Toulouse: Marche de Nuit Non-Mixte organisée par Toutes En Gréve

Lors de la Marche de Nuit Non-Mixte organisée par Toutes En Gréve en fin d’après-midi, environ 300 femmes ont été nassées avant même 18h. C’est une quarantaine de femmes qui ont été contrôlées et amenées au gymnase du commissariat central. Sur ce lieu des contrôles d’identité ont été effectués et au passage quelques propos homophobes comme peuvent en témoigner certaines.
C’est aux alentours de 19h que toutes sont libérées. Cette arrestation massive et intimidante ne fait que marquer notre détermination à amplifier la lutte pour les droits de la femme.

Toulouse. Le préfet interdit un rassemblement féministe qui prévoyait « une marche de nuit non-mixte »

A Toulouse, une marche de nuit non mixte, organisée par le collectif « Toutes en grève 31 », vendredi 5 mars 2021, a été interdite par le préfet de la Haute-Garonne, Étienne Guyot.

Le collectif
Le collectif « Toutes en grève » comptait organiser « une marche de nuit non-mixite’, vendredi 5 mars 2021. Mais le rassemblement a été interdit par le préfet de la Haute-Garonne. (©Toutes en grève 31 / facebook (Illustration))

Le collectif féministe « Toutes en grève 31 » prévoyait d’organiser une « marche de nuit non mixte » dans les rues de Toulouse, vendredi 5 mars 2021, au départ d’Esquirol.

Une manifestation malgré le couvre-feu

« Malgré le couvre-feu, nous proposons de nous retrouver cette année encore pour manifester de nuit dans les rues de Toulouse. Nous pensons qu’il est important de nous réapproprier collectivement l’espace public après 18h, parce que le couvre-feu qui nous est imposé pèse chaque jour sur nos vies« , explique le collectif sur les réseaux sociaux.

« Après 18h, les violences ne sont pas mises en pause. Après 18h, on rentre du travail et on en commence un autre : il faut s’occuper des enfants, du repas, du ménage. Après 18h, on sort de cours et on s’enferme parfois dans des familles violentes, lesbophobes ou transphobes. Après 18h, on est seule avec nous-même, nos angoisses et le poids des violences et de l’exploitation que nous subissons tous les jours. Après 18h, on commence à ne plus se souvenir de la vie d’avant », ajoute Toutes en Grève 31, qui appelle donc à « reprendre la rue ».

« Nous voulons qu’avant comme après 18h, l’espace public soit débarrassé de toute marque de privatisation par le marketing capitaliste et ne soit plus le territoire de prédation du machisme, et qu’il appartienne à tous, qu’il soit un lieu de créations, de solidarités, d’entraide et de vie collective ! », souligne encore le collectif.

La manifestation interdite par le préfet

Mais cette marche de nuit « en non mixité » (et donc interdite aux hommes, ndlr) , qui n’avait pas été déclarée en préfecture, a été interdite par le préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie, Étienne Guyot.

Le préfet explique avoir pris cette décision « compte-tenu de l’absence de déclaration ne permettant pas de garantir le respect des consignes sanitaires (…) alors que le taux d’incidence départemental est en nette progression (taux d’incidence de 230,6 pour 100 000 habitants en Haute-Garonne et 228,8 pour la commune de Toulouse) » mais aussi en raison « des troubles à l’ordre public » survenus lors de manifestations antérieures  « qui pourraient se reproduire lors du rassemblement du vendredi 5 mars 2021 à Toulouse, à partir de 17h30 à la place Esquirol et se prolonger ensuite dans l’hyper centre-ville de Toulouse ».

Le préfet Étienne Guyot pointe également du doigt « la volonté de ne pas respecter le couvre-feu mis en place au niveau national à partir de 18h00 (…), y compris en ayant recours à des actions violentes ».

Les manifestants s’exposent à 135 euros d’amende

« Le rassemblement est donc interdit et « toute manifestation ou rassemblement occasionnant des troubles à l’ordre public donnera lieu à une dispersion immédiate par les forces de l’ordre et à l’interpellation des éventuels auteurs d’actes de violence », prévient encore la préfecture, qui ajoute :

« Toute personne participant à ces manifestations s’exposera à une contravention de 4e classe, soit 135 € d’amende. Les organisateurs s’exposeront à six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende ».

 

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