Marseille : prison ferme pour deux policiers violents

Marseille : prison ferme pour deux policiers violents

Des peines de 12 mois avec sursis à 4 ans ferme ont été prononcées hier

Par Denis Trossero

Jamshed, la victime, âgée de 27 ans, de nationalité afghane, et son avocat Me Chehid Selmi,hier au tribunal.PHOTO D.T.

Jamshed, le jeune Afghan, est menotté dans la voiture, puis emmené par l’équipage. Ils vont faire croire qu’ils l’ont déposé à l’hôtel de police, mais l’enquête conduite par la « police des polices » va démontrer qu’ils ont pris la direction de Châteauneuf-les-Martigues. Parking isolé. Quelques gifles pleuvent. Quelques coups aussi. L’interpellé se met à crier. Rarement interpellation aura dégénéré à ce point. La présidente du tribunal Céline Ballerini tente de comprendre comment une banale interpellation au cœur de la cité phocéenne a pu accoucher d’une arrestation arbitraire, suivie de violences, de la dégradation du téléphone portable de la victime et en guise de dénouement « mafieux », comme le consentira un des prévenus, de la falsification d’une main courante. Pour sa défense, le brigadier Michel Provenzano soutient que le mis en cause « parlait de New York, de Paris…« . Feint-il de faire croire que l’interpellé du jour était dangereux ? Capable d’attentats sur le sol français ? « Est-ce que vous mesurez ce que vous dites ?, l’apostrophe la présidente. Vous continuez à penser que son attitude a justifié vos agissements ?« 

Le tribunal n’aura sans doute rien oublié de cette vertigineuse, illégale et fort incongrue diagonale policière

Le policier reconnaît « une énorme boulette« , mais il n’aura de cesse de décrire l’interpellé comme « provocateur »« insultant ». En guise d’excuse qu’il voudrait absolutoire, il brandit un prétendu « effet tunnel« . La sortie du tunnel, c’était hier soir devant le tribunal correctionnel. Me Selmi, en partie civile, décrira un homme qui « a eu le courage de ne pas biaiser la vérité« .

La vice-procureure Virginie Tavanti a dit son « embarras » face à pareille bavure policière, dépeint « trois personnes qui ont trahi la confiance qu’on met dans l’uniforme« , requis des peines d’un an avec sursis à trois ans ferme et des interdictions professionnelles d’exercer. En défense, Mes Berthier, Attanasio et Khemaicia ont évoqué « un contexte de stress extrême qui a induit des comportements extrêmes« .

Sur le chemin du retour, le policier Michel Provenzano aurait dit : « Ça fait du bien !« 

Le tribunal n’aura sans doute rien oublié de cette vertigineuse, illégale et fort incongrue diagonale policière. Les trois CRS ont écopé hier soir de peines d’un an avec sursis, de 18 mois ferme et de 4 ans ferme. Les policiers Mathieu Coelho et Michel Provenzano ont été écroués.

Marsactu - Journal d'investigation Marseille et sa région

Jusqu’à quatre ans de prison pour trois CRS coupables de violences policières à Marseille

ACTUALITÉ
le 7 Mai 2020

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Après enquête de la police des polices et une nuit de garde-à-vue, trois fonctionnaires de police ont été condamnés mercredi par le tribunal judiciaire de Marseille pour plusieurs délits à l’encontre d’un jeune homme, victime d’une interpellation violente et de séquestration.

Un car de CRS pendant le confinement (Image LC)

Les faits remontent au dimanche de Pâques et laissent penser qu’en plein confinement, Michel P. a « pété les plombs ». L’expression est rapportée en garde-à-vue puis à l’audience par Audrey V., sa collègue, qui n’a pas assez de mots pour décrire la « honte » qu’elle ressent. Avec Mathieu C. au volant du camion de CRS, le trio […]

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