Une participation très faible, comme au premier tour, et une carte de France métropolitaine rose et bleue, comme en 2015. Les Républicains et le Parti socialiste ont conservé toutes les régions qu’ils dirigeaient, dimanche 27 juin, à l’issue d’un scrutin sans grande surprise.
Un second tour très semblable au premier. Malgré un infime sursaut de la participation, dimanche 27 juin, le second tour des élections régionales et départementales a été marqué par un très fort taux d’abstention (65,7%, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions). Comme la semaine précédente, le scrutin a été marqué par des déceptions pour le Rassemblement national et la majorité présidentielle, qui ne parviennent pas à se hisser en tête dans une région. Les Républicains et affiliés, première force politique au niveau national lors du premier tour, ont conservé toutes leurs régions de France métropolitaine, tout comme le Parti socialiste et ses alliés. Voici ce qu’il faut retenir du second tour du scrutin.
Le chiffre : 65,7% d’abstention
Un infime sursaut de participation. L’abstention n’a reculé que d’un point entre le premier et le second tour des élections régionales et départementales. Elle s’établit à 65,7% ce dimanche, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Au premier tour, ce chiffre était de 66,7%, un record pour une élection en France. « L’abstention reste à un niveau très élevé [au second tour], analyse Mathieu Gallard, directeur de recherches chez Ipsos, interrogé par franceinfo. On recule de seulement un point et c’est relativement rare car l’abstention diminuait nettement entre les deux tours lors des précédentes élections. »
Comme lors du premier tour, c’est dans le Grand Est que les électeurs ont le plus boudé les urnes avec 70% d’abstention, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria. Ce chiffre a en revanche reculé en Provence-Alpes-Côte d’Azur (moins 4 points) et en Bourgogne-Franche-Comté (moins 2,2 points).
Le fait marquant : tous les présidents sortants de l’Hexagone gardent leur région
C’est un cas de figure rarissime : tous les présidents sortants de France métropolitaine sont arrivés en tête du second tour des élections régionales. Parmi les résultats scrutés, les succès de trois ténors de la droite, candidats déclarés ou potentiels pour la présidentielle de 2022 : Valérie Pécresse, qui conserve l’Ile-de-France avec 45,1% des voix, Laurent Wauquiez, qui arrive en tête en Auvergne-Rhône-Alpes, et Xavier Bertrand, qui s’impose dans les Hauts-de-France.
Malgré l’éclatement de la coalition nationaliste dont il faisait partie lors de la dernière élection territoriale sur l’île, le président sortant autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, est arrivé en tête du second tour avec 39,7% des suffrages exprimés, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions.
La carte : bleue et rose, comme en 2015
La nouvelle carte des régions de l’Hexagone ne comporte aucun changement majeur par rapport à celle de 2015. A l’époque, la droite avait obtenu sept régions à l’issue du second tour : l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand-Est, les Hauts-de-France, l’Ile-de-France, la Normandie, la région Paca et les Pays de la Loire. Elle conserve toutes ces régions à l’issue du scrutin de dimanche, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions.
De son côté, la gauche s’impose en Bretagne, en Bourgogne-Franche-Comté, en Centre-Val-de-Loire, en Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’en Occitanie. Les nationalistes conservent par ailleurs la Corse, comme en 2015.
L’échec : pas de région pour le RN
Le parti de Marine Le Pen ne parvient toujours pas à briser le plafond de verre des régionales. Malgré des résultats décevants au premier tour, le Rassemblement national était tout de même arrivé premier en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le 20 juin. Mais Thierry Mariani (42,3%) a finalement largement perdu son duel face au président sortant Les Républicains de la région, Renaud Muselier (57,7%). « C’est un effondrement pour le [Rassemblement] national », a estimé le président du parti LR, Christian Jacob, sur France 2.
Plutôt que de reconnaître un échec de son parti, le vice-président du RN Jordan Bardella a évoqué « l’échec de la démocratie française », en référence au taux d’abstention. Marine Le Pen a dressé un constat similaire, évoquant une « désaffection civique historique » qui constitue, selon elle, « un signal majeur lancé à toute la classe politique et même à toute la société ».
Le gros score : la victoire la plus franche pour Carole Delga
Elle a écrasé ses adversaires. La présidente sortante socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, peut se targuer d’avoir obtenu l’un des meilleurs scores du second tour : elle a raflé 57,8% des suffrages exprimés, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. « Ce résultat m’honore et m’oblige. J’en mesure la portée et la puissance », a-t-elle déclaré lors d’une prise de parole très solennelle.
Trois candidats de droite peuvent aussi se targuer de beaux scores. Les présidents sortants Xavier Bertrand (ex-Les Républicains) et Laurent Wauquiez (Les Républicains) se sont imposés respectivement avec 53% des voix dans les Hauts-de-France et 55,3% en Auvergne-Rhône-Alpes. Alors qu’il était devancé par le Rassemblement national au premier tour dans la région Paca, Renaud Muselier (Les Républicains) est arrivé en tête d’un duel serré contre le candidat du RN, Thierry Mariani (57,7% contre 42,3%, respectivement).
La citation : des « déceptions » pour LREM
« C’est une mauvaise soirée et des résultats qui ne sont pas bons pour la majorité. C’est évident qu’il y a des déceptions. »
Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche
sur France 2
Si le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a revendiqué sa victoire aux élections départementales dans le canton de Tourcoing (Nord), aucun candidat de la majorité présidentielle n’a réussi à remporter de région. « Il y a un constat qui est très simple : quand on est pas implantés dans des élections locales, c’est très difficile d’y figurer », a reconnu le délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini, sur le plateau de France 2. Il a également estimé que le taux d’abstention lors de ce scrutin constituait une « claque pour la démocratie, répétée ». « Il faudra se poser des questions en profondeur », a-t-il insisté.
La suite : pas de remaniement
Malgré l’échec de la majorité présidentielle lors des régionales, il ne devrait pas y avoir de bouleversement au sein du gouvernement. « Il n’y aura pas de remaniement ! Juste des ajustements, assure une source proche de l’exécutif à France 2. [Il n’y a] aucun enseignement national à tirer de cette élection et on est déjà aux côtés des Français sur les deux priorités : sanitaire et économique. »
Ce n’est pas l’avis de 32% des Français, qui souhaitent qu’Emmanuel Macron « procède à un remaniement » dans les semaines qui viennent, selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Cette enquête d’opinion a été réalisée les 25 et 26 juin auprès de 1 499 personnes et publiée dimanche 27 juin.
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