Menaces de mort. Anasse sur TPMP : « ma France n’est pas celle de Pétain, c’est celle des travailleurs »

SUR TPMP

Ce vendredi soir, Anasse Kazib était l’invité de TPMP après les menaces de morts de l’extrême-droite reçues sur Twitter suite au meeting de lancement de sa candidature pour 2022. Rapidement, l’émission a viré à l’offensive généralisée contre le candidat ouvrier et révolutionnaire, présenté comme « anti-France ». Celui-ci ne s’est pas démonté.

vendredi 22 octobre

Anasse Kazib « l’anti-Zemmour » : une candidature révolutionnaire qui effraie l’extrême-droite

Ce vendredi soir, Anasse Kazib était l’invité de TPMP pour parler de sa candidature à la présidentielle, mais aussi de l’offensive d’extrême-droite à laquelle il fait face depuis jeudi. L’émission a démarré par un portrait du cheminot révolutionnaire. « Cette candidature elle est subversive. On a franchi les 100 parrainages la semaine dernière. Et il y a une crainte que si on a les 500 parrainages… Je serais le candidat le plus jeune et le 1er issu de l’immigration de la Vème République. »

Une candidature qui avance malgré les obstacles anti-démocratiques, et qui veut offrir un autre son de cloche dans les débats de 2022. « En tant qu’ouvrier, cheminot, syndicaliste j’ai fait l’expérience de la social-démocratie. Ça fait 40 ans qu’on nous trahit, j’ai 34 ans, dans ma génération ya 10 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, 6,5 millions de chômeurs, 300 000 SDF. C’est quoi l’avenir pour mes enfants quand on voit les sécheresses à Madagascar, les méga-incendies en Algérie, et quand avec mes 1800€ par mois je suis dans le rouge dès le 15 du mois ? ».

Une candidature « anti-Zemmour » incarnée par ce passage du discours de Anasse Kazib lors du meeting de lancement de campagne où le cheminot défend sa « France » à lui : « Notre France n’est pas celle des rois et des grands hommes, idéalisée par Zemmour, mais la France des sans-culottes, des communards, des esclaves insurgés de Saint-Domingue, des grandes grèves de 1936 ou encore de la grève générale de 68, des processus de lutte que les Sarkozy ou Zemmour voudraient rayer de l’histoire. »

Menaces de mort de l’extrême-droite : pour les chroniqueurs de TPMP, le problème c’est Anasse !

Si Hanouna a joué les entremetteurs, se positionnant au centre, très vite, cependant, l’émission s’est polarisée sur la polémique entretenue par l’extrême-droite à l’encontre du cheminot pour justifier ses menaces de mort. Plutôt que de parler de la campagne d’extrême-droite autour du hashtag raciste #AnasseKazibRemigration, les chroniqueurs ont ainsi attaqué en meute le cheminot. En cause, l’absence de drapeaux français utilisée comme prétexte par l’extrême-droite pour sa campagne violente.

« C’est une fausse polémique raciste, le hashtag ne porte pas sur les drapeaux, mais dit #AnasseKazibRemigration… Moi je suis de la gauche révolutionnaire, notre drapeau c’est le drapeau rouge. Personne n’a jamais dit « Nathalie Arthaud remigration » » a pourtant pointé d’emblée Anasse Kazib. Mais l’évidence n’a pas suffit à calmer les chroniqueurs, particulièrement virulents : « est-ce que vous êtes vraiment un démocrate ? », « vous n’aimez pas la France en rejetant le drapeau français », « la France c’est aussi des emblèmes qu’il faut respecter » enchaînent les chroniqueurs.

Une succession d’attaques face auxquelles le cheminot ne s’est pas démonté. « On assume de faire une candidature révolutionnaire de la jeunesse, des travailleurs et des quartiers populaires. Je ne suis pas là pour représenter le patronat, les racistes ou les xénophobes. Je représente un camp » a d’abord expliqué Anasse Kazib, détaillant ainsi à nouveau le sens de sa candidature. « Regardez l’ensemble des meetings de la gauche révolutionnaire, il n’y a pas un drapeau français. Notre chant c’est l’Internationale, et on considère que le drapeau bleu-blanc-rouge qui a été révolutionnaire est entaché par l’histoire de l’impérialisme français, de la colonisation » a-t-il pointé, avant de réinsister sur le deux poids deux mesures raciste derrière cette polémique.

Mais la surenchère est allée plus loin, Benjamin Castaldi allant jusqu’à expliquer : « vous avez le même discours que Zemmour. (…) Vous avez le même discours que lui. » Le cheminot candidat à la Présidentielle a remis les points sur les i : « Comment vous pouvez me comparer à Zemmour ? Dans mon meeting il y avait Sasha, une militante qui défend les droits des personnes LGBTI, il y avait des militantes qui luttent contre les violences sexistes sexuelles, il y avait des familles de victimes de violences policières et Assa Traoré. » Pas de quoi calmer les outrances des journalistes chiens de garde.

La propagande médiatique pro-Zemmour démontée par Anasse

L’émission est ensuite revenue sur une vidéo de Anasse dénonçant la propagande médiatique pro-Zemmour, notamment dans le cadre de l’émission TPMP. Une vidéo vue des centaines de milliers de fois alors que l’émission de Cyril Hanouna consacre quasi-quotidiennement des sujets au probable candidat d’extrême-droite. Là-encore, vague d’attaques contre le candidat révolutionnaire.

Face à un plateau hostile, Anasse Kazib a rappelé le rôle des médias : « Ma vidéo a été vue 800.000 fois. Interrogez-vous. (…) Quand je dis « propagande » je parle du fait qu’en boucle au quotidien on a Messiah, Zemmour. Il y a un basculement vers l’extrême-droite de l’ensemble des médias. La pointe avancée c’est évidemment CNews. Il y a une monopolisation de ce discours. A l’inverse, Philippe Poutou fait une émission, Anasse Kazib idem. »

S’il fallait une démonstration évidente de ce deux poids deux mesures entre l’accueil réservé à l’extrême-droite et ses discours racistes et celui qu’on fait à un candidat révolutionnaire, figure des derniers mouvements de lutte de classe, l’émission de ce soir était limpide. Au programme des journalistes chiens de garde qui, malgré les menaces de mort, n’ont pas de mots assez durs pour attaquer un militant ouvrier, reprenant à leur compte les arguments de l’extrême-droite.

Un procès à charge face auquel Anasse Kazib aura rappelé quelques vérités, et brisé pendant quelques minutes le black-out médiatique quasi-total qui entoure sa campagne. Une campagne à suivre sur Révolution Permanente et un meeting à revivre en vidéo pour mieux comprendre ce qui fait peur à l’extrême-droite.

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