le 5 février 2021
Collectif reinfocovid
Notre système immunitaire est le deuxième consommateur d’énergie après notre cerveau. Cette énergie est fournie essentiellement par les glucides et acide gras provenant de notre alimentation et par l’oxygène issu de notre respiration. Pour le fonctionnement optimal de notre système immunitaire, il est capital de maintenir notre niveau d’énergie. Certaines modifications de nos habitudes peuvent nous y aider.
Notre système immunitaire est le deuxième consommateur d’énergie après notre cerveau. Cette énergie est fournie essentiellement par les glucides et acide gras provenant de notre alimentation et par l’oxygène issu de notre respiration. Pour le fonctionnement optimal de notre système immunitaire, il est capital de maintenir notre niveau d’énergie. Certaines modifications de nos habitudes peuvent nous y aider.
La respiration
En l’absence d’exercice physique, l’approvisionnement en oxygène se fait par une respiration automatique de faible amplitude. Nous passons la majorité de notre temps à l’intérieur, et maintenant masqués, à respirer un air appauvri en oxygène et riche en gaz carbonique [1]. En pratiquant plusieurs fois par jour des exercices de respiration complète, nous pouvons apporter plus d’oxygène à notre système immunitaire qui fournira à nos globules blancs de l’énergie pour se multiplier et des munitions pour fabriquer les substances nécessaires à la destruction des microbes. En effet les globules blancs utilisent aussi l’oxygène pour produire des substances corrosives contre le virus, comme de l’eau oxygénée et de l’eau de Javel. Voici une proposition d’exercice de respiration complète, à réaliser en pleine conscience, à l’extérieur de préférence [2]:
- Gonfler le ventre en inspirant par le nez
- Puis gonfler les poumons en se redressant
- Bloquer sa respiration quelques secondes
- Souffler à fond en chassant l’air par les abdominaux.
- Répétez l’opération en bloquant sa respiration de plus en plus longtemps (5s, puis 10s, puis 15s …) en effectuant une respiration sans bocage entre chaque cycle.
Cet exercice permettra non seulement d’oxygéner notre organisme mais également de faire une petite pause pendant laquelle nous pourrons relâcher les tensions.
L’alimentation
La consommation de légumineuses (lentilles, haricots, pois, fèves…), de céréales (riz, sarrasin, quinoa..), de fruits et légumes de saison, ainsi que de, noix et fruits secs, en fournissant du glucose stable dans le sang, contribue à une énergie constante au cours de la journée, sans risque de prise de poids [3]. La consommation de sucres dits « rapides » (bonbons, sodas, pain blanc-confiture, …) est à éviter, car l’excès de sucre sanguin qui en résulte bloque par glycation (le glucose se colle aux protéines, les rendant inutilisables) la multiplication des globules blancs et la fabrication des anticorps, tout en donnant du carburant aux virus et bactéries [2, 3, 4].
Pour parvenir à nos organes, l’oxygène qui est indispensable pour transformer les carburants en énergie et pour produire des cartouches contre le virus est transporté par les globules rouges dans les différents vaisseaux sanguins parfois fins comme des cheveux. Pour passer dans les très petits vaisseaux appelés capillaires, les globules rouges doivent être suffisamment souples pour se déformer. Cette souplesse va être fournie par la consommation d’acides gras omégas-3 présents dans les huiles de colza, de lin, de caméline (seulement en assaisonnement) et les poissons gras (sardine, maquereau, hareng) crus ou cuits a minima : vapeur ou pochés à feu éteint – les oméga 3 étant détruits par la chaleur [2].
Ces huiles riches en oméga-3 ont également un effet anti-inflammatoire très intéressant pour réduire les risques d’orages cytokiniques associés aux formes graves de Covid-19. Il est ainsi conseillé d’adopter une alimentation anti-inflammatoire, riche en végétaux et pauvre en viande (qui contient du fer très inflammatoire). Les fritures et margarines riches en oméga-6 seront à limiter pour leur côté pro-inflammatoire. On pourra également introduire du thé vert, de l’huile d’olive, du curcuma, des fruits, des baies et légumes colorés (betteraves, carottes, tomates…) pour profiter de leur richesse en polyphénols puissamment anti-inflammatoires [2, 5, 6].
Les édulcorants et les traitements subis par les produits alimentaires industriels, dits ultra-transformés, ainsi que l’excès de consommation de produits carnés (à l’exception des femmes enceintes, enfants et ados en forte croissance et personnes carencées en fer), ont à l’inverse des effets inflammatoires et délétères sur la flore digestive qui participe à notre résistance à l’inflammation [2, 5, 6, 7].
