Le nombre des contaminations au coronavirus enregistrées dans le monde a dépassé dimanche les 18 millions, et la pandémie continue de ravager des secteurs économiques entiers, en particulier le tourisme.
Dernière mesure de restriction en date, Melbourne, la deuxième ville d’Australie, a été placée sous couvre-feu pour six semaines.
Depuis que l’apparition de la maladie en Chine a été signalée en décembre, au moins 18.011.763 cas de contamination au Covid-19 ont été officiellement enregistrés, selon un comptage réalisé par l’AFP dimanche à 22h40 GMT à partir de sources officielles.
Ces cas incluent 687.941 décès.
Les contaminations les plus nombreuses se trouvent aux Etats-Unis (4.657.693), au Brésil (2.733.677) et en Inde (1.750.723).
L’Argentine a dépassé dimanche les 200.000 cas, a indiqué dans la soirée le ministère de la Santé, qui a annoncé que les réunions sociales seraient interdites dans tout le pays à partir de lundi.
En termes de décès, les pays les plus lourdement touchés sont les Etats-Unis (154.793), le Brésil (94.104) et le Mexique (47.472).
Le rythme de la pandémie continue de s’accélérer, avec un million de cas supplémentaires détectés dans le monde en moins de quatre jours. Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti samedi que la pandémie serait probablement « très longue ».
Après des semaines de confinement au printemps qui semblaient avoir fait reculer l’épidémie, l’été s’annonce catastrophique pour de grandes destinations touristiques.
– « Ville fantôme » –
Des gens se tiennent sur le belvèdére du Mont-Royal à Montréal (Canada) le 29 juillet 2020 ( AFP / Eric THOMAS )
La pandémie, qui plonge l’économie mondiale dans une récession sans précédent, pèse lourdement sur le tourisme, dont les pertes sont déjà évaluées à 320 milliards de dollars pour la première partie de l’année, selon l’Organisation mondiale du tourisme.
Ainsi Montréal, qui attire habituellement environ 11 millions de touristes par an, dont 80% venant de l’extérieur du Québec, ressemble cet été à une « ville fantôme », se désole Nadia Bilodeau, gérante d’un restaurant, au milieu de sa terrasse déserte.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 2 août à 11h00 GMT ( AFP / )
Privée de visiteurs étrangers, de son Grand Prix de Formule 1 ou de ses festivals mondialement connus, la métropole québécoise tente de se réinventer pour sauver l’été mais les dégâts s’avèrent déjà considérables.
Avec la moitié des quelque 9.000 morts du Covid-19 au Canada, Montréal et sa banlieue ont été durement éprouvés. Avec pour conséquence l’annulation de tous les grands événements culturels, qui attirent chaque été des centaines de milliers de visiteurs, comme les festivals de jazz et des FrancoFolies, les plus grands du genre au monde.
– « Impact terrible » –
En Méditerranée, la catastrophe touristique est aussi bien présente.
A Ibiza, dans l’archipel espagnol des Baléares, touristes et habitants apprécient un calme inédit sur cette île habituellement courue des « clubbers » et DJ du monde entier.
Des supporters assistent à un match de football à Incheon (Corée du Sud) le 1er août 2020 ( AFP / Jung Yeon-je )
Mais pour d’autres, « l’impact de la pandémie a été terrible, elle a frappé l’économie de l’île pour une raison simple: 90% du PIB dépend du tourisme », explique à l’AFP Vicent Torres Guasch, président de l’autorité locale du Conseil insulaire d’Ibiza.
La quarantaine imposée depuis le 27 juillet par le Royaume-Uni pour les touristes arrivant d’Espagne face au rebond des contagions dans ce pays risque de tuer dans l’œuf la reprise amorcée quelques semaines plus tôt. Et ce même si l’archipel est très peu touché par la pandémie.
Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays européen à imposer des mesures aux voyageurs. La Belgique a interdit samedi les « voyages non essentiels » vers de nombreuses régions d’Europe.
Figurent dans cette liste les régions espagnoles de Navarre et d’Aragon, les villes de Barcelone et de Lérida, les cantons suisses de Vaud, du Valais et de Genève, le département français de la Mayenne, la ville britannique de Leicester et des régions bulgares et roumaines.
Les voyages dans ces zones ne sont « pas autorisés », et quarantaine et dépistage sont obligatoires pour les voyageurs en provenance de ces zones qui reviennent en Belgique.
Un enfant accueille ses grands-parents de retour de Nouvelle-Zélande à l’aéroport de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, le 31 juillet 2020 ( AFP / Anthony Devlin )
La décision belge a suscité de vives critiques dans les cantons suisses visés. C’est « incompréhensible », a déclaré le ministre vaudois de l’Economie Philippe Leuba à l’agence ATS, espérant une réaction rapide de Berne.
Aux Etats-Unis, les restaurants sont en première ligne. « Nous étions la première industrie à fermer et nous serons les derniers à nous en remettre », déclare à l’AFP Sean Kennedy, vice-président chargé des relations publiques de l’Association.
Selon le site spécialisé Yelp, à la date du 10 juillet, plus de 26.000 restaurants avaient fermé à travers le pays, dont 60% (15.770) de manière définitive.
– « Des vies en jeu » –
Face à un rebond des infections, l’Australie a annoncé dimanche un couvre-feu à Melbourne, la deuxième ville du pays, dont les habitants n’auront plus le droit de sortir à plus de cinq kilomètres de leur domicile.
Malgré un confinement instauré début juillet, Melbourne a continué d’enregistrer des centaines de nouveaux cas quotidiennement. Les autorités locales ont donc décidé de mettre en place un couvre-feu de 20h00 à 05h00 du matin pour les six prochaines semaines.
Des policiers et des soldats parlent à des habitants sur les docks de Melbourne (Australie) le 2 août 2020 ( AFP / William WEST )
« L’heure n’est plus au laxisme, le temps des avertissements est fini », a déclaré Daniel Andrews, le Premier ministre de l’Etat de Victoria. « Si vous n’êtes pas chez vous alors que vous devriez y être, si vous avez le virus et poursuivez votre vie normale, la fermeté s’appliquera. Il y a des vies en jeu. »
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a ordonné dimanche une quarantaine stricte dans tout le pays, au moment où le nombre des contaminations enregistrées vient de dépasser les 20.000.
Le Venezuela était soumis depuis juin à un régime d’alternance: certaines régions étaient sous quarantaine stricte pendant une semaine, à laquelle succédait une semaine de « flexibilisation » où certaines activités économiques essentielles pouvaient reprendre.
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