Pour FÊTER LA VICTOIRE COLLECTIVE pour la Réouverture des Urgences de Sisteron 24h sur 24 & 7 jours sur 7

Collectifs Réa & « Contre les fusions des hôpitaux du 04 et en Défense des Services Publics »: Pour FÊTER LA VICTOIRE COLLECTIVE pour la Réouverture des Urgences de Sisteron 24h sur 24 & 7 jours sur 7 ET …. IMPOSER NOTRE PROJET SOCIÉTAL

Jean-François PELLARREY

le 05/09/2020

Salut tout le monde,

L’ARS-Paca & la direction du CHICAS (Centre Hospitalier Inter Communal des Alpes du Sud qui regroupe les hôpitaux de Gap, Embrun et ce qu’il reste de celui de Sisteron) qui avaient décidé, dans un 1er temps, de fermer les Urgences de Sisteron la nuit, puis à terme de les fermer définitivement afin de mieux faire disparaître l’hôpital de Sisteron en le transformant en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) public puis de le privatiser pour l’€ symbolique (comme les autoroutes) au profit d’un des Groupes Industriels Privés à but uniquement lucratif tel que Korian, Orpéa, Domus Vi, Colisée, … SONT EN TOTAL ÉCHEC sur Sisteron.

SONT ÉGALEMENT EN ÉCHEC TOTAL, celles et ceux qui des Parlementaires du 04 (Fontaine-Domeizel, Bagarry, Roux) et le « coucou » (1) Castaner de retour en tant que député sur le 04 après son limogeage sans ménagement du gouvernement Castex (et oui ce n’est pas suffisant de faire le « gandin » sous les ors de la République pour garder toute crédibilité, même parmi ses soi-disant « ami-e-s ») en passant par le Préfet du 04, le maire de Sisteron Spagnou, l’Association des maires du 04, les syndicats réformistes CFDT, FO, les partis godillots LR, LREM (et son satellite Modem de Bayrou nommé Haut Commissaire du Plan de 100Mds), PS, EELV, …. qui pour les moins pires ont été « mous du genou » (en se montrant AU DÉBUT de temps en temps aux manifs et regroupement) et pour les autres ne trouvaient rien à redire (vous trouverez vous-mêmes où les « ranger ») à cette fermeture.

Pour FÊTER CETTE VICTOIRE COLLECTIVE (qui permet d’en mettre d’autres en perspective et pas que sur le Secteur de la Santé Publique), nous vous invitons (voir tract en pièce jointe) à nous regrouper massivement:

Lundi 7 septembre 2020 à partir de 19h00

devant les Urgences de l’hôpital de Sisteron

Venez nombreuses & nombreux pour FÊTER CETTE 1ère VICTOIRE

Même si dans cette période de post confinement il ne faut pas minimiser la portée d’une telle victoire, il ne faut pas non plus nous laisser enivrer par celle-ci.

En effet, il nous faut rester extrêmement lucide et bien mesurer que, si celle-ci est incontestablement due en totalité à la mobilisation de toutes et tous les Progressistes Bas-Alpins (et du 05) et de toutes leurs structures (voir tract) et non pas à celle du « revenant déchu » castaner comme tente de nous le faire croire Spagnou (son ami de toujours), elle reste tout de même très fragile car:

– ni De Mester (DG ARS-Paca), ni Le Bras (Directeur CHICAS), ni Visintini (Chef Pôle Soins Critiques Chicas), ni Bultez (Chef Urgences Sisteron) ne garantissent la pérennité de cette réouverture. Tout juste balbutient-ils que cela sera possible grâce « …au partage du temps de travail de 7 médecins de l’hôpital de Gap et peut-être de 2 d’Embrun, ….. à une prime incitative d’exercice territorial (???) ….. il reste des fragilités et nous ne sommes qu’à une étape pour arriver à une équipe pérenne territoriale …. « . Et patati et patata ….. et qui au bout du bout ne constitue qu’une amplification et une accélération de la stratégie de mise en place des GHT (Groupement Hospitalier de territoire) et son objectif de fusionner, d’optimiser et de ….fermer un maximum de Services, d’hôpitaux, d’Ehpad, … et d’en privatiser le reste. 