En effet, dix fois plus nombreux que nos propres cellules, les micro-organismes composent notre flore intestinale (appelée également le microbiote), notre flore buccale, nasale, vaginale… [8] Nous vivons en symbiose avec ce monde microscopique : les bactéries amicales (commensales) produisant pour nous des vitamines (K, B12, PP) et des substances essentielles. Ces flores jouent un rôle important à la fois dans les défenses immunitaires et dans le contrôle de l’inflammation. Ce qui leur permet de nous renforcer est la consommation d’aliments riches en fibres comme les légumineuses et les céréales complètes, mieux sans gluten, les oméga 3, les polyphénols, le zinc…, ce qui favorise les bactéries pathogènes, inflammatoires sont les produits sucrés, salés, les aliments industriels et leurs édulcorants, l’excès de fer et de produits carnés.
Quant à la consommation de fruits et légumes crus, elle permet également d’apporter de la vitamine C qui joue de multiples rôles dans l’immunité et contribue à la lutte contre les virus [2, 4, 5, 6]. L’introduction dans notre alimentation de foie de morue (au rayon conserves de poisson), permet de fournir de la vitamine D également reconnue pour ses multiples actions bénéfiques sur le système immunitaire : spécialisation des globules blancs, production de peptides antibiotiques mais aussi anti-inflammatoires. Mais les quantités nécessaires de vitamine D ne peuvent être fournies que par des compléments à prescrire par le médecin.
Le sommeil
Une étude de Santé Publique France met en évidence une diminution inquiétante du temps de sommeil dans les civilisations connectées [9]. Pourtant, c’est pendant la nuit, lorsque nous sommes inactifs, que nous pouvons utiliser notre énergie pour les défenses anti-infectieuses et les fonctions de réparation. Ainsi, augmenter la durée et la qualité de son sommeil, en faisant un dîner léger, végétarien, en prenant un bain tiède ou en pratiquant des exercices de respiration avant le coucher (méditation pleine conscience [10], cohérence cardiaque [11], yoga, respiration profonde) permettra d’améliorer ses capacités de résistance au virus (en cas d’infection déclarée, ne pas culpabiliser et prendre le temps de dormir tout son soûl).
L’activité physique
L’activité physique régulière est aussi importante que l’alimentation pour améliorer son immunité. En effet, le sport, en contribuant au maintien de la masse musculaire, est capital pour se défendre contre les microbes, car les globules blancs ont besoin de glutamine, un acide aminé que l’on retrouve dans les protéines et dans nos muscles, pour assurer notre défense. En cas d’infection, les globules blancs se multiplient et la demande en glutamine augmente, le corps produit alors une cytokine (sorte d’hormone) qui va provoquer la dégradation des muscles afin d’en libérer la glutamine [2, 5]. Ainsi, avoir une activité physique régulière modérée permet de maintenir une masse musculaire minimale permettant d’assurer une source de glutamine capable de soutenir les globules blancs si nécessaire. C’est aussi le meilleur moyen de respirer profondément et de faire le plein d’oxygène.
De plus, il a été montré que la pratique d’une activité physique extérieure, et plus particulièrement dans la nature, non seulement diminuait le stress, mais en plus stimulait l’immunité [12]. Ainsi, les balades en forêt renforcent l’immunité, par la marche et par le lien avec la nature [13].
Le stress a des effets négatifs sur les défenses anti-infectieuses, mais aussi sur bon nombre de conditions comme les troubles du sommeil, le surpoids, l’hypertension et la plupart des perturbations mentales, anxiété, dépression… Des études spécifiques démontrent que les bains de forêt font baisser les médiateurs du stress : l’adrénaline dans les urines, le cortisol dans la salive, les scores d’anxiété et de dépression, l’hypertension.
La gestion du stress
Le stress nous rend encore plus vulnérable aux infections pour plusieurs raisons. Encore une fois, il est question d’énergie, car le stress consomme notre énergie qui n’est alors plus disponible pour nous défendre. D’autre part, le stress fait entrer du fer dans les cellules. Et le fer est un facteur de multiplication des virus et bactéries, ainsi qu’un élément pro-inflammatoire violent qui augmente l’intensité des réactions à l’infection.
La pratique d’exercices de respiration profondes, méditation pleine conscience [10] et cohérence cardiaque [11], les sorties dans la nature, la musique, le chant, la danse, le yoga, etc… en modulant le stress peuvent contribuer à améliorer notre immunité.
La place des compléments alimentaires
Certains nutriments essentiels pour résister au mieux aux attaques virales et à l’inflammation sont insuffisamment apportés par l’alimentation.
