Municipales à Marseille : Samia Ghali demande à Michèle Rubirola «d’être sa première adjointe»

Si ce ralliement est validé, il permettrait à la candidate du «Printemps marseillais» de s’imposer face à la droite.

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Par  et AFP agence
Après plusieurs jours d’attente, les deux femmes se sont rencontrées jeudi. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Après plusieurs jours d’attente, elles se sont enfin rencontrées. Samia Ghali, ex-PS et Michèle Rubirola, candidate du « Printemps Marseillais » arrivée en tête lors du second tour de l’élection municipale, ont échangé, jeudi, pour évoquer le « troisième tour » de l’élection municipale dans la Cité phocéenne. « J’ai demandé à Michèle Rubirola d’être sa première adjointe », annonce aujourd’hui la sénatrice Samia Ghali par un communiqué transmis à l’AFP.

« Cette demande me paraît légitime. D’abord parce qu’au-delà des valeurs que nous partageons, je suis celle qui peut lui permettre samedi d’être effectivement maire de Marseille. Ensuite et surtout parce que la volonté du rééquilibrage de notre ville et la prise en compte des quartiers populaires ne peuvent plus être de simples mots », explique Samia Ghali.

«Volonté sincère et loyale»

Dans la suite de ce communiqué, la sénatrice expose sa volonté de «rééquilibrage» de Marseille qui passe selon elle par «la prise en compte des quartiers populaires»«Hier soir, pour la première fois depuis l’élection qui s’est tenue dimanche dernier, j’ai rencontré Michèle Rubirola. Je lui ai clairement fait part de ma volonté sincère et loyale d’être à ses côtés afin de participer au rassemblement aujourd’hui indispensable pour permettre le changement à Marseille», écrit-elle.

«J’ai donc clairement redit à Michèle Rubirola que Marseille ne pouvait plus se faire sans les quartiers Nord», qui comptent les arrondissements les plus paupérisés de la deuxième ville de France, poursuit-elle. «Le moment de l’union de la ville, de la réconciliation entre son nord et son sud, de la prise en compte de tous ces gens oubliés et méprisés doit enfin arriver», estime la sénatrice, qui affirme avoir formulé sa demande d’être première adjointe «en leur nom».

«J’attends maintenant sereinement et en femme libre la réponse de Mme Rubirola. La balle est dans son camp et il est aujourd’hui de sa responsabilité de future maire de Marseille de créer les conditions d’un rassemblement que j’appelle de mes vœux», conclut-elle.

«L’avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d’une revendication individuelle»

La réponse de Michèle Rubirola ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué de presse envoyé aux médias en début d’après-midi, la candidate du «Printemps Marseillais» a renouvelé son «appel au rassemblement» et sa volonté de voir Samia Ghali et ses colistiers «prendre part à l’exécutif»«Je suis convaincue que le rassemblement le plus large de la gauche, des écologistes et des citoyens est la solution», écrit-elle.

Mais la chef de file de l’union de la gauche marseillaise prévient Samia Ghali : «L’avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d’une revendication individuelle», estime-t-elle. «Je ne serais l’otage d’aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j’invite Samia Ghali à faire de même», ajoute-t-elle, rejetant implicitement la demande de la sénatrice de la nommer première adjointe.

De possibles désaccords à venir ?

Réélue dimanche dans son secteur populaire du nord de la ville, l’ancienne socialiste détient une partie des clés de cette élection, grâce aux huit sièges obtenus par sa liste lors du second tour. Si cette alliance voyait le jour, elle mettrait le « Printemps Marseillais » et ses 42 sièges dans une position très favorable à l’approche de la séance d’installation du conseil municipal de samedi, lors de laquelle sera élu le prochain maire de la ville.

« Si cet accord se concrétise, c’est une bonne chose. Mais il aurait dû être fait bien avant », estime un proche de la sénatrice. Mais si elle venait à voir le jour, cette pourrait également menacer la liste d’union de gauche menée par Michèle Rubirola. « Tout est très fragile. Le ‘Printemps Marseillais’, c’est une alliance entre de très nombreux groupes, du Parti pirate au Parti communiste, en passant par la France insoumise et le Parti socialiste. Un accord avec Samia Ghali pourrait créer de nouvelles dissidences », croit savoir un élu marseillais.

Interrogée sur France Bleu Bouches-du-Rhône, hier, Olivia Fortin, nouvelle maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, estimait d’ailleurs que le poste de première adjointe ne pouvait pas revenir à Samia Ghali. « Ce n’est pas pensable. Le premier adjoint de Michèle Rubirola doit être quelqu’un qu’elle connaît bien, avec qui elle fonctionne depuis longtemps. Forcément quelqu’un issu du Printemps Marseillais », estimait-elle.

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