– si De Mester n’a sorti ce « bricolage » bancale, ce n’est que parce que l’exécutif (président, 1er ministre et gouvernement) totalement aux aboies sur l’après Covid-19 exige des Services de L’État, des parlementaires et de toute la « macronie » (de plus en plus exsangue) qu’ils déminent et pacifient le plus possible le contexte social, sociétal, politique, … en éliminant au maximum les points de conflits forts, dont ceux du 04 sur la Santé. Cet exécutif qui se rend bien compte que malgré son maintien d’un état de terreur et de panique, avec le soi-disant développement exponentiel des cas Covid (et oui, quand on multiplie par 100 les tests PCR, il est évident que l’on va trouver bien plus de cas positifs) et sur le nouveau dilemme sur la généralisation du port des masques (de plus en plus d’arrêtés préfectoraux allant dans ce sens annulés par la justice), il ne pourra pas échapper aux comptes qu’il devra rendre au Peuple sur sa gestion catastrophique de cet épisode sanitaire et sur son obligation de prendre en compte les exigences et revendications du Peuple (Secteur Public à reconstruire et à élargir, dont celui de la Santé et de la Protection Sociale, Stop aux délocalisations et retours des industries sur l’hexagone, nationalisation de nombreux secteurs, ….).

Donc rien de vraiment rassurant pour les Populations et notre Territoire Rural dans cette « com à 2 balles » qui ne vise qu’à chloroformer notre résistance et notre arc-boutement en vue d’imposer une amélioration de NOS Services Publics, dont celui de la Santé, des Soins et de la Protection Sociale.

D’où notre obligation de continuer à informer, mobiliser, rassembler les Citoyennes & Citoyens, les Elu(e)es, les politiques, syndicats, associations, comités, collectifs, ….. afin que l’on ne loupe pas le rendez-vous que l’Histoire nous donne pour mettre un terme à l’ultralibéralisme mondialisé et enfin bâtir un nouveau modèle de Société redonnant au Peuple, à l’État et la Nation leurs souverainetés politique, économique et sociale.

Amitiés et à lundi 19h00 aux Urgences de Sisteron.

Pour les Collectifs

Pellarrey J.François

(1) Coucou: une espèce d’oiseau de la famille des cuculidés. Il doit son nom vernaculaire à son chant (en l’occurrence son boniment). Son comportement est caractérisé par la pratique du parasitisme de couvée.


Les Urgences de nuit rouvrent enfin leurs portes à Sisteron

  • 18h00 – 03 septembre 2020
  • par L.F

Les Urgences de nuit rouvrent enfin leurs portes à Sisteron

Joël Constans (CME), Yann Le Bras (CHICAS), Philippe De Meester (ARS) et Daniel Spagnou (Sisteron et CHICAS) HAUTEPROVENCEINFO/FrançoiseLATOUR

Le service d’accueil des urgences de nuit a fermé il y a plus d’un an. Il rouvre ses portes lundi 7 septembre prochain.

Le service d’accueil de nuit des Urgences à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) rouvre dès lundi 7 septembre prochain ! Le directeur du CHICAS Yann Le Bras, le directeur de l’ARS Philippe De Meester, le maire de Sisteron Daniel Spagnou et l’équipe médicale ont reçu les journalistes en conférence de presse pour les informer des conditions de réouverture du service fermé depuis le 15 juillet 2019.

Des urgentistes en temps de travail partagés venus de Gap et Embrun viendront compléter l’équipe actuelle, ce qui représente 10,4 emplois équivalent temps plein et se rapproche des 11 urgentistes qui doivent constituer l’équipe pour assurer le suivi des patients dans des conditions normales. La maison de santé qui s’installe à l’hôpital viendra soutenir la pérennité de l’hôpital de Sisteron en complétant ses offres de services.

Alain Paulien, co-fondateur de l’association pour le maintien des urgences à Sisteron, ne croit pas en des solutions qu’il estime « ni pérennes ni satisfaisantes. Ce sont des solutions de dépannage. L’association met en doute leurs affirmations. Nous n’avons plus confiance. Nous n’avons pas été conviés à cette réunion. Ils nous méprisent. »

Dans HPI du 4 au 10 septembre, les manifestants font part de leurs inquiétudes alors qu’il n’était pas encore questions de cette réouverture.

