Le chef de file des députés insoumis Jean-Luc Melenchon à l’Assemblée, le 22 mars 2020. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Rentrée scolaire en septembre, « phase d’alerte sanitaire », réquisitions ou encore nationalisations : les parlementaires de La France insoumise ont réalisé leur propre plan de déconfinement , dans un document rendu public lundi 27 avril, à la veille de la présentation du plan du gouvernement. Dans cette « contribution ouverte » d’une trentaine de pages, les élus emmenés par Jean-Luc Mélenchon estiment qu’on « ne peut exclure un échec » du « déconfinement hasardeux » mené par le gouvernement. Ils reprochent au chef de l’Etat d’avoir « pris le problème à l’envers » en fixant « arbitrairement » la date du 11 mai et entendent » mettre à disposition un plan et des principes pour guider une action cohérente et argumentée « .
Les élus insoumis estiment que le déconfinement « peut commencer à être programmé une fois que la planification de la mobilisation, démocratique, sanitaire, productive, a été mise en place », ajoutant que sa date doit « se baser sur des éléments objectifs ». Ils suggèrent d’ailleurs en premier lieu de « prendre la mesure du risque », soulignant les « inconnues scientifiques » sur le virus (immunisation, enfants porteurs ou non…) et préconisent notamment de » tester, tester, tester « , avec deux scénarios possibles nécessitant « 5 à 10 millions de tests » par mois.
Les élus plaident également pour « un déconfinement progressif, contrôlé « , commençant par les régions « les moins touchées ». « Toute la population doit avoir accès gratuitement à des masques , dont le port est obligatoire dans l’espace public et les transports, et à du gel hydroalcoolique », estiment aussi les élus LFI qui préconisent d’ augmenter les capacités hospitalières au vu du risque d’une seconde vague de contamination.
Pour les salariés, les parlementaires insoumis proposent entre autres qu’ils puissent se constituer « de plein droit » en « comités de production », qui permettront notamment « de déterminer de façon collective de la pertinence de la reprise de l’activité « . Ils prônent aussi des « recrutements massifs de personnel » et des « revalorisations salariales » pour l’hôpital, l’industrie ou encore les transports. Les parlementaires insoumis suggèrent également des nationalisations et des réquisitions sur le plan sanitaire ou pour les besoins en hébergement et d' »intensifier la recherche fondamentale » pour trouver un traitement.
Pour les plus précaires, ils proposent l’ « automaticité des prestations sociales » et un « encadrement des prix alimentaires et des produits d’hygiène et de première nécessité » . Les parlementaires LFI jugent enfin, en matière d’éducation, qu’il faut maintenir « fermés jusqu’en septembre » les établissements d’enseignement scolaire et supérieur.
Dans un courrier accompagnant ces propositions, Jean-Luc Mélenchon réaffirme que la présentation du plan de déconfinement qui doit être suivie d’un débat et d’un vote au Parlement est « une imposture », déplorant l’absence de « temps d’examen approfondi ou d’amendement de la décision de l’exécutif ».
Poster un Commentaire