Manifestation de salariés devant le siège de Hop!, le 30 juillet 2020 à Nantes ( AFP / Sebastien SALOM-GOMIS )
Les dirigeants de la compagnie aérienne Hop! ont confirmé vendredi un plan de départs volontaires prévoyant la suppression de près de la moitié des 2.420 emplois de la compagnie durant un CSE extraordinaire qualifié de « dialogue de sourds » par des représentants des salariés.
« On essaye d’être force de proposition et on a souvent l’impression d’avoir un mur en face, que le projet est d’ores et déjà ficelé », a déploré Étienne Rossignol, élu au CSE de l’UNAC (Union des navigants de l’aviation civile). Il a qualifié les échanges de la journée de « dialogue de sourds ».
Joël Rondel, secrétaire du CSE et élu CGT, a estimé que la réunion ne s’était « pas très bien passée ». « On a appris que notre direction avait décidé de communiquer aux salariés le projet alors qu’on n’avait pas encore fini d’étudier tout le document », a-t-il souligné.
« On va saisir le tribunal pour faire constater ce qu’on estime être une entrave au fonctionnement du CSE », a expliqué M. Rossignol.
« Le dispositif emploi envisagé est un Plan de départs volontaires (PDV)-Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), dans un contexte où le projet de restructuration génère la suppression de 1.007 postes (exprimés en EPT, équivalent plein temps) dont 404 postes Personnel Sol, 286 postes Personnel navigant commercial et 317 postes Personnel navigant technique », a indiqué la direction dans un courriel à l’AFP, expliquant que les « négociations avec les organisations syndicales » devaient se poursuivre « jusqu’en octobre ».
La veille du CSE, pilotes, hôtesses, stewards, mécaniciens et autres personnels au sol s’étaient rassemblés au siège de l’entreprise à Bouguenais, près de Nantes, pour une manifestation qui a rassemblé près de 300 personnes.
L’objectif de la direction est « de trouver un maximum de solutions sur la base du volontariat », avait expliqué jeudi le président de Hop! Pierre-Olivier Bandet, précisant: « si à la fin de ce processus on reste dans une situation de sureffectif, on n’exclut pas des départs contraints à l’horizon 2023 ».
« On n’a pas d’autre solution si on veut essayer de garder une compagnie Hop! (…) qui soit viable », avait-il ajouté, rappelant qu’il était prévu de « recentrer » la compagnie sur « Roissy et Lyon », de fermer les sites de Lille et Morlaix (Finistère) et de réduire la flotte à « 32 appareils ».
« On n’a pas fini encore d’étudier tout ça, donc on doit refaire un CSE le 12 août », a précisé vendredi le secrétaire du CSE Joël Rondel.
Frappé par la crise du Covid-19, le groupe Air France compte supprimer plus de 7.500 postes d’ici à la fin 2022, dont environ 6.500 au sein de la compagnie tricolore et plus de 1.000 au sein de Hop!, sa filiale régionale.
faa/gvy/LyS
Poster un Commentaire