Françoise LATOUR

Plus d’informations à lire dans HPI à paraître du 11 au 17 septembre


Provence.com 20-09-03 – Magnenet J.Christophe & Michaudet Jérémy

Réouverture des Urgences de Sisteron : « Dynamiser et non pas dynamiter l’hôpital » 

Après de longs mois de mobilisation sur le terrain, syndicats, militants et Sisteronais ont appris ce matin que le service de nuit des

Urgences de l’hôpital de Sisteron allait rouvrir.

Une conférence de presse se tiendra cet après-midi pour détailler les modalités. Photo J.C.M.

Voilà plus d’un an qu’ils attendaient la nouvelle. Après de longs mois de mobilisation sur le terrain, syndicats, militants et Sisteronais ont appris ce matin que le service de nuit des Urgences de l’hôpital de Sisteron allait rouvrir. « Christophe Castaner vient de me le confirmer après avoir eu une entrevue avec le ministre de la santé Olivier Véran », indiquait ainsi en début de matinée sur les réseaux sociaux le maire de la ville, Daniel Spagnou. Une conférence de presse se tiendra cet après-midi pour en détailler les modalités.

La fermeture du service de nuit des Urgences de Sisteron est entrée en vigueur le 15 juillet 2019, « en raison d’un manque de médecins, et d’un problème de recrutement », indiquait alors le Centre hospitalier des Alpes du Sud (Chicas), dont dépendent les hôpitaux de Gap et Sisteron.

« Avec cette réouverture, on freine la désertification médicale et c’est une très bonne chose », s’est félicité Kamal Baba-Hamed, secrétaire général du syndicat CFDT Santé-Sociaux pour les Alpes-de-Haute-Provence. « C’est une excellente nouvelle, on a besoin d’une offre de soins de qualité au plus près des territoires et donc des habitants. Les Urgences sont une garantie de bonne prise en charge, la rapidité d’intervention garantie la survie du patient pour de nombreuses pathologies comme les arrêts cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux », abonde Gisèle Adoue, secrétaire départementale FO Santé 04.

« Sous la contrainte »

Une réouverture des Urgences qui se fait « sous la contrainte de la pression citoyenne et syndicale, qui s’est mobilisée chaque lundi soir depuis 14 mois, sauf durant la période du confinement », juge Cédric Volait, délégué départemental et coordinateur de la CGT santé Paca. Le syndicaliste s’est retrouvé ainsi devant les Urgences de Sisteron quasiment chaque semaine avec, au minimum, plusieurs dizaines de personnes d’horizons très variés -élus des communes voisines, syndicalistes, Gilets jaunes ou « simples citoyens ». Plus d’une cinquantaine de rassemblements ont eu lieu.

Des mobilisations qui ont compté jusqu’à plusieurs centaines de manifestants venus d’horizons très variés -élus, syndicalistes, Gilets jaunes ou « simples citoyens ». Le 26 août 2019, ils étaient ainsi entre 300 et 350 personnes à battre le pavé. Une association, qui revendique plus de 240 adhérents avait aussi était mise sur pied pour regrouper les soutiens.

« On a poussé très fort pour que cette fermeture ne soit pas définitive, et cette réouverture, c’est grâce à notre forte mobilisation qui a duré dans le temps », appuie encore Cédric Volait. « Un autre combat commence : il ne faut pas que la direction nous annonce une autre fermeture provisoire prochainement, poursuit le syndicaliste. Il faut que la direction dynamise l’hôpital de Sisteron dans son ensemble et qu’on arrête de le dynamiter. »

« Nous sommes soulagés et heureux que cela rouvre, commente de son côté Alain Paulien, l’un des militants très engagés dans cette mobilisation. Et stupéfaits d’entendre le maire de Sisteron remercier Christophe Castaner pour son aide ! Il n’y est pour rien, c’est la pression de la rue, des citoyens et d’une partie des élus locaux qui a porté ses fruits », martèle-t-il. « Mais ce n’est que provisoire car les problèmes qui ont amené cette fermetures sont toujours là », estime-t-il.

