COVID-19 : il faut relativiser l’impact létal de l’épidémie !
Trois aspects combinés, deux médicaux, l’autre psychologique, rendent difficile l’analyse sereine des données collectées et publiées par Santé Publique France chaque soir et chaque jeudi soir pour des synthèses hebdomadaires.
D’une part la létalité de cette maladie (rapport du nombre de décès au nombre de contaminés) pour est quasi nulle pour les jeunes (moins de 0,002%), très faible pour la tranche d’âge 15-44 ans (vers 0,02%), encore faible pour les 45-64 ans (0,3% à 0,45%) puis croît fortement avec l’âge, et jusqu’à plus de 10% au-delà de 75 ans.
En sus de l’âge la présence préalable d’une dizaine de pathologies graves, dont l’obésité, augmente fortement les risques de décès pour les patients touchés par la COVID. Hélas les données de ces pathologies par âge ne sont guère disponibles.
Vu cette non-linéarité de la létalité avec l’âge et la complexité liée aux comorbidités, les détails par classe d’âge du nombre de tests et de cas positifs (leur rapport étant le taux de positivité) sont nécessaires pour interpréter l’évolution de l’incidence globale (le nombre de cas positifs repérés en 7 jours pour 100 000 habitants).
Or cette répartition du nombre de tests par classe d’âge, et en pratique les taux de dépistage (nombre de personnes testés pour 1 million de personnes d’une classe d’âge) sont sous la forte influence de facteurs psychologiques amplifiés par la communication médiatique et politique, souvent simplificatrice.
Ainsi on a constaté qu’avant les vacances de Noël puis celles de Pâques il y eut une très forte augmentation du nombre de tests, notamment des enfants et des moins de 45 ans. Cela augmentant forcément le nombre de cas, mais pas proportionnellement ; dès lors la communication médiatique immédiate sur cette augmentation a renforcé la ruée vers les tests, d’où des pointes atteignant 700 000 tests par jour, tandis que le taux de positivité baissait. Peu après, autour de fin mars, le taux d’incidence national a atteint 400, expliqué surtout par les tranches d’âge 15-44 ans et 45-65 ans, les gens qui bougent beaucoup, et dans les départements les plus densément peuplés.
Les progrès des vaccinations des personnes âgées ayant peu à peu réduit les hospitalisations et mises en soins intensifs de ces tranches d’âge vaccinables, la place fut laissée pour un certain rajeunissement des entrées en soins intensifs. Les capacités en matériel et soignants sont la contrainte majeure du système hospitalier mais, dans le cadre actuel analysé récemment par la Cour des Comptes, remplir ces lits est hélas le moyen principal pour limiter les déficits de gestion, tant que le personnel spécialisé ne flanche pas. Depuis mi-janvier 2021, la hausse du nombre de lits de soins intensifs occupés fut constante mais lente, maîtrisée jusqu’à la capacité gérable d’environ 6000, sans les accélérations subies en mars et octobre 2020.
Si on calcule les létalités sur cette période de crise des semaines S11 à S16 (18 mars à 25 avril 2021), on constate qu’elles furent un peu inférieures à celles de la période « calme » des semaines S1 à S10 (début janvier à mi-mars). Surtout parce qu’on a fait beaucoup plus de tests, et qu’une partie de la population la plus vulnérable est désormais vaccinée. Elles restent négligeables pour les jeunes et les 15-44 ans, classes d’âge où il apparait d’autres pathologies coresponsables des rares décès survenant avec COVID pour ces âges.
On peut se demander pourquoi on a tant contraint les écoles et les universités, et tous les actifs de moins de 45 ans, alors qu’il suffisait de très bien protéger les personnes âgées et celles déjà malades, tout en traitant et isolant les patients dès l’identification de symptômes et/ou d’un test positif.
Bernard CORNUT bernardcornut@orange.fr le 6 mai 2021 (v. corrigée pour 45-64 ans)
Il faut s inquiéter d une augmentation significative des cas de pourrissement de la moelle épinière chez les personnes ayant reçu une seconde dose d astrazeneca. Ou même de Pfizer.