Alors qu’une étude parue vendredi dans la revue The Lancet montre que ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne sont efficaces pour soigner les personnes atteintes par le Covid-19, le Pr Didier Raoult assure au contraire lundi sur sa chaîne YouTube « qu’elle sauve des vies ».
Alors qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement ni vaccin avéré contre le nouveau coronavirus, la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine sont pour certains un des moyens de lutte contre le Covid-19. En France, le Pr Didier Raoult propose notamment ce traitement. Mais la semaine dernière, une étude publiée par la revue scientifique The Lancet a mis à mal ce protocole, assurant que ni la chloroquine ni l’hydroxychloroquine ne se montraient efficaces, ces molécules augmentant même le risque de décès et d’arythmie cardiaque.
Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le Pr Raoult. « Comment voulez vous qu’une étude foireuse faite avec les big data change ce que nous avons vu? » , réplique lundi 25 mai sur sa chaîne YouTube le directeur général de l’IHU Marseille. « Nous avons fait 10.000 électrocardiogrammes ici chez les malades, qui ont tous été vus par une équipe de cardiologues. Je ne vais pas changer d’avis quels que soient l’étude et le journal. […] Moi c’est pas mon problème, il nous est passé 4.000 malades dans les mains, je vais pas changer d’avis parce qu’il y a des gens qui font du big data, qui est une fantaisie délirante qui mélange toutes les données » , estime-t-il.
L’étude a analysé des données d’environ 96.000 patients infectés par le virus SARS-CoV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15.000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81.000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.
Résultat, les quatre traitements ont tous été associés à un risque de mortalité bien plus élevé qu’au sein du groupe témoin (qui était de 9,3%): 16,4% de décès pour la chloroquine seule, 22,2% quand elle était combinée à l’antibiotique; 18% pour l’hydroxychloroquine seule, et 23,8% quand elle était associée au même antibiotique.Les auteurs estiment ainsi que le risque de mortalité est de 34% à 45% plus élevé chez des patients prenant ces traitements que chez des patients présentant des facteurs de comorbidité, c’est-à-dire de facteurs de risques.
« Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue, mais ici elle sauve beaucoup de gens », assure le professeur marseillais. « Je ne vais pas changer d’avis quels que soient l’étude et le journal » , insiste le microbiologiste
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