Billet d’humeur du jour
1er round
La journée du 16 juin restera un grand jour pour les personnels de la santé et de l’action sociale. Pour la première fois des centaines de milliers de personnes ont manifesté en France dans des cortèges où ils étaient minoritaires, pour soutenir leurs revendications et plus largement défendre notre système de santé et de protection sociale. Les appels à transformer les applaudissements en soutien ont été largement entendus même s’il reste un potentiel important de mobilisation pour les rounds suivants, prévus le 30 juin et le 14 juillet.
Après les louanges, l’héroïsation et les annonces de médailles, Emmanuel Macron semble avoir oublié ses promesses et aucune annonce concrète pour les transformer en réalité n’a été faite lors de son discours, par ailleurs très creux, de dimanche soir. Hier, alors qu’il était en visite dans une usine du groupe pharmaceutique Sanofi, rien de nouveau sur le sujet mais encore des propos grandiloquents sur la nécessité de « reproduire en France ». Banco, monsieur le Président, pourquoi ne pas commencer par aider au redémarrage de l’usine de masques fermée par son repreneur en Bretagne ou encore relancer l’usine Luxfer en Auvergne qui produisait des bouteilles d’oxygène et que son repreneur s’est empressé de fermer après avoir récupéré les brevets. Non, vous avez choisi Sanofi qui est l’archétype de ce qu’il faut changer dans l’industrie pharmaceutique, à savoir une entreprise qui verse plus de dividendes à ses actionnaires que les crédits qu’il consacre à la recherche. Dividendes dont le montant, 4,5 milliards d’euros, permettrait notamment de couvrir une bonne partie de la somme nécessaire pour répondre à la revendication des personnels hospitaliers d’une augmentation de salaire de 300 euros mensuels.
Oui, la question est bien d’aller chercher l’argent là où il est, car comme vos ministres le disent si bien, « il n’y a pas d’argent magique », par contre il y a de l’argent pour ceux qui ruinent la France en délocalisant les entreprises et en demandant sans cesse des réductions de « charges » pour augmenter leurs profits qu’ils défiscalisent ensuite grâce à des montages « légaux » leur permettant de les localiser dans des paradis fiscaux.
Dr Christophe Prudhomme
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