[ad_1] 2021-08-11 08:00:00 Source
En ces temps complexes, le groupe Graine d’Anar de Lyon, membre de la Fédération Anarchiste, s’interroge sur les notions de liberté, de licence et du pourquoi la vaccination est un outil émancipateur.
Le 09 août 2021
À l’heure où l’extrême droite, les mouvements antivax et des manifestants brandissent le mot « liberté » pour justifier leurs positions, il peut être utile de revenir sur le sens de ce mot.
La vaccination n’est pas « récente », elle est issue de la Science et le fruit de recherches menées depuis longtemps. La Science n’est jamais figée, elle est elle-même le fruit de l’avancement du consensus le plus récent.
Quant à l’ARN Messager, il ne date pas d’hier non plus. Découvert en 1961, son utilisation ne date pas du Covid.
Si les humains peuvent être corrompus, le consensus scientifique tend à éviter l’instrumentalisation de la science, en s’appuyant sur des démonstrations reproductibles. Pour nous anarchistes, la Science doit être utilisée pour aller vers le progrès, ce qui est inhérent au fait de penser collectivement son utilisation.
Il est intéressant d’observer que beaucoup de scientifiques n’ont souvent peu à faire des frontières, de la propriété, et partagent ainsi leurs recherches, leurs découvertes. Puis, arrivent les intérêts privés des entreprises…
Dans notre monde, le système capitaliste s’empare des progrès scientifiques (techniques, technologiques, etc.) pour les mettre au profit de quelques uns seulement, c’est un de ses principes. Le capitalisme c’est la spoliation !
C‘est dans ce sens que liberté et Sciences devraient être liées : la notion de liberté recouvre dans son sens initial une condition identique pour toutes et tous.
Cette notion implique donc de se poser la question de l’organisation de la société pour que liberté ne devienne pas licence.
Si être libre, signifiait vivre sans prendre l’autre en compte, il faudrait avoir le plus de pouvoir possible pour l’être. En ce sens, seuls ceux qui dirigent les autres seraient libres car eux seuls n’auraient à obéir à personne.
Plus personne ne serait alors vraiment libre.
Cette approche au mépris des autres, que l’on appelle la « licence« , est une absence de liberté. Le terme « licence » est justement le résultat d’une société où règne le pouvoir : le « je fais ce que je veux sans me soucier des autres » tiens donc de la licence et non de la liberté.
L’anarchisme est attaché à la liberté et non à la licence
La liberté s’entend comme un équilibre social prenant en compte l’ensemble du vivant. L’individualité y est autant considérée que la collectivité, car nous devons distinguer individualité et individualisme. Lorsque la première se conjugue avec la collectivité, le second ne fonctionne que par le rejet de celle-ci. D’ailleurs, l’individualisme est fondamental pour le système capitaliste et ses pouvoirs, politiques comme patronaux.
Pour le capitalisme, c’est autant de jouissance consumériste égoïste à combler « quoi qu’il en coute » humainement, économiquement, écologiquement. Pour les deux autres, c’est autant d’individus qui ne jouent pas collectif, et donc autant que le patronat peut broyer et l’État placer sous sa coupe autoritaire.
La licence entraîne donc bien la perte de la liberté de toutes et tous car elle se construit en nous opposant.
Le climat de méfiance actuel amène de la confusion et l’attitude des gouvernants n’y est pas étrangère. Les tendances conspirationnistes qui en émanent font le jeu des gouvernements puisqu’elles vont dans le sens de la licence et donc du chacun pour soi, du pouvoir.
Parler de liberté pour justifier sa position antivaccin est donc paradoxal. En effet, se pose la question de la liberté de l’autre de ne pas être contaminé, de vouloir que l’épidémie régresse et avec elle les mesures de restriction.
Il est, selon nous, trop facile de prôner une « liberté » (qui n’est qu’une licence) de ne pas se faire vacciner, de ne pas agir, en ayant l’impression de ne pas prendre de risque pour soi ou pour les autres. Ce non-choix en est pourtant un : celui de ne pas prendre en compte les avancées scientifiques concernant la santé publique, de ne pas prendre en considération les autres et donc de faire prendre des risques aux autres et accessoirement à soi. Prendre le risque aussi de ne pas aller dans le sens de la régression du virus et donc de voir nos libertés niées durablement.
La création du Pass sanitaire, dernier né des bâtons de l’État, reflète notre incapacité à nous organiser de façon collective, solidaire et matérialiste, même en période de crise. Il est urgent de prendre nos responsabilités en évitant que celles-ci nous soient imposées. Cela ouvre la voie à d’autres dérives autoritaires. Car sans prise de responsabilité, la place est occupée par l’Etat, autoritaire par nature. C’est aussi le retour aux croyances et à toutes leurs dérives : pensée magique, recherche d’un coupable, eugénisme, dérives anti progressistes, anti-sciences…
Nous ne sommes pas anarchistes parce que nous aimerions le chaos. Nous sommes anarchistes parce que pour nous l’émancipation est au cœur de tout. Il est inadmissible que seuls les plus riches puissent se soigner, avoir accès aux vaccins, au savoir scientifique et puissent retrouver une « vie normale ». Cette vision, libertarienne, proche du darwinisme social, est notre ennemie.
La licence dont nous parlons est donc, dans cette épidémie, celle de pouvoir s’offrir sa vie au détriment de celle des autres.
Nous prônons la bonne vie pour tous et toutes.
Mort au Covid et au capitalisme, ce système injuste qui opprime et détruit.
Abolissons maintenant, partout et pour toujours cette vision égoïste du monde. Accès aux vaccins pour toutes et tous !
Levée des brevets et réappropriation des moyens de production !
Nos luttes, nos idéaux, ne sauraient se limiter à des frontières ou autres outils pour nous diviser.
Vive l’Anarchie !
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