se déroule bien.
VIDEO. Déconfinement : les annonces d’Edouard Philippe
Pas de déplacement à plus de 100 kilomètres
Plus d’autorisation pour se déplacer, mais pas question pour autant de partir s’aérer à l’autre bout du pays après huit semaines de confinement. Les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile devront répondre à des « motifs impérieux, professionnels et familiaux », a prévenu ce mardi Edouard Philippe.
Comme l’avait laissé entendre Emmanuel Macron la semaine dernière, le port du masque sera obligatoire dans les transports. Les réservations dans les trains aussi, où un siège sur deux sera condamné. « Le jeudi de l’Ascension sera férié, mais je dis clairement aux Français que ce ne sera pas le moment de quitter son département pour le week-end », a averti Edouard Philippe à destination de ceux préparant déjà leurs valises. La question, sensible, des prochaines vacances d’été a été reportée à la fin du mois de mai.
En revanche, il sera possible d’aller dans les parcs et jardins publics, mais seulement dans les départements dits « verts », où le virus ne circule peu. Les plages resteront fermées jusqu’au 1er juin, au moins. La pratique du sport sera autorisée plus largement, mais limitée : pas de sport collectif, ni de sport dans un lieu couvert.
La bibliothèque oui, le cinéma non
Totalement mise à l’arrêt depuis le 15 mars, la vie culturelle va elle aussi reprendre à petits pas. Les médiathèques, bibliothèques et petits musées pourront rouvrir leurs portes dès le 11 mai car il leur est plus facile de respecter les gestes barrières. Mais les cinémas, théâtres, grands musées, grands festivals, et, de manière plus générale, tous les événements attirant plus de 5.000 personnes resteront proscrits jusqu’en septembre. Les saisons de sport professionnel sont terminées. « Il nous faut éviter les rassemblements qui sont autant d’occasions de propagations du virus », a rappelé Edouard Philippe. Seuls les rassemblements de moins de 10 personnes seront autorisés.
Les lieux de culte seront ouverts, mais Edouard Philippe a demandé à leurs responsables de ne pas organiser de cérémonie avant le 2 juin et la fin de la première étape du déconfinement. Les cimetières vont rouvrir, mais l’affluence aux obsèques restera limitée à 20 personnes.
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Grégoire Poussielgue
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