Hier, un bulletin de santé alarmant venait d’annoncer une étape irréversible au niveau des dommages cérébraux, en attendant la mort. Aujourd’hui, de nombreuses personnes, partout en Grèce, l’exhortaient de stopper son bras de fer in extremis.
Après 66 jours de grève de la faim, à peine conscient et sous la pression de ses proches — famille, médecins personnels et compagnons de lutte — Dimitris Koufontinas a finalement accepté sa réalimentation progressive. Son état est tellement grave qu’il peut encore mourir dans les prochains jours, malgré l’arrêt de sa grève de la faim. Il y a 8 jours, le prisonnier avait déjà cessé sa grève de la soif, après une première alerte grave, avec perte de connaissance.
Dimitris Koufontinas a donc décidé de ne pas faire ce plaisir à Mitsotakis et sa clique. Eux qui attendaient impatiemment sa mort en sont pour leurs frais : ils ont tout simplement été démasqués à la vue de tous, dans leur haine, leur soif de vengeance, leur cruauté sans limite et leur utilisation autocratique des outils à leur disposition pour pousser à bout le prisonnier qu’ils détestent le plus en Grèce. Ce n’est pas Koufontinas qui a perdu, mais bien Mitsotakis.
Aujourd’hui, dans toute la Grèce, de véritables marées humaines sont dans la rue contre le pouvoir. Dans les villes, les quartiers, les campagnes, l’insoumission et la colère gagnent du terrain. Et plus la police frappe fort, plus la rébellion devient puissante, comme à Nea Smyrni cette fois, et non plus seulement à, Exarcheia.
Mitsotakis a tout raté : il croyait mettre à genoux le mouvement social en lui piétinant son pré-carré, il n’a fait répandre la révolte dans tout Athènes et au-delà. Il croyait faire un exemple en réglant ses comptes avec un prisonnier poussé à bout, mais il n’a réussi qu’à se faire encore plus d’ennemis jurés sans pour autant parvenir à voir disparaître Dimitris Koufontinas.
Il croyait trouver des prétextes pour frapper lourdement Rouvikonas, mais le groupe anarchiste n’est pas tombé dans le panneau et, au lieu de franchir un degré sans précédent dans une riposte saignante, il a su au contraire garder son sang froid, animer et amplifier les rassemblements contre le pouvoir, au point d’être plus populaire que jamais.
Idem sur le plan électoral : Mitsotakis croyait ruiner la réputation de son concurrent Tsipras en le désignant comme le soutien notoire d’un terroriste, mais il a au contraire ressuscité une gauche chancelante. Mitsotakis s’est planté à tous les niveaux. Ce soir, il est le grand perdant de cette séquence qui a commencé début janvier et qui est loin de se terminer.
Dimitris Koufontinas n’a pas manqué de transmettre une déclaration pour remercier tous ses soutiens, depuis l’unité de soins intensifs de l’hôpital de Lamia.
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DÉCLARATION DE DIMITRIS KOUFONTINAS :
« La solidarité est la condition vitale qui nous unit dans les luttes. Je remercie les amis et camarades qui se sont montrés solidaires. Je remercie tous les progressistes pour leur soutien, qui n’était pas un soutien à une seule personne, mais un moment de lutte contre un pouvoir inhumain.
Cette solidarité et ce soutien puissant ont montré qu’il existe des forces sociales vivantes qui résistent à l’arbitraire, à la violence et à l’autoritarisme. C’est un nouvel espoir.
La famille dirigeante a montré à quel point elle est impitoyable, en faisant n’importe quoi avec les lois et la Constitution, notamment dans l’administration de la Justice. Elle est démasquée aux yeux de tous. Elle est jugé par les gens qui descendent dans la rue. Ce qui se passe actuellement dans la rue est bien plus important que ce pourquoi tout a commencé.
Face à la puissance de ces luttes, je déclare qu’avec mon cœur et mon esprit, je désire être là aussi, parmi vous« .
Dimitris Koufontinas, 14 mars 2021
(via son avocate Ioanna Kurtovic)
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Je dois ajouter à ce communiqué du prisonnier, les remerciements de mes camarades et compagnons à destination de toutes celles et ceux qui, dans le monde entier, ont soutenu cette lutte. Une lutte qui, comme vous l’avez bien compris, dépassait largement celle d’un seul homme et le débat sur ses choix passés. Merci de votre solidarité, de vos actions, de vos rassemblements, de vos graffitis, de vos messages, de vos photos.
Une pensée pour George Ibrahim Abdallah, en France, qui s’est joint le temps d’une journée à la grève de la faim de Koufontinas, ainsi qu’à Pablo Hasel à Barcelone, comme à tous nos autres compagnons de luttes et d’utopies enfermés entre quatre murs, quelles que soient nos différences de façons d’agir.
Un jour viendra où cette société absurde ne sera qu’un triste souvenir, au détour d’un musée d’histoire des luttes sociales.
Yannis Youlountas
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