LOYER, ASSURANCES, ABONNEMENTS… LES DÉPENSES CONTRAINTES DES FRANÇAIS FONT UN BOND

J. Br. avec AFP

Les dépenses liées au logement sont de loin le premier poste parmi les dépenses pré-engagées. – Fotolia

Selon une étude de France Stratégie, les dépenses « pré-engagées » sont passées entre 2001 et 2017 de 27% à 32% des dépenses totales des ménages en France.

Les dépenses « pré-engagées » – loyers, remboursements d’emprunt, abonnements, assurances… – sont passées entre 2001 et 2017 de 27% à 32% des dépenses totales des ménages en France, selon une étude publiée mardi par France Stratégie. Cette augmentation est une explication du « net décrochage entre pouvoir d’achat perçu et pouvoir d’achat mesuré« , selon cet organisme rattaché à Matignon.

« Les dépenses pré-engagées des ménages correspondent à des dépenses engagées par contrats, difficilement négociables et faisant le plus souvent l’objet de débit automatique », explique France Stratégie. La hausse de la part des dépenses qui ne sont pas arbitrables est bien plus forte pour les ménages pauvres, de 31% à 41% sur la période, que pour les ménages aisés, pour lesquels elles sont passées de 25% à 28%.

L’étude divise la population en quatre catégories de revenus, les pauvres ayant un revenu médian de 819 euros par unité de consommation (une personne dans le cas d’un célibataire, 1,5 personne pour les couples sans enfant), 1.291 euros pour les foyers « modestes non pauvres », 1.843 euros pour les classes moyennes et 2.832 euros pour les ménages aisés.

Logement en tête

Pour les pauvres, soit 13,5% des ménages, le revenu « arbitrable » médian, à savoir ce qui reste une fois enlevé toutes les dépenses fixes, n’est que de 343 euros en 2017, contre 770 euros pour les « modestes », 1.283 euros pour les classes moyennes et 2.179 euros pour les classes aisées.

« Les inégalités en termes de revenu arbitrable, c’est-à-dire en termes de budget disponible après paiement des dépenses pré-engagées, sont presque deux fois plus fortes que les inégalités en termes de niveau de vie », relève l’étude.

La part des dépenses pré-engagées culmine à 45% pour les familles pauvres monoparentales, et elle est la plus faible pour les couples sans enfant des ménages aisés, à 23%.

Les dépenses liées au logement (loyer, charges, remboursement d’emprunt) sont de loin le premier poste parmi les dépenses pré-engagées, à près de 70% du total, précise France Stratégie, un organisme dépendant de Matignon. Ces dépenses sont donc particulièrement élevées là où l’immobilier est cher, à sa savoir « en région parisienne et au centre des agglomérations ».

Enfin, la part des dépenses pré-engagées est la plus élevée pour les trentenaires, à 35% en moyenne du total des dépenses, et la plus faible à 28% pour les 60 – 74 ans, avant de remonter à 31% pour les plus de 75 ans, notamment sous l’effet de l’alourdissement de la facture des assurances complémentaires de santé.

J. Br. avec AFP
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