« Cette réouverture est évidemment une excellente nouvelle, mais il faut en voir les modalités, car l’hôpital de Sisteron reste une structure fragile », prévient également Hugues Breton. Le médecin, urgentiste au sein de l’hôpital de Digne-les-Bains, et délégué départemental de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), rappelle que « l’offre de soins hospitaliers souffre toujours d’un problème structurel en France, qui ne tient pas qu’à la rémunération des médecins. L’hôpital de Sisteron n’est pas un cas isolé, et pour revitaliser ce pôle hospitalier, des investissements de fond sont nécessaires. » « Que se passera-t-il si un médecin des Urgences vient à nouveau à manquer ?, s’interroge encore l’urgentiste. Le service de nuit devra-t-il encore fermer pour plusieurs mois ? »


MEDIAPART – Le Tour passe à Sisteron, où la fermeture des urgences ne passe pas.

Par Jean-Louis Le Touzet.

Article Médiapart publié le 1er septembre 2020.Tour de France, 4e étape – kilomètre 0. Depuis juillet 2019, le service des urgences de Sisteron est fermé la nuit. Un collectif a appelé à profiter de la caisse de résonance du Tour pour alerter sur « la casse de l’hôpital public ». Mais, pour la mairie, qui affiche son soutien aux soignants du Covid, il y a bien d’autres choses à raconter sur la ville.

Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence).– Le Tour prend ses quartiers deux jours à Sisteron (7 400 habitants), ville-arrivée de la troisième étape hier, lundi, et ville-départ, mardi, de la quatrième vers Orcières-Merlette (Hautes-Alpes) et son ascension hors catégorie. Le Tour passe en centre-ville le long de l’hôpital qui fait face à la station Total.

Depuis 64 semaines, le collectif Non à la fermeture de nuit des urgences, très actif sur Facebook, se réunit chaque semaine pour exiger la réouverture des urgences de nuit, fermées depuis juillet 2019, à la suite du non-remplacement d’un médecin urgentiste en arrêt maladie, non-remplacement qui semble n’être qu’un prétexte pour y loger une maison médicale où s’exercera la médecine privée.

Les urgences sont ouvertes de 8 h 30 à 20 h 30. Ensuite, ce sont les urgences de Digne ou Gap (80 minutes par la route, estiment les pompiers) qui prennent le relais.

Autant dire qu’il est déconseillé de tomber malade en pleine nuit ou de se blesser gravement. C’est tout de même un argument assez inhospitalier pour qui songerait à s’installer à Sisteron ou dans ses environs. Vous êtes souffrant ? Vous avez été victime d’un AVC ? Venez plutôt aux heures ouvrables.

Le collectif, qui rassemble un panel des forces de gauche, dans lequel la CGT Santé tient un rôle majeur, regroupe militants associatifs, de La France insoumise, du PCF et des « gilets jaunes ».

Il avait appelé à profiter de la caisse de résonance du Tour pour alerter sur « la casse de l’hôpital public », sachant aussi que le barriérage mis en place par la mairie, à la demande du Tour, allait cadenasser tous les accès protégés (zone d’arrivée, podiums, village du Tour) notamment par la gendarmerie.

Alain Paulien (chemise à carreaux) avec Nadine et Pascal, du collectif Non à la fermeture de nuit des urgences. © JLLT / MP
Alain Paulien, 64 ans, retraité d’Orange, est l’un des nombreux acteurs de cette lutte. Encarté CGT depuis son entrée dans la vie active, représentant local de La France insoumise, son combat – et celui de ses camarades – est symbolique des petites communes qui perdent leurs services publics les uns après les autres : « Ce que dit cette fermeture, et bien au-delà de l’impossibilité de trouver un urgentiste pour assurer la nuit, c’est qu’au fond, nous ne sommes pas égaux face à la santé, sachant que les surcoûts de transport vers Gap ou Digne sont à la charge des patients. »
Pour Cédric Volait, de la CGT Santé : « On ne trouve pas des moyens pour les services publics, ou pour rouvrir des urgences 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais on trouve des moyens importants pour faire venir le Tour de France à Sisteron. » Difficile de lui donner tort.