En tête la vitamine D qui, de plus, dépend en grande partie des rayons UVB du soleil, absents d’Octobre à Mars pour la produire dans la peau. Il est important, et encore plus l’hiver, de prendre des compléments. L’idéal est de faire faire un dosage par son médecin qui devrait en fonction du résultat prescrire des doses correctrices du déficit. Indépendamment de cette dose correctrice, une dose nutritionnelle qui tourne autour de 2000 UI par jour est à prendre (le soir au dîner avec des graisses, la vitamine D étant liposoluble). Le Conseil Supérieur de la Santé de Belgique a publié un avis recommandant cette complémentation [14].
Le zinc qui est indispensable à la production d’anticorps et à la multiplication des globules blancs est mal apporté par l’alimentation, mal absorbé par les seniors et les végétariens. De ce fait la prise d’un complément est aussi recommandable comme le dit aussi l’avis du Conseil Supérieur de la Santé [14].
D’autres compléments peuvent être utiles comme le magnésium pour optimiser l’énergie et réduire les stress dont on a pu observer la forte augmentation en cette période difficile, la vitamine C, la glutamine (carburant privilégié des globules blancs), les polyphénols…
Pour en savoir plus : www.lanutritherapie.fr/comment-resister-au-coronavirus-limmunonutrition-a-la-rescousse/
A Retenir
- La pratique quotidienne de respirations profondes améliorent l’oxygénation, l’énergie et réduisent le stress
- L’optimisation de son sommeil favorise le déroulement des opérations de défenses anti-infectieuses
- La consommation de fruits et légumes, de thé vert, d’aliments riches en oméga-3 associé à la réduction de produits industriels, de viande et de produits sucrés favorise la production d’anticorps et aide à lutter contre l’inflammation
- La pratique d’activités sportives et de relaxation est bénéfique pour notre immunité.
- Lorsqu’il s’avère que l’alimentation n’apporte pas les quantités optimales de vitamines comme la vitamine D, de minéraux comme le zinc ou de glutamine, la carburant principal des globules blancs, il y a une possibilité de recourir à des compléments alimentaires
- En résumé, il existe des outils qui nous rendent plus résistants aux attaques virales et à leurs conséquences inflammatoires, potentiellement dangereuses.
Références
[1] https://reinfocovid.fr/science/les-masques-co2-et-toxicite/
[2] JP Curtay, L’Immuno-nutrition, manuel familial de résistance aux infections, Anne Carrière, 2011, ISBN : 2-84337-580-0
[3] P.Van Vlodorp, V. Liesse, M.Castro, les erreurs qui vous empêchent de maigrir – comprendre les freins à l’amaigrissement, Alpen Editions, 2017, ISBN13 : 978-2-35934-475-2
[4] J.P. Curtay, R. Razafimbelo, Les aliments soigneurs, Le livre de poche, 2009, ISBN-13 : 978-2253085072
[5] https://www.vanvlodorp-nutrition.be/coronavirus/
[6] Nutrithérapie et immunité – comment booster votre système immunitaire ?, Edition UDNF absl, dec2020, ISBN : 978-2-9602512-1-0
[7] Régimes alimentaires, aliments ultra-transformés et risque de maladies intestnales inflammatoires dans la cohorte Nutrinet-Santé, https://etude-nutrinet-sante.fr/article/view/333-R%C3%A9gimes-alimentaires,-aliments-ultra-transform%C3%A9s-et-risque-de-maladies-intestinales-inflammatoires-dans-la-cohorte-NutriNet-Sant%C3%A9
[8] J.P. Curtay “Soyez le bon jardinier de votre flore intestinale, c’est vital”, Les dossiers de Santé&Nutrition, N°64, Janvier 2017 https://fr.scribd.com/document/456063076/DossierSanteNutrition-Soyez-le-bon-jardinier-de-votre-flore-intestinale-c-est-vital-SD-bG
[9] http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/8-9/pdf/2019_8-9.pdf
[10] Exercice de méditation pleine conscience : https://youtu.be/4ydIacTww90
[11] Exercice de cohérence cardiaque : https://youtu.be/Q0JP_TV6sgY
[13] Bum-Jin Park, Yuko Tsunetsugu, Tamami Kasetani, Hideki Hirano, Takahide Kagawa, Masahiko Sato, Yoshifumi Miyazaki. Physiological Effects of Shinrin-yoku (Taking in the Atmosphere of the Forest). Using Salivary Cortisol and Cerebral Activity as Indicators. Journal of Physiological Anthropology. 26 (2007) 2. 123-128 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2793346/pdf/12199_2009_Article_86.pdf
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