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Richard, le Saint-Quentinois de 48 ans qui a interpellé Emmanuel Macron mardi aux Tuileries, raconte sur BFMTV son altercation avec le chef de l’État. Pour lui, le président devrait davantage écouter les revendications des figures des gilets jaunes.
Au lendemain de son vif échange avec Emmanuel Macron, l’un des gilets jaunes qui ont interpellé le chef de l’État mardi soir aux Tuileries, raconte sur BFMTV sa rencontre avec le président, et expose les raisons pour lesquelles il a décidé de le solliciter.
Ce cariste de 48 ans prénommé Richard et vivant à Saint-Quentin (dans l’Aisne) reproche notamment à Emmanuel Macron de ne pas écouter ni prendre en compte les revendications des figures du mouvement des gilets jaunes.
L’incident, filmé par le groupe de gilets jaunes, a eu lieu dans le jardin des Tuileries, alors que le chef de l’État se promenait avec son épouse après les cérémonies du 14-Juillet. Pendant cet échange, les gilets jaunes l’exhortent à « virer la Brav », ces Brigades de répression de l’action violente motorisées créées en 2019 pour intervenir dans les manifestations des gilets jaunes à Paris.
« C’est moi qui lui parle le premier, et je lui parle sans aucune animosité directe, même si je ne l’aime pas du tout », confie Richard au micro de BFMTV. « Je lui dis: ‘Monsieur le président, arrêtez avec la Brav, supprimez la Brav, parce que ce que j’ai vu il y a encore une heure, c’est insupportable’. C’est vrai que je ne suis pas dans mon état normal à ce moment-là, pas complètement en tout cas », reconnaît le gilet jaune.
Richard raconte ensuite avoir évoqué avec lui la question de la réforme des retraites, alors que le chef de l’État a maintenu mardi que la France ne pourrait pas « en faire l’économie ».
« Certains gilets jaunes rêveraient de le rencontrer »
« Je lui demande pourquoi il ressort ça maintenant », se souvient le Saint-Quentinois. « Je lui dis: ‘Attendez! Laissez-nous respirer (…) On sort de trois, quatre mois de coronavirus, de crise, de chômage qui nous tombe dessus… Revenir avec quelque chose qui a mis les gens dans la rue il y a quelques mois en arrière, c’est scandaleux. On dirait que c’est vraiment de la provoc' ».
L’homme reconnaît enfin que ce n’était pas « un entretien normal ». Emmanuel Macron « répond plus ou moins » à ses questions, se souvient-il, car « c’est vrai que c’est un peu le tohu-bohu autour ». Mais il juge que le président « a un vrai talent d’orateur ». Face à lui, Richard estime « ne pas faire pas le poids » et regrette que d’autres figures des gilets jaunes n’aient pas eu l’occasion de s’entretenir avec lui, pour lui exposer leurs idées.
« Il y a des décideurs du mouvement comme Jérôme Rodriguez, des gens comme ça qui rêveraient de le rencontrer et c’est malheureux parce que ça fait longtemps qu’ils essaient », confie enfin le quadragénaire. « Moi ça m’est tombé dessus par hasard, mais je pense que ces gens-là ont des choses à lui dire, beaucoup plus importantes que les miennes, et il devrait les écouter ».
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