Tribune : « A-t-on encore le droit d’exercer son esprit critique en France? »
30/08/2021
Dans une tribune exclusive publiée par QG, plus de 2.000 chercheurs, universitaires, soignants, juristes, artistes et enseignants, dénoncent la censure inédite opérée autant par les médias que par les GAFAS au sujet de tout ce qui contredit le discours officiel sur le Covid. Chasse aux sorcières, règlements de compte, rien n’est épargné aux personnes qui contestent le bien-fondé du pass sanitaire, et réclament simplement plus de transparence concernant le processus vaccinal, ainsi qu’un débat contradictoire sur la stratégie sanitaire nationale
Aucun d’entre nous n’aurait cru possible ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux depuis un an et demi. Non pas qu’une nouvelle épidémie vienne mettre à l’épreuve nos systèmes immunitaires individuels et nos structures collectives de santé. Cela, c’était prévisible. Mais que la gestion de cette épidémie vienne mettre en péril des valeurs démocratiques, des libertés et des droits humains acquis de haute lutte depuis la Révolution française, cela, c’était impensable. Et pourtant.
Liberté d’aller et venir, liberté d’expression, liberté de commerce, liberté syndicale, droit au travail, égalité des droits de tous les citoyens, non-discrimination dans l’accès aux biens, lieux et services de la société (dont l’accès aux soins et l’accès à l’éducation), confidentialité des données de santé… la liste est longue, très longue.
Les états d’urgence s’empilent les uns sur les autres. Le Parlement est traité comme une simple chambre d’enregistrement. Le Président de la République gère seul la situation avec un « Conseil de défense sanitaire » dont aucun compte rendu de réunions n’est consultable. Les médias de toutes tendances ne laissent quasiment aucune place au débat contradictoire et ils répercutent la communication gouvernementale sans distance. Les réseaux sociaux ne sont plus du tout le support de la liberté d’expression qu’ils vantaient à leurs débuts. Google (propriétaire de YouTube) et Facebook ne se contentent plus d’orienter nos pensées à l’aide d’algorithmes. Avec d’autres (Twitter, Linkedin, etc.), ils opèrent désormais une censure massive de tout ce qui contredit le discours officiel sur le Covid.
Dans un tel contexte, certains se croient tout permis. Les influenceurs se déchainent, les attaques ad hominem pleuvent, les règlements de compte s’étalent. On voudrait non seulement discréditer à coups d’amalgames infantiles (complotistes ! complices de l’extrême droite !), mais aussi radier, démissionner, évincer, en un mot faire taire. Beaucoup de celles et ceux qui – de par leurs emplois – constituent les élites se taisent, souvent par peur d’être à leur tour ostracisés. Tout ceci rappelle à certains égards l’époque de la chasse aux sorcières sous le Maccarthysme.
Par ce texte, nous (professionnels et bénévoles de la recherche, de la santé, de l’éducation, du droit et de la culture) appelons toutes les femmes et tous les hommes qui ont encore un fort attachement à la démocratie à la défendre de toutes leurs forces. Non, il ne saurait être interdit de discuter les origines du Sars-Cov-2. Ni interdit d’interpréter les statistiques de mortalité autrement que pour dire que nous risquons tous de mourir (discours de la peur). Ni interdit de dire que le refus de soigner précocement les personnes contaminées est un dogme imbécile qui, pour le coup, pourrait donner lieu à des poursuites en justice. Ni interdit de dire que les confinements font plus de mal que de bien aux sociétés. Ni interdit de questionner l’influence des richissimes industries pharmaceutiques sur le monde scientifique et médical, sur les gouvernements, sur les organismes supranationaux (OMS, UE) et sur les médias. Ni interdit de constater que si la vaccination ARNm protège en partie des formes graves de Covid, en revanche, comme le variant dit Delta le montre partout dans le monde, elle ne garantit ni d’attraper ni de transmettre le virus, ce qui invalide le principe même du « passe sanitaire ». Ni interdit de contester que l’on vaccine par contrainte ou par chantage les enfants et les adolescents pour qui la balance risque/bénéfice est très douteuse. Ni interdit de demander que l’on attende, pour vacciner certaines catégories de personnes à risque (les femmes enceintes par exemple), d’avoir plus de transparence et de données de pharmacovigilance. Ni interdit de manifester tous les samedis si l’on considère qu’il est intolérable de discriminer massivement les citoyens par le biais d’un laisser-passer sanitaire.
Les principes de liberté et d’égalité, de même que les droits humains fondamentaux, ne se discutent pas, ne se compromettent pas. Ils sont les socles de notre société politique et le vrai fondement de la cohésion sociale. La liberté d’expression est l’un de ces droits fondamentaux. Ceux qui tentent d’une façon ou d’une autre d’en empêcher l’exercice agissent contre la démocratie.
Vous souhaitez soutenir cette tribune? Vous êtes chercheur, universitaire, soignant, juriste, artiste ou enseignant? Vous pouvez signer en envoyant un mail ici: tribune.liberte.expression@gmail.com
Les 2.000 premiers signataires:
Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS
Jean Roudier, professeur de médecine à Aix-Marseille Université
Christian Vélot, généticien, maître de conférences à l’Université Paris-Saclay
Jean-Paul Bourdineaud, microbiologiste, professeur à l’Université de Bordeaux
Jean-Michel Claverie, virologue, professeur émérite à Aix-Marseille Université
Aurélia Vessière, virologue et épidémiologiste à l’Université de Bordeaux
Philippe Balcou, directeur de recherche, sciences physiques
Juliette Rouchier, directrice de recherche au CNRS, économie et environnement
Jean Chéry, directeur de Recherche au CNRS, géophysique
Claude Escarguel, microbiologiste, ancien président du Syndicat national des praticiens des hôpitaux généraux, porte-parole du collectif de médecins « Azi-Thro-d’hospitalisations »
Gérard Maudrux, médecin, président honoraire de la caisse maladie des professions libérales et de la caisse de retraite des médecins
Paul Touboul, professeur de médecine à l’Université de Lyon, ancien chef de service à l’hôpital de Lyon
Michel Drancourt, professeur de microbiologie médicale à Aix-Marseille Université
Philippe Brouqui, professeur de médecine à Aix-Marseille Université
Xavier Pin, professeur de droit pénal à l’Université Lyon 3
Philippe Ségur, professeur de droit public à l’Université de Perpignan
Élise Carpentier, professeur de droit public à l’Université d’Aix-Marseille
Rafaëlle Maison, professeur des universités en droit public
David Lepoutre, professeur de sociologie à l’Université de Paris-Nanterre
Geneviève Massard-Guilbaud, directrice d’études à l’EHESS, chercheuse au CIRED
Manuel Zacklad, professeur en Sciences de l’Information et de la Communication au CNAM
Laurent Toubiana, épidémiologiste, chercheur à l’INSERM
Michel Deshaies, professeur de géographie à l’Université de Lorraine
Yannick Bruneton, professeur d’histoire à l’Université de Paris
Joëlle Le Marec, professeur de Sciences de l’information et de la communication au Museum National d’Histoire naturelle
Jean-Jacques Lottin, ancien vice-président de la Société Française de Santé Publique
Hélène Palma, maîtresse de conférences à Aix-Marseille Université, secrétaire générale de l’association « Enseignement, Recherche et Libertés »
Philippe Pognonec, directeur de Recherche au CNRS, Université de Nice
La suite en ouvrant le lien ci-dessus…
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