Depuis la crise du Covid-19, plus d’un tiers des infirmiers disent vouloir changer de métier.
Ce résultat risque d’avoir «un fort impact sur la qualité des soins», estiment 48% d’entre eux alors qu’ils étaient déjà 33% en situation d’épuisement professionnel avant la crise sanitaire, souligne l’Ordre dans un communiqué. Il alerte sur «une situation en tension» et appelle à «des mesures urgentes». Plus d’un tiers des infirmiers salariés indiquent être «en effectifs réduits par rapport à la normale», 57% estiment «ne pas disposer du temps nécessaire pour prendre en charge les patients» et deux tiers déclarent que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le début de la crise.
«Jeter leur blouse»
59% d’entre eux disent avoir vu «leur charge de travail augmenter depuis le début de la crise» (75% pour les infirmiers salariés ou exerçant en établissement) et près d’un infirmier sur cinq «n’a pas pu prendre de congés depuis mars dernier» (29% parmi les libéraux). Par ailleurs, 30% d’entre eux «exercent des tâches qui sortent de leur champ de compétences réglementaire pour faire face au surcroit d’activité général lié au Covid». En outre, 3,5% des infirmiers déclarent avoir été invités à venir travailler alors qu’ils avaient été testés positifs au Covid-19 (4,5% en établissement).
43% des infirmiers (46% pour les libéraux) ont aussi le sentiment que «nous ne sommes pas mieux préparés collectivement pour répondre à une nouvelle vague de contaminations» et 47% (55% parmi les libéraux) considèrent «qu’on ne se repose pas suffisamment sur eux en ville pour lutter contre le Covid et ses conséquences», notamment pour les tests et le suivi des patients contaminés. Les équipements de protection se révèlent «de nouveau en quantité insuffisante», selon 44% des répondants (68% pour les libéraux). «Alors que 34.000 postes d’infirmiers sont vacants en cette rentrée 2020 (…) ces conditions de travail dégradées nous font courir le risque de voir toujours plus d’infirmiers «jeter leur blouse»», estime l’Ordre. 37% disent d’ailleurs vouloir «changer de métier» depuis la crise.
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