Dans toute la France, des milliers de personnes ont marché pour la première manifestation du 1er mai depuis le début de l’épidémie. Ils ont fait face à une stratégie de la tension qui à Lyon, Nantes ou Paris a conduit à une violente répression contre les cortèges.
samedi 1er mai
Des milliers de manifestants en France
Après un 1er mai 2020 sans mobilisation, mais pas sans répression, pour cause d’épidémie, des milliers de personnes ont repris la rue aujourd’hui dans le cadre de la journée internationale des travailleuses et travailleurs. Pour l’occasion, des milliers de manifestants ont défilé dans toute la France dans un contexte de crise sanitaire persistante redoublée d’attaques contre les acquis du monde du travail, à l’image de la violente réforme de l‘assurance-chômage.
Dès le matin, des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes de France. A Toulouse, Marseille, Lille ou Bordeaux plusieurs milliers de manifestants ont défilé malgré la pluie. Aux côtés des cortèges syndicaux, les travailleurs de la culture étaient représentés, et porteurs d’un message clair contre la réforme de l‘assurance-chômage.
A Paris, on a pu retrouver dans la manifestation différents cortèges de travailleurs sans-papiers, en première ligne pendant l’épidémie, mais également les grévistes de l’Infrapôle Paris Nord, les travailleurs de l’énergie, en lutte contre le Plan Hercule de privatisation d’EDF, les travailleuses de l’hôtellerie ou encore ceux de la RATP. L’Éducation nationale était également dans la rue, à quelques jours de la rentrée du secondaire, sans protocole sanitaire à la hauteur comme l’a dénoncé Marion, prof dans le 93.
Une importante répression pour le 1er mai
Dans de nombreuses villes, c’est la répression qui a cependant prédominé et fait la une. Pour ce 1er mai, dans la continuité des dernières manifestations contre la loi sécurité globale, le gouvernement avait choisi de maintenir une stratégie offensive contre les manifestants, encadrant de façon serrée les cortèges et réprimant durement à la moindre occasion.
A Lyon, la manifestation a ainsi été marquée par des assauts répétés de la police. A l’issue d’une violente charge sans sommation, une banderole de tête a notamment été arrachée. Jusqu’à Place Bellecour, le cortège a ainsi fait face à plusieurs charges. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre d’ailleurs une manifestante frappée à terre par des policiers.
A Nantes, plus de 6.000 personnes ont manifesté. La manifestation a été noyée sous les gaz et des canons à eau ont été utilisés contre les manifestants.
Enfin, à Paris où la tête de cortège occupait une grande partie de la manifestation, la stratégie policière a été particulièrement agressive. Rapidement, la tête de cortège a été coupée en deux par les lignes de CRS, chargeant les manifestants à plusieurs reprises, gazant et matraquant. La tête du cortège syndical a également été chargée et gazée par les forces de répression.
Cette stratégie de la part des policiers a été à l’origine de tensions et de heurts entre manifestants, donnant lieu à des scènes inacceptables ou des manifestants appartenant au black bloc s’en sont pris très violemment à des membres du service d’ordre de la CGT et de la CGT, notamment à coups de bouteille en verre. Des violences inacceptables et injustifiables.
Refusons les divisions, construisons un plan de bataille face à Macron
Si ce 1er mai aura permis à des milliers de manifestants de reprendre la rue, il manque encore cruellement de perspectives face à un gouvernement déterminé à briser nos luttes par la répression. Alors que Macron continue sa gestion catastrophique de la crise sanitaire, la passivité des directions syndicales fait le lit de la démoralisation et des stratégies minoritaires, incapables de construire un rapport de forces.
Alors que la colère est profonde dans le pays, il est possible de construire un grand mouvement pour refuser de payer la crise, faire retirer les réformes anti-sociales et sécuritaires de Macron, et renverser l’atmosphère réactionnaire entretenue par les partis de gouvernement en prévision de 2022. Mais cela implique une véritable stratégie, qui doit se nourrir des expériences les plus progressistes de la lutte de classe et rompre avec le dialogue social et la conciliation qui prévaut aujourd’hui dans le mouvement ouvrier.
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