On sent un épuisement chez Alain, Pascal et Nadine, tous membres du collectif, rencontrés à la terrasse du bar Le Grand Salon dans le coeur de Sisteron, au pied de la Citadelle. On sent qu’ils enragent du peu de soutien exprimé par la population, qui semble soit indifférente, soit paralysée par le fait tout simplement d’apparaître dans les manifestations chaque lundi : « Il y a bien des personnes, identifiées à droite, qui nous disent à l’oreille que la lutte est juste et que cette fermeture est scandaleuse et met en péril l’équité et les valeurs de la République. Mais quant à s’engager publiquement, là c’est autre chose… », explique, amer, Pascal, 65 ans, lui-même souffrant depuis des années : « Je suis en affection longue durée », dit-il.

Alain Paulien s’en défend, mais il est la figure emblématique de cette mobilisation. Sa voix porte loin. Son sérieux affiché, son sens du combat qu’il a adolescent développé du côté de la Haute-Saône, d’où il est natif, lui assurent une autorité naturelle.

Si bien que la gendarmerie de Sisteron s’est assez vite intéressée à lui, le convoquant « à deux reprises », imaginant un élément subversif, son pedigree n’ayant pas échappé à la sagacité des services de renseignements : « Nous avons toujours manifesté, certes en bloquant parfois la circulation, mais toujours par groupes de dix portant des masques. »

Pour autant, Alain Paulien ne tient pas à stigmatiser l’attitude des forces de l’ordre : « On ne peut pas dire qu’on s’en plaigne. Probablement que les ordres viennent d’en haut… Mais je ne me fais pas d’illusions, à la moindre incartade de notre part, ils nous tomberont dessus », imagine-t-il, en faisant allusion au traitement réservé aux gilets jaunes.

« Les soins ne sont pas accessibles à tout le monde »

La ville est administrée par Daniel Spagnou (79 ans) depuis 37 ans, ancien cadre de la Caisse d’épargne. Et comme disait Alexandre Vialatte : tous les chemins mènent à la Caisse d’épargne.

Brillamment réélu pour un septième mandat avec 58 % des suffrages, l’encarté Les Républicains (LR) a exercé tous les mandats (député, conseiller départemental, régional). Sa famille politique est celle de LR. Il est à la tête de la présidence des communes du Sisteronais (62 communes).

