Covid-19 : les agents des bibliothèques de Grenoble en grève contre un pass sanitaire « antisocial »
L’appel à la grève a pris effet mardi 24 août, pour « une durée illlimitée ». Les salariés des bibliothèques de Grenoble entendent dénoncer le pass sanitaire obligatoire depuis le 9 août dernier comme dans tous les établissements culturels.
Ils s’alarment des « fortes tensions » qui se développent avec les usagers à l’entrée des bâtiments. « Cette mesure met en danger les bibliothécaires, qui ont déjà subi des crachats. On les a traités de nazis, de collabos, c’est très violent. On a déjà deux agents qui sont allés consulter la psychologue du travail« , s’inquiète Philippe Rodriguez, représentant de l’Intersyndicale.
Dans leur communiqué de préavis, ils dénoncent « un pass sanitaire antisocial, qui amplifie la fracture numérique, en complète contradiction avec les missions de la lecture publique », mais tiennent à être clairs : « nous précisons que notre action ne concerne que l’accès à nos établissements et n’est nullement une prise de position concernant la vaccination. »
« La mission de trop »
« Après plus d’une année de crise sanitaire à adapter nos pratiques aux nouvelles contraintes imposées aux professionnels, le contrôle du pass est la mission de trop », écrivent les syndicats. Ils interpellent par ailleurs la ville de Grenoble en ces termes : « les agents des bibliothèques de Grenoble se sont opposés à effectuer ces contrôles. Notre employeur, M. Eric Piolle, clame quasi quotidiennement dans la presse son opposition au pass et signe des pétitions, dans le même temps les agents recevaient des lettres de menace de sanctions s’ils continuaient à ne pas effectuer les contrôles, 72 heures à peine après la mise en place. Ceci est proprement inacceptable ! »
Les grévistes réclament « le retrait des menaces de sanction, le maintien d’une jauge à 49 personnes, et des mesures de protection des agents face aux agressions ».
Le nombre de grévistes, dans les onze établissements de Grenoble, ne sont pas encore connus. La ville a pour sa part déclaré « comprendre les agents concernés« , mais tient à rappeller que « cette mesure relève de la responsabilité du gouvernement ».
Dans un courrier adressé en fin d’après-midi à l’intersyndicale, Pierre Meyriaux, adjoint au maire de Grenoble explique « avoir pris connaissance des revendications du mouvement » et répond que « c’est la loi du 5 août 2021 et le décret du 7 août 2021 qui ont supprimé la jauge des 49 visiteurs, que le contrôle du passe sanitaire est obligatoire dès le premier visiteur et que la Ville de Grenoble se doit de respecter en l’état actuel du texte. »
Et il ajoute « La Ville ne peut donc donner suite à votre demande, mais, comme nous l’avons exprimé lors de nos précédentes rencontres, elle se mobilise sur le plan national pour interpeller les ministères de la santé et de la culture sur les difficultés d’application du texte, en particulier s’agissant des bibliothèques, comme le montrent la lettre du maire au ministre de la Santé du 13 aout 2021 « .
Pierre Meyriaux précise enfin qu’une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine entre les représentants de France urbaine et
le ministère. « La Ville vous tiendra informés des réponses qui seraient apportées dans ce cadre ».
(sauf que le maire de Grenoble dans une lettre adressée aux syndicats des bibliothèques a écrit ceci (relevé dans ROUGE et Vert) :
le 9 septembre le maire transmet une lettre aux organisations syndicales pour leur rappeler les règles qui s’imposent aux agents des bibliothèques et au maire d’une commune, en voici des extraits :
«… je ne me « décharge » en aucun cas sur les agents des bibliothèques qui suivent votre mouvement de l’opposition au passe sanitaire. Bien au contraire, accepter que les agents des bibliothèques n’appliquent pas le contrôle du passe sanitaire serait leur demander de s’opposer à une loi de la République, votée par le Parlement et validée par le Conseil constitutionnel. C’est bien cette situation qui les mettrait dans une situation de mélange des genres entre leur liberté politique de citoyen-nes et leur engagement de fonctionnaires dont le statut prévoit, dans un but de protection des services publics comme des agents, une obligation de neutralité et de continuité du service public.
Ma responsabilité, implique le respect des lois républicaines, à l’instar de l’obligation qui revient à tout fonctionnaire. Je tiens à souligner que depuis le début de la crise sanitaire, si j’ai régulièrement critiqué l’incohérence des mesures du gouvernement ou sa méthode, je n’ai jamais appelé à la non application de la loi ou des décrets. J’agis en mobilisant le réseau des grandes villes de France, en sollicitant le Gouvernement, la Préfecture… »
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