Urgences : Le nouveau forfait payant pour les patients validé par l’Assemblée

MEDICAL Ce forfait de 18 euros remplacera l’actuel « ticket modérateur » qui laisse à la charge du patient 20 % du coût de ses soins

20 Minutes avec AFP

Olivier Veran, ministre de la Santé, devant l’Assemblée, le 29 septembre 2020. — Lionel Urman/Sipa USA/SIPA

Malgré de fortes réserves de la gauche, l’Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi le principe d’un nouveau « forfait » de 18 euros pour un patient qui passe aux urgences sans être hospitalisé ensuite.

Acté dans le cadre du projet de budget de la Sécu, ce « forfait patient urgences » remplacera l’actuel « ticket modérateur » qui laisse à la charge du patient 20 % du coût de ses soins. Ce reste à charge est de 19 euros en moyenne à l’hôpital public actuellement mais peut être très élevé pour certains patients, a souligné le rapporteur général Thomas Mesnier (LREM), évoquant avec cette réforme un « enjeu de simplification ».

Une exonération pour les femmes enceintes et les nouveau-nés

« C’est une mesure qui ne rapporte rien », a aussi affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran : « L’intérêt n’est pas financier mais de mobiliser du personnel à l’hôpital pour faire autre chose que de la facturation ». Il a assuré à Boris Vallaud (PS) qu’il n’y avait pas par ce biais d’objectif de régulation des passages aux urgences, qui connaissent un engorgement. Mais François Ruffin (LFI) a dit son « inquiétude que (ce forfait) contribue à être un obstacle aux soins » pour certaines personnes sans moyens.

Thomas Mesnier a indiqué que le forfait serait pris en charge par les mutuelles, dès le contrat responsable, ainsi que par la complémentaire santé solidaire et encore l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers.

Les députés ont ajouté au dispositif une exonération pour les femmes enceintes à compter du sixième mois de grossesse et pour les nouveau-nés durant 30 jours. Les personnes en affection longue durée seront soumises à un forfait réduit. Par un amendement, le gouvernement a décalé la mise en œuvre de ce nouveau forfait du 1er janvier au 1er septembre 2021.


Pascal Duvet a partagé un lien.
le 23/10/2020

Mesdames et Messieurs les technos-sapiens déshumanisés, dans votre logique libérale-extrémiste, un prochain forfait sera-t-il instauré pour les passages aux urgences non suivis d’un décès ?

Pascal Duvet a partagé une photo.
4 h 
Forfait Urgences ». Occuper un lit ou passer à la caisse !
Ce n’est pas éthique, les patients n’ont pas à payer s’ils habitent dans un secteur où il n’y a pas de médecins généralistes. D’autant que cela va concerner un grand nombre d’usagers : 80 % des passages aux Urgences ne débouchent pas sur une hospitalisation. Il faut réorganiser la médecine de ville. Ce n’est pas aux patients de payer la désorganisation du Système de Santé ! www.interurgences.fr
L’image contient peut-être : plein air, texte qui dit ’URGENCES ENCES Forfait Urgences Elle se branche où la prise de conscience?!’
« Forfait Urgences ». Occuper un lit où passer à la caisse !
Ce n’est pas éthique, les patients n’ont pas à payer s’ils habitent dans un secteur où il n’y a pas de médecins généralistes. D’autant que cela va concerner un grand nombre d’usagers : 80 % des passages aux Urgences ne débouchent pas sur une hospitalisation. Il faut réorganiser la médecine de ville. Ce n’est pas aux patients de payer la désorganisation du Système de Santé ! www.interurgences.fr

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 21-10-2020

Communiqué de presse 21-10-2020

LE FORFAIT PATIENT URGENCES OU LE FORFAIT CULPABILISATION PAR INCOMPÉTENCE GOUVERNEMENTALE

Il est important aujourd’hui de mettre en lumière ce que le gouvernement trame sous le prétexte de la crise sanitaire. Nous dénonçons depuis 20 mois le manque de lits, le manque de personnels. La pandémie qui s’abat sur notre territoire a mis en lumière la crise hospitalière.

Le gouvernement, outre ses axes d’améliorations proposés lors du Ségur et dont les soignants ne voient toujours pas le résultat, souhaite mettre en place un forfait patient urgences pour améliorer le flux des services d’urgences.
Ce forfait qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2021, imposerai à tous les usagers consultant aux urgences de débourser 18€ à la sortie des urgences si une hospitalisation n’en est pas suivie.

Nous rappelons que la saturation des services d’urgences n’est pas inhérente aux passages de consultations externes mais bien au manque de lits des services d’aval augmentant les temps d’hospitalisations brancard aux urgences. Et de surcroit augmentant l’engorgement des urgences.

En souhaitant imposer l’avance des frais aux patients, l’état va creuser l’inégalité dans l’accès à la médecine. Pourtant, le dogme de l’Hôpital Public n’est-il pas de donner accès aux soins à tous ?

Nous savons qu’en 2019, 9% des passages aux urgences se faisaient pour une impossibilité d’avancer les frais par ces usagers. On parle alors de plus de 2 millions de patients qui se poseraient la question de leur consultation aux urgences.

Comment les plus démunis pourront-ils avancer les 18€, alors que la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer les difficultés de certains financièrement ? Nous assistons inlassablement à la paupérisation de la population et d’ici la fin de l’année 2020, 1 million de personnes s’ajoutera aux 9,3 millions vivant sous le seuil de pauvreté.

En 2021, seuls les patients ayant les moyens financiers pourront consulter aux urgences, le Collectif Inter Urgences s’insurge et s’y oppose.

Le CIU se doit d’alerter des conséquences sanitaires d’un tel projet pour nos concitoyens. Personne ne consulte aux urgences par plaisir, mais bien par nécessité, avec un sentiment de détresse de ne plus savoir où aller pour se faire soigner. Les usagers risquent ainsi de réfléchir à deux fois avant de venir, mettant en danger leur propre santé par un retard de prise en charge. C’est une perte de chance. Nous ne sommes plus dans le « care » tellement vanté par notre Ministre de la Santé, mais bien dans la continuité de la casse de l’Hôpital Public et son système de santé dans sa globalité avec des répercussions non négligeables sur la population.

Nous demandons donc au gouvernement d’entendre et d’écouter les professionnels de terrain. Monsieur Veran l’a dit lui-même : « Les meilleures idées viennent du terrain, des associations ».

Mesdames et messieurs les usagers, vous ne devez pas panser les blessures de l’hôpital public induites par nos dirigeants successifs. Le gouvernement se défausse de ses responsabilités et nous ne pouvons accepter la privatisation de nos hôpitaux.

L’hôpital public doit rester un accès libre à tous !

 

 

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