Sisteron soutient les soignants mais pas les urgences. © JLLT / MP
Nous avons tenté de le joindre en passant en mairie, dont les deux vitrines affichent un soutien en grandes lettres aux soignants au moment du Covid. Ce qui est assez savoureux, surtout dans le contexte de la fermeture des urgences de nuit et de la dévitalisation de l’hôpital qui abrite aujourd’hui un Ehpad et des lits de médecine générale, mais plus de spécialités : « Il est très occupé par le Tour, vous savez, et doit répondre à deux télévisions allemandes », a répondu diligemment son secrétariat. Son directeur de cabinet prend le relais une heure plus tard.
À la question : « Y a-t-il dans la fermeture des urgences de nuit de l’hôpital une rupture du pacte entre l’élu et sa population ? », le fonctionnaire répond non, « car il a été élu avec 58 % des suffrages. Le pacte n’est pas rompu ». Imparable.
Le directeur de cabinet, fort courtois, demande, comme nous sommes dans le coin, si nous serions par hasard au courant que Sisteron, dont les atouts sont nombreux, abrite aussi « le plus grand abattoir d’ovins », « l’un des plus grands d’Europe », ajoute-t-il. Ce qui s’appelle passer du coq à l’âne. Doit-on comprendre qu’il y aurait une correspondance entre la fermeture des urgences de nuit et l’abattage annuel de 600 000 moutons ? « C’était une plaisanterie », avance-t-il. Cela allait de soi.
Se pose donc la question : la santé est-elle réductible au suffrage universel ? Madame la maire d’Entrepierres, 400 habitants, une des communes les plus étendues du département (40 km 2), Florence Cheilan, 54 ans, exerce son mandat depuis 2017, à la suite de la démission du maire sortant (elle était sa première adjointe). Elle travaille à l’hôpital de Sisteron comme préparatrice en pharmacie. « Je ne vais pas me positionner en tant que professionnelle de santé, sinon, dit-elle avec un ton aigre-doux, on va me mettre mes propos sous le nez : alors, comme ça, vous avez dit ça, etc. Mais simplement comme élue, explique-t-elle d’emblée, pour éviter de mélanger mes deux casquettes. »
C’est une femme mesurée et qui parle d’or : « Il faut imaginer une personne âgée appeler le 15 en pleine nuit l’hiver, avec les routes sinueuses, parfois enneigées ou bloquées par des éboulis. Parfois, le téléphone ne passe pas… Il faut alors à se diriger vers Digne ou Gap. » Là, justement, le directeur de cabinet du maire a la réponse : « Mais il y a le Smur et l’hélico qui est toujours prêt à décoller. » À nouveau imparable.
Mais revenons à Madame la maire : « En fait, il n’y a qu’une seule question et qui dépasse le cas de Sisteron : les ruraux auraient-ils moins de chance de survie que les autres citoyens ? » Avec la conséquence que résume ainsi l’édile : « Quelle population voudrait s’installer chez nous, sachant que les services publics ferment ici et là ? »
Florence Cheilan s’est présentée à 14 reprises à un poste de vice-présidence de la Communauté de communes du Sisteronais face, à chaque fois, à un candidat soutenu par le président et maire Daniel Spagnou : « J’aurais dû me présenter directement face à lui, ça aurait été plus simple, mais je manque encore de bouteille », dit-elle avec ironie.
Mais c’est aussi une femme optimiste qui imagine que la situation pourrait bien se débloquer avant l’hiver : « Il n’est pas interdit de penser que l’on trouve enfin un urgentiste de nuit avant la fin de l’année … »
Cela changerait-il alors la perspective ? Hugues Breton, médecin urgentiste à Digne, qui a exercé brièvement à Sisteron, fort engagé dans le collectif et pour le maintien d’un hôpital à nouveau doté de tous les services, ne l’a pas évoqué au téléphone. Pour lui, « les urgences ne sont pas une boîte isolée qui fonctionnerait au milieu de rien. On a besoin d’autres services sur lesquels s’appuyer : réanimation, cardiologie, etc. En quelque sorte d’une biosphère ».
Pour le médecin de 39 ans, l’image renvoyée par la situation de Sisteron est désastreuse :
« Cela dit tout simplement que les soins ne sont pas accessibles à tout le monde. »

Les pompiers du CIS (Centre d’incendie et de secours) de Sisteron ont laissé fuiter quelques éléments cliniques. En 2016-2017-2018, entre 20 h 30 et 8 h 30 du matin, de juillet à décembre, sur 63 interventions, 59 ont justifié une évacuation à Sisteron (93 %). Après la fermeture depuis juillet 2019 des urgences de nuit, sur 66 interventions, 24 ont été dirigées en journée vers Sisteron (36 %) par les véhicules du Smur, 21 sur Gap, 16 sur Digne et 5 sur Manosque. À titre indicatif, souligne le rapport, le temps d’évacuation vers Sisteron est de 10 minutes. Lorsqu’il est de 80 minutes vers Gap ou Digne.

Le rapport ne précise pas si des patients ont été réanimés ou sont décédés en route.


La Provence   » Plus de cinquante rassemblement »

Ils n’ont rien lâché. Exception faite des 10 semaines de confinement, des rassemblements hebdomadaires ont eu lieu à partir du 15 juillet 2019 devant l’hôpital pour réclamer la réouverture de ce service de nuit.
Avec au minimum quelques dizaines de personnes, et jusqu’à plusieurs centaines de manifestants, comme le 26 août 2019, voir entre 300 et 350 personnes venues d’horizons très variés – élus, syn dicalistes, Gilets jaunes ou « simples citoyens »- ont battu le pavé. Plus d’une cinquantaine de rassemblements ont ainsi eu lieu.
Une association, qui revendique plus de 240 adhérents a également été créée pour regrouper ces soutiens